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Corinne Lepage pour la hausse du prix du diesel : «Le problème des particules fines est une réalité»

Corinne Lepage pour la hausse du prix du diesel : «Le problème des particules fines est une réalité» | GREENEYES | Scoop.it

Ministre de l’Environnement de 1995 à 1997, Corinne Lepage voit dans la taxation du diesel l’occasion pour les Français d’adopter des véhicules plus propres.


 


 


Ancienne ministre de l’Environnement, Corinne Lepage « soutient » le gouvernement dans sa volonté de rapprocher le prix du diesel de celui de l’essence.



20 % des stations-service de l’Hexagone affiche un prix du diesel supérieur à celui du gazole. Du jamais vu. Car le diesel est en grande partie responsable de la pollution aux poussières fines, les gouvernements successifs ont régulièrement revu sa fiscalité, ces dernières années, faisant monter les prix. Ministre de l’Environnement de 1995 à 1997, aujourd’hui avocate, Corinne Lepage soutient cette hausse.


 


Êtes-vous favorable à la hausse des prix du diesel ?


CORINNE LEPAGE. Je comprends très bien que ce soit désagréable pour les gens. Mais il faut que l’on sorte du diesel car le problème des particules fines est une réalité. Je soutiens le gouvernement qui a eu un vrai courage politique avec cette réforme (NDLR : rapprocher le prix du gazole à celui de l’essence) qui n’est pas populaire.


 


 

 


D’autant que les Français ont longtemps été incités à acheter des véhicules diesel…


 


 

 


C’est vrai. Je me suis d’ailleurs battue contre cela, il y a vingt ans. Et j’ai perdu. L’État encourageait alors massivement les Français à acheter du diesel car c’était aussi une manière de soutenir nos constructeurs automobiles. Aujourd’hui, il y a une responsabilité collective pour changer les choses.


 


Que faut-il faire ?


L’étape d’après, c’est d’aller vers d’autres types de véhicules. Cela peut être des voitures électriques, si elles ne sont pas fabriquées avec le nucléaire ou le pétrole, ou les voitures hybrides, qui consomment moins.


 


Laisser une voiture diesel pour investir dans un véhicule hybride ou électrique ne coûte-t-il pas trop cher ?


Il faut développer des incitations bien plus importantes. Les primes doivent être versées plus rapidement et les Français qui vivent en zone rurale doivent être, selon moi, privilégiés, en plus des critères de revenus.


 


Le dispositif de prime à la conversion ne fonctionne pas : 70 000 automobilistes attendent toujours d’être payés. L’État a-t-il les moyens d’inciter les Français à changer de véhicule ?


L’État ne prend pas ses responsabilités dans ce dossier. Le gouvernement a par ailleurs décidé d’augmenter les prix du diesel pour l’aligner sur les prix de l’essence. Il aurait pu faire l’inverse et baisser les prix à la pompe. Si ces mesures sont bonnes pour l’environnement, elles font aussi rentrer de l’argent dans les caisses de l’État.


 


LIRE AUSSI >Taxe sur le diesel : la CLCV dénonce «un matraquage contre le pouvoir d’achat»


 


Propos recueillis par Aurélie Lebelle (@AurelieLebelle)



Via Jacques Le Bris
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Réduire l'activité des déchets nucléaires d'un million d'années à 30 minutes, le prix Nobel de physique y croit

Réduire l'activité des déchets nucléaires d'un million d'années à 30 minutes, le prix Nobel de physique y croit | GREENEYES | Scoop.it

Gérard Mourou, professeur émérite à l’École polytechnique et récompensé du prix Nobel de physique 2018 pour ses travaux sur les lasers.


 


Le 2 octobre, le physicien français Gérard Mourou a reçu le prix Nobel de physique pour ses travaux sur les lasers. Dans un article publié sur The Conversation, le chercheur explique l'une des applications possibles de sa technique : réduire considérablement la durée de vie des déchets nucléaires. Annonçant une collaboration avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), Gérard Mourou donne rendez-vous dans dix ans...


 


Et si nous parvenions à réduire la durée de vie des déchets nucléaires d’un million d’années à... 30 minutes ? C’est la promesse incroyable formulée par Gérard Mourou, professeur émérite à l’École polytechnique. Le mardi 2 octobre, il a reçu le prix Nobel de physique 2018 pour ses travaux sur les lasers avec le physicien américain Arthur Ashkin et la chercheuse canadienne Donna Strickland.


Le coup de sabre laser dans la poubelle radioactive serait bienvenu. La gestion des déchets nucléaires est un sujet explosif. Cet automne, en France, un débat public doit ouvrir sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). En parallèle, le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) situé à Bure (Meuse) suscite des débats houleux.


 

Dans un article édité par Benoît Tonson et publié sur The Conversation (reproduit ci-dessous), Gérard Mourou explique le fonctionnement de la technique qui lui a valu le prestigieux prix Nobel. Le scientifique confie aussi qu’il va travailler avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) pour proposer quelque chose d’ici dix à quinze ans. Ses recherches pourraient également servir dans la chirurgie de l’oeil.


Conversation avec Gérard Mourou, prix Nobel de physique 2018 :


Gérard Mourou, professeur émérite de l’École polytechnique a été récompensé par le prix Nobel de physique 2018. Il partage cette récompense avec la Canadienne Donna Strickland pour avoir conjointement élaboré une méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes de haute intensité, ainsi qu’avec Arthur Ashkin pour l’invention des pinces optiques et de leurs applications médicales. The Conversation l’a rencontré à l’École polytechnique, le jour de l’annonce du prix.


 


La technique qui m’a valu le Nobel


 


J’ai obtenu le Nobel pour l’invention d’une technique laser appelée chirped pulse amplification (CPA) : une méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes de haute intensité. Elle permet d’obtenir des puissances considérables, d’aller dans des domaines de la physique qu’on ne pouvait pas atteindre. Les puissances de laser atteintes aujourd’hui sont de l’ordre de 1021 W/cm2. Elles permettent d’obtenir des pressions, températures et champs électriques extrêmement élevés en laboratoire.


Avant le développement de cette technique, on était gêné car on arrivait à un certain seuil de puissance où on ne pouvait plus amplifier. Le champ électrique laser était tellement élevé que l’on endommageait le matériel optique lui-même.


C’est en 1983, avec mon étudiante Donna Strickland avec qui je partage ce Nobel que nous avons imaginé la CPA.


Notre idée était d’étaler dans le temps les composantes de fréquence et allonger les pulsations de quelques femtosecondes (10-15 secondes) à quelques nanosecondes (10-9). Cela diminue leur intensité et permet de les amplifier sans saturation. Un second système de réseaux recomprime ensuite les pulsations amplifiées. Un énorme gain en intensité est réalisé. C’est comme au karaté : on délivre une puissance très importante dans un temps très, très bref.


Lorsque j’ai soumis cette idée à Donna, en lui demandant de la mettre en œuvre, elle m’a répondu que c’était "facile" et que ça "ne constituait même pas un sujet de thèse". Je peux lui dire aujourd’hui, qu’elle avait raison ce n’était pas un sujet de thèse, c’était un sujet de prix Nobel !


 


 


 


Un laser surpuissant pour la chirurgie de l'oeil


 


La plus connue des applications, c’est la chirurgie de l’œil : c’est notre invention !


Ce que l’on appelle la chirurgie femtoseconde réfractive de l’œil et de la cornée. L’impulsion est tellement courte que l’on peut faire une ablation alors que la matière n’a pas le temps de suivre, donc rien n’est détruit autour. Le risque d’effet délétère pour le patient est ainsi minimisé et notre technique a permis de corriger la vue de millions de personnes.


Tout est parti d’un accident : au début de l’utilisation de ce laser, un étudiant était en train de monter son expérience, d’aligner le laser. D’un coup "pof", il prend un coup de laser dans l’œil ! On l’amène à l’hôpital et quand l’interne l’a examiné, il s’est exclamé : "incroyable ! Qu’est ce que c’est comme laser ?" L’œil était endommagé, mais là, la blessure était "parfaite". C’est-à-dire qu’il y avait une tâche, nette, sans débris autour, alors qu’habituellement une lésion provoquée par un laser ressemble à un volcan. On a pensé qu’il y avait là, matière à essayer cette technologie dans le domaine de l’ophtalmologie. Deux ou trois jours après, le médecin m’a téléphoné en me demandant de faire partie de notre équipe, et nous avons travaillé ensemble à l’élaboration de cette technique.


 


Une idée pour les déchets nucléaires


 


Celle qui me tient particulièrement à cœur est le traitement des déchets radioactifs avec nos techniques lasers. Je m’explique : prenez un noyau atomique : il est composé de protons et de neutrons, si on met un neutron en plus ou si on enlève un, ça change absolument tout. Ce n’est plus le même atome, ses propriétés vont alors totalement changer. La durée de vie de ces déchets est changée fondamentalement : on peut la réduire d’un million d’années à 30 minutes !


On est déjà capable d’irradier avec un laser à grand flux beaucoup de matière d’un seul coup, la technique est donc parfaitement applicable et théoriquement rien ne s’oppose à une utilisation à échelle industrielle. C’est le projet que je suis en train de lancer en collaboration avec le CEA. Nous pensons que d’ici 10 ou 15 ans nous pourrons vous montrer quelque chose.


C’est vraiment ce qui continue à me faire rêver : toutes les applications futures de notre invention. Lorsqu’on travaille, c’est la passion qui nous anime, pas les espoirs de Prix Nobel. C’est notre curiosité qu’il nous faut assouvir. Après mon prix, je vais continuer !


 


Benoît Tonson, Éditeur Science + Technologie, The Conversation


La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.


 


 


 


Via Jacques Le Bris
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Corinne Lepage appelle Agnès Buzyn à suspendre les compteurs Linky

Corinne Lepage appelle Agnès Buzyn à suspendre les compteurs Linky | GREENEYES | Scoop.it

Un collectif demande la possibilité de refuser l'installation des compteurs.

 

Ils ont les compteurs Linky dans le viseur. Direct Energie a déjà été mis en demeure par la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) fin mars, qui reprochait au fournisseur de récolter les données des clients sans leur consentement.

Cette fois, c’est l'éventuelle dangerosité de ce petit boîtier jaune qui est pointée du doigt par les consommateurs. Le compteur Linky, dont 10 millions de foyers sont déjà équipés en France, pourrait irradier ses utilisateurs d’ondes magnétiques dangereuses. Fin mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) expliquait dans un rapport que la souffrance des personnes électrosensibles doit être prise en charge même si aucune preuve n’existe sur la dangerosité des ondes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit, elle, ces ondes comme potentiellement dangereuses pour la santé.

#LINKY - Mobilisation des maires, des associations et des citoyens au nom du principe de précaution https://t.co/YCOSJH01FE

— christoleguevaques (@CLeguevaques31) 8 avril 2018

Corinne Lepage, avocate et engagée dans la protection de l’environnement, a décidé de saisir la ministre de la Santé Agnès Buzyn ainsi que son homologue à l'Ecologie Nicolas Hulot pour leur demander l’arrêt du déploiement du compteur Linky par la société Enedis. "Nous demandons au gouvernement de lancer une étude pour vérifier l’impact des ondes sur la santé et de suspendre le déploiement des compteurs dont les conséquences sur la santé seraient irrémédiables", explique Me Christophe Lèguevaques, un des avocats du collectif, composé d’une dizaine de maires de communes et de trois avocats.

Le CPL en cause

"Le problème, c’est que pour fonctionner sur 220 volts des courants porteurs de lignes, appelés CPL, sont rajoutés sur le réseau. Ce sont eux qui permettent aux appareils de la maison de communiquer avec le compteur Linky." Ce sont ces CPL qui augmenteraient le champ électromagnétique dans les habitations équipées du nouveau compteur.

Le collectif espère alerter d’autres communes grâce à son appel. "500 mairies ont déjà pris des délibérations pour refuser le déploiement de Linky. Sauf qu’elles ont toutes été déférées au tribunal administratif pour être annulées par le préfet. Cette fois, nous nous adressons à la ministre qui, elle, aurait la possibilité d’en arrêter le déploiement."

En parallèle, une autre procédure judiciaire sera lancée en juin. Elle compte 4000 personnes, parmi lesquelles des personnes s'estimant électrosensibles aux ondes. L’enjeu, cette fois, sera de demander individuellement au juge s’il est possible de refuser l’installation du boîtier jaune.

 

  Coralie Lemke

 


Via Jacques Le Bris
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Nucléaire : Corinne Lepage juge "hallucinant" qu'il y ait de nouvelles anomalies sur l'EPR de Flamanville

Nucléaire : Corinne Lepage juge "hallucinant" qu'il y ait de nouvelles anomalies sur l'EPR de Flamanville | GREENEYES | Scoop.it

L'ex-ministre de l'Environnement et actuelle présidente de Cap21 était l'invitée de franceinfo mardi, quelques heures après qu'EDF a annoncé avoir détecté de nouveaux défauts de soudure sur son chantier d'EPR dans la Manche.

 

Corinne Lepage juge "hallucinant" le nouveau retard qui plane sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville dans la Manche. Invitée sur franceinfo mardi 10 avril, l'ancienne ministre de l'Environnement et présidente du mouvement Cap21, une fondation en faveur du développement durable, a réagi aux nouveaux retards annoncés mardi sur ce chantier, EDF ayant constaté des "écarts de qualité" sur des soudures de la tuyauterie

Elle se dit "extrêmement choquée que l'Autorité de sûreté nucléaire donne le feu vert [au démarrage du projet] malgré une baisse des marges de sécurité de 50%". L'ancienne ministre juge d'ailleurs qu'il n'y a pas de sens à poursuivre ce projet d'EPR mais que l'"on est dans un pays où l'on ne fera demi-tour là-dessus que si on ne peut pas du tout faire autrement".

 

Un principe de précaution pour Linky

Interrogée sur l'autre combat qu'elle mène actuellement pour le respect d'un principe de précaution concernant les compteurs Linky, dits intelligents, l'avocate a estimé que ces derniers sont "intelligents pour EDF mais pas pour le consommateur", rappelant le rapport de la cour des comptes le 7 février. "Dans ces conditions, est-ce logique d'obliger les gens à courir un risque, même minime ?, s'interroge Corinne Lepage, tout en précisant n'avoir "jamais dit" que les compteurs sont dangereux.


"Je rappelle que, sur l'électrosensibilité, il y a 20 ans, on disait que c'était des problèmes psychologiques, que les gens étaient un peu fous. Aujourd'hui, l'Anses elle-même reconnaît qu'il y a des pathologies liées à l'électrosensibilité", indique-t-elle encore.

 

Corinne Lepage doit écrire dans les prochains jours un courrier à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, l'exhortant de demander à l'Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) de "mener à bien" une étude sur ce sujet. En attendant le résultat de cette étude, elle demande à ce "que ceux qui n'en veulent pas ne soient pas obligés de les avoir car il n'y a aucune disposition législative ou communautaire qui oblige quelqu'un à avoir un compteur qu'il ne veut pas chez lui".


Via Jacques Le Bris
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Les biscuits gourmands prennent le virage du bio

Les biscuits gourmands prennent le virage du bio | GREENEYES | Scoop.it

Laurence Rolland, fondatrice du Collectif des gourmandes, présente ses nouvelles recettes bio fabriquées à Castanet-Tolosan.

 

Après le succès de sa campagne de financement participatif, «Le collectif des gourmandes» se lance dans la fabrication de biscuits certifiés bio à Castanet-Tolosan.

 

Il y aura des cœurs et une nouvelle héroïne pour accompagner le logo AB, Agriculture biologique, sur les paquets. Grâce aux 19 264 € collectés lors de la campagne de financement du printemps, la petite biscuiterie Gourmandes et cie de Castanet-Tolosan relève le défi du bio. À partir du 18 septembre, 5 recettes de biscuits tout bio (sauf le sel et la levure) seront produites en plus des 15 «conventionnelles». Au menu, du chocolat, des noix, du caramel, des bananes et une base de farines d'amarante ou d'épeautre dans des brownies et cookies toujours sans conservateur ni additif ni huile de palme. «Nous faisons un pas de plus vers le mieux manger. Comme sur nos boîtes, la gourmande veut du bon, du bio, pas du fade ou du triste. L'amarante, riche en magnésium, amène du moelleux à nos biscuits ; l'épeautre, que nous achetons à Qualisol (Tarn-et-Garonne), est riche en vitamines B et son impact glycémique est faible », explique Laurence Rolland, fondatrice du Collectif des Gourmandes, très touchée par le succès de sa campagne de collecte de fonds. «Nous avions fixé un objectif ambitieux de 17 000€. Nous l'avons atteint, dépassé même, je ne m'y attendais pas. Tous les dons des 165 contributeurs m'ont touchée, nous avons été aidés par les familles des salariés, des fournisseurs, preuve que l'adhésion au projet allait au-delà de la gourmandise. Notre équipe a pris un nouvel élan, ce n'était pas juste un projet décidé par le patron », souligne la chef d'entreprise qui est passée de trois à neuf salariés en cinq ans.

 

Au cours des quatre derniers mois, la société a engagé les travaux nécessaires au passage en bio -dont l'agrandissement et l'aménagement de son espace de stockage pour dissocier les matières premières- obtenu ses certifications (Agriculture biologique et sans gluten pour la gamme sans gluten) et acheté ses premiers emballages. «Nos clients traditionnels sont en attente de produits bio, c'est maintenant que nous devons faire l'effort. Nous avons l'objectif de tout convertir à la production en bio mais d'ici trois ans car nous sommes une petite entreprise, nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter les biscuits conventionnels du jour au lendemain, ils représentent plus de 600 000 € de notre chiffre d'affaires annuel », précise Laurence Rolland.

 

Les gourmands et gourmandes des Intermarché de Ramonville, Castanet, des Leclerc de Blagnac, Saint-Orens, du Carrefour City de Saint-Cyprien et Lacroix-Falgarde, du Casino d'Auzeville, seront les premiers à découvrir les nouvelles recettes bio.

 

Le chiffre : 3

3 ans > Pour tout convertir au bio. Le Collectif des Gourmandes a fait le pari de convertir toute sa production au bio d'ici trois ans.

En attendant, elle maintient ses 10 recettes «conventionnelles», ses 6 «sans gluten » et lance 5 recettes bio.

 

Emmanuelle Rey

Via Jacques Le Bris
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Ecologie : non au retour en arrière avec Marine Le Pen

Ecologie : non au retour en arrière avec Marine Le Pen | GREENEYES | Scoop.it

Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

 

Face à la menace nationale-populiste, des figures de l'écologie et du féminisme appellent à voter Emmanuel Macron pour ne pas ruiner des dizaines d'années de lutte dans ces domaines.

  •  
    Ecologie : non au retour en arrière avec Marine Le Pen

Nous sommes des femmes engagées, certaines depuis des décennies, au service de l’environnement, de la justice et du bien-être des humains. Nous venons d’horizons différents mais nous partageons toutes les mêmes convictions humanistes, et surtout, l’authenticité, la constance et l’effectivité de notre engagement est indéniable.

 

 
 

Pour nous, le vote en faveur d’Emmanuel Macron est le seul possible lors de ce second tour, pour conserver un cadre républicain et démocratique face à la menace nationale-populiste portée par la candidate d’un parti foncièrement xénophobe, raciste et antisémite. Ne tombons pas dans le relativisme. Ne banalisons pas le vote FN. Et ne nous laissons pas berner par Marine Le Pen, qui lors d’un déplacement à Gardanne [dans cette commune des Bouches-du-Rhône, l’entreprise Altéo rejette des boues rouges polluantes dans la mer, ndlr], s’est soudainement découvert une fibre écologique…

Cet appel ne constitue évidemment pas un blanc-seing donné à Emmanuel Macron, dont le programme sur le plan écologique notamment dispose de marges de progression considérables. Mais, engagées dans la société civile et dans les actions de terrain, nous sommes en capacité d’apprécier les risques majeurs que ferait courir à notre pays le Front national.

 

De l’importance de l’Europe

Les questions environnementales sont par définition a minima transfrontières et le plus souvent planétaires. Dans ces conditions, nous sortir de l’Europe alors que c’est grâce à elle que notre pays a pu progresser dans la prise en compte des risques, la protection de la nature et la biodiversité, la santé environnementale et la prise en compte du bien-être animal, c’est nous condamner à la régression inévitable, la cour de justice n’exerçant plus alors aucun contrôle sur la législation souvent défaillante.

Dans le programme de Marine Le Pen, la question énergétique se borne à un renforcement du nucléaire et à l’abandon de la filière éolienne. La question climatique est très secondaire, ce qui n’est guère étonnant de la part d’un parti qui flirte avec le climato-scepticisme ; cela signifie que toute la dynamique locale autour des énergies renouvelables, tous les efforts pour développer la sobriété et l’efficacité énergétique (dont les termes ne figurent même pas dans le programme) seront anéantis. Des milliers d’emplois seront perdus, sans compter bien entendu les centaines de milliers qui ne seront pas créés.

La question de la santé environnementale est totalement absente : bienvenue au maintien du diesel, aux pesticides et perturbateurs endocriniens, et plus généralement à la chimie dérégulée, c’est-à-dire à la multiplication du nombre de cancers, de maladies de la dégénérescence et plus généralement de toutes les pathologies liées au manque d’hygiène chimique. C’est sans doute pour la même raison que la question de l’agriculture n’est abordée que sous l’angle du patriotisme économique comme si les pesticides, parce qu’ils seraient français, n’auraient plus d’effets.

 

Le danger d’un Frexit

Le mot d’agriculture biologique est absent du programme, ce qui pourrait bien entendu mettre en péril le développement accéléré que l’agriculture biologique connaît actuellement dans notre pays. La biodiversité n’est pas un sujet ; seule apparaît la question du bien-être animal, certes importante mais qui sert principalement à contester la viande halal et à stigmatiser une population en particulier. Bref, sur le plan de l’écologie, c’est un retour en arrière de trente ou quarante ans, qui ne pourra que s’accélérer avec un Frexit nous condamnant sur le plan industriel, économique et financier.

Mais, au-delà, l’écologie s’inscrit dans une humanité qui fait de la coopération, de l’ouverture à l’autre, de la responsabilité à l’égard des générations qui viennent et à l’égard des autres peuples la pierre angulaire de son action. C’est exactement l’inverse de la philosophie du Front national, qui trouve sa source dans les nostalgiques de la collaboration et des ligues d’extrême droite de l’entre-deux-guerres, dont elle reste profondément imprégnée.

Il suffit de regarder le mode de fonctionnement des municipalités Front national pour comprendre que l’élection de Marine Le Pen signifie la disparition des moyens d’existence de l’immense majorité des associations de protection de l’environnement, et plus généralement du monde de la culture, la guerre ouverte contre la presse et donc la disparition de tout effort de transparence (voir à cet égard la guerre faite par la candidate à Hénin Beaumont à la Voix du Nord), les diatribes contre des boucs émissaires qui pourront être tour à tour ou simultanément les opposants, les musulmans, les juifs, les francs-maçons, les étrangers, etc.

 

Réduire et faire disparaître

Enfin, en tant que femmes, nous pensons que l’élection de Marine Le Pen serait un danger pour les femmes et leurs droits chèrement acquis. Dans les rangs du FN figurent des figures de proue de la lutte contre l’avortement. Ce parti est plus que frileux concernant la parité et l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Marine Le Pen a voté systématiquement au Parlement européen contre toutes les résolutions qui pouvaient faire avancer les droits des femmes en Europe : contre la résolution sur l’égalité des genres et l’émancipation des femmes à l’ère du numérique ; les facteurs externes faisant obstacle à l’entrepreneuriat féminin européen ; le renouvellement du plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes dans le cadre de la coopération au développement et les carrières scientifiques et universitaires des femmes et les plafonds de verre.

Le Front national n’est évidemment pas un parti comme les autres, et nous avons eu tort collectivement d’en accepter la banalisation. Le minimum que nous devons, nous écologistes sincères, c’est de nous mobiliser non seulement pour écarter Marine Le Pen de la présidence de la République mais, et de manière constante, pour réduire la part du Front national dans notre univers politique jusqu’à le faire disparaître. Cela signifie évidemment d’autres politiques dans lesquelles l’écologie, qui est une autre manière de parler de l’humanisme et du bien-être des humains, doit être centrale.

 


Via Jacques Le Bris
Jacques Le Bris's curator insight, May 3, 2017 10:45 AM

Signataires

Corinne Lepage, ancienne ministre et eurodéputée, présidente d’honneur du Criigen; Michèle Rivasi, députée européenne; Marie Blandin, sénatrice du Nord; Delphine Batho, ancienne ministre et députée; Dominique Méda, sociologue; Marie-Monique Robin, journaliste et écrivaine; Irène Frain, écrivaine; Marie-Jeanne Husset, trésorière de WECF France; Bettina Laville, ancienne conseillère de François Mitterrand et de Lionel Jospin, directrice de la revue Vraiment durable; Véronique Moreira, Présidente de WECF France; Claire Nouvian, directrice de Bloom; Valérie Cabanes, juriste droits de l’Homme; Emile Gaillard, juriste; Marie-Laure Salles-Djelic, professeure à Sciences Po; Myriam Maestronni, coprésidente du Mouvement des entreprises de la nouvelle Economie; Dominique Guizien, secrétaire de WECF France; Marie-Jeanne Husset, trésorière de WECF France.

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PRESIDENTIELLE 2017 : Corinne Lepage (Cap21) à Dijon pour parler du côté «écolo» d'Emmanuel Macron

PRESIDENTIELLE 2017 : Corinne Lepage (Cap21) à Dijon pour parler du côté «écolo» d'Emmanuel Macron | GREENEYES | Scoop.it

Ardent soutien de l'ex ministre de François Hollande, Corinne Lepage est venue décliner les propositions d'Emmanuel Macron dans le domaine de l'écologie.

 

Ce mardi, en fin de journée, Corinne Lepage, présidente de Cap21 qui a rallié les soutiens d'Emmanuel Macron était à Dijon pour parle du candidat et des propositions dans le domaine de l'écologie. Escortée par Benoît Bordat, conseiller municipal Cap21 à Dijon et Jérôme Naime, directeur de la campagne en Côte-d'Or, Corinne Lepage a passé en revue le côté «vert» d'Emmanuel Macron, qui chasse à droite, à gauche, mais aussi chez les écologistes.
En contact avec le candidat, elle a d'abord donné des nouvelles du front, «à Cap21, nous nous sentons à l'aise dans cette campagne..qui est quand même très particulière. J'en ai jamais fait des comme ça!».
Puis, elle expliqué, «il y a un vrai danger du FN, c'est incontestable». Elle a ensuite affiché les chiffres nationaux d'En Marche, «4000 comités ont organisé 1400 évènements sur toute la France, ce qui représente 300 évènements par jour. Nous sommes aujourd'hui à 220 000 adhérents».

 

Un programme «très sérieux, écologiquement»


Elle a salué la capacité d'Emmanuel Macron à «transcender la droite et la gauche, nous à Cap21, on connait ça depuis longtemps».
«Il a un programme très novateur qui est à la fois libéral, qui propose des avancées sociales et qui est très sérieux écologiquement». Elle explique que ses contacts avec Macron remonte «à septembre».
La suite de la réunion a pris la forme de questions-réponses. Une jeune femme venue de la région de Louhans, célèbre pour ses poulets de Bresse, des poulets bios avant l'heure, s'est interrogée sur le point de vue d'Emmanuel Macron sur «la place de l'agriculture productiviste» face aux agricultures plus respectueuses de l'environnement. «Il pense que l'on doit avoir une agriculture, où tout le monde doit coexister» a-t-elle répondu.
Pour mémoire, Emmanuel Macron sera en meeting à Dijon le 23 mars, au Zénith.

B. L.

Via Jacques Le Bris
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Le guide Top Eco s'étend à toute l'Occitanie

Le guide Top Eco s'étend à toute l'Occitanie | GREENEYES | Scoop.it

L'économiste Marc Touati a participé au lancement du Top Eco 2017 hier près de Toulouse avec Pierre-Marie Hanquiez du Medef.

 

 

Jeudi soir à Labège près de Toulouse, le Medef de Haute-Garonne dévoilait l'édition 2017 de son guide annuel «Top Eco» devant près de 700 décideurs économiques et politiques réunis au centre de congrès Diagora.

 

Véritable bible économique régionale, le Top Eco recense les 1 500 premières entreprises de l'ex Midi-Pyrénées mais aussi de Languedoc-Roussillon. «L'élargissement du périmètre de la région à l'Occitanie, nous a amenés à recenser aussi les principales entreprises de l'ex Languedoc-Roussillon, a expliqué Pierre-Marie Hanquiez. Ces dernières représentent 25 % des entreprises du guide classées par chiffre d'affaires» a ajouté le président du Medef de Haute-Garonne.

Sans surprise, Airbus arrive en numéro un avec plus de 60 milliards de chiffres d'affaires. A l'autre extrémité pointe l'entreprise gersoise Vic Boisson Services qui emploie quatre salariés pour 1M€. Pour chaque entreprise, le guide recense le nom des principaux dirigeants et leurs coordonnées. Au total 10000 décideurs y sont compilés. «Le guide est donc un outil pour la prospection commerciale mais aussi pour les demandeurs d'emploi ou les jeunes en recherche de stage» a égrené le président du Medef 31 qui promet d'accroître dès l'an prochain l'effort de recensement des entreprises de l'ex Languedoc-Roussillon. Il ressort de ce classement un chiffre d'affaires globalement à la hausse de 3 % pour les entreprises occitanes sauf pour le secteur du transport qui souffre alors que le BTP est encore convalescent. Pour l'occasion, l'économiste Marc Touati a tenu une conférence sur les perspectives économiques pour 2017 sous le thème : «La croissance en état d'urgence».

 

Gil Bousquet

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Réchauffement climatique : l'analyse de Corinne Lepage

Réchauffement climatique : l'analyse de Corinne Lepage | GREENEYES | Scoop.it
L'avocate et ancienne ministre, Corinne Lepage pose un regard plein d'espoir face au réchauffement climatique et à la responsabilisation de chacun. 

Le rapport du Giec, paru le 8 octobre, n’est pas une surprise. À un élément près. Contrairement à l’avis de beaucoup, les 1,5°C sont encore atteignables. À une condition : que 2020 soit l’année du pic d’émissions de gaz à effet de serre, année à partir de laquelle les émissions décroîtront pour parvenir à une neutralité carbone en 2050

Les mesures à prendre

Les mesures à prendre pour atteindre 1,5°C ou 2°C sont globalement les mêmes. Ce qui diffère profondément, c’est la date à laquelle ces mesures seront prises et surtout les effets qu’une augmentation moyenne des températures de 1,5 ou 2°C aura sur l’Humanité, les êtres vivants et les ressources planétaires.

Ne pas agir dans les deux ans nous conduirait immanquablement à une hausse minimum de 2°C, et encore, à la condition que le pic des émissions de gaz à effet de serre ait lieu en 2030. Notre génération a la responsabilité de choisir entre l’effondrement (les tenants du collapsus sont de plus en plus nombreux) ou le sursaut. L’égoïsme des États, à commencer par celui manifesté par Donald Trump à la tête des États-Unis, ne facilite rien.

 

Pourtant, le rapport récent de la Commission mondiale sur l’économie et le climat de l’ONU propose une mutation sans précédent permettant d’atteindre 2°C. Les solutions existent, et de nombreuses entités non-étatiques sont entrées dans l’action : les mégalopoles du C40, les 800 régions du monde intégrées au R20, des entreprises convaincues de leur rôle dans une mutation rapide (à l’instar du Mouvement des Entrepreneurs de la Nouvelle Économie) et de nombreux organismes de toute nature à leur propre niveau. La société civile est en mouvement et l’inéluctable processus pour une justice climatique, qui se traduit aujourd’hui par plus de 1 200 procès dans le monde pour contraindre les États à agir, est une force considérable.

Restent tous ceux qui participent à l’économie de l’ancien monde, qui ne veulent renoncer à rien et comptent tirer profit de tout ce qu’ils peuvent, le plus longtemps possible. Et puis bien sûr, les États qui, certes, signent des conventions et des traités mais les oublient dès qu’il s’agit de politique intérieure.

 

Pour une pérennité de l'espèce humaine

Malheureusement, notre pays n’échappe pas cette règle. Nous avons une responsabilité collective d’enclencher les transformations de nos champs de compétences et de moyens. Dans cet objectif, la Déclaration universelle des droits et des devoirs de l’Humanité, seul texte signé aujourd’hui par toutes les composantes de l’humanité – citoyens, villes, régions, barreaux, universités, entreprises, ONG et un État -, donne une base commune et simple des droits et des devoirs qui sont les nôtres si nous souhaitons assurer la pérennité de l’espèce humaine.

 
Midi libre

 


Via Jacques Le Bris
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Avec Macron et Hulot, « nous sommes entrés dans une ère de régression » de la politique d’environnement

Avec Macron et Hulot, « nous sommes entrés dans une ère de régression » de la politique d’environnement | GREENEYES | Scoop.it

L’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, qui avait appelé à soutenir Emmanuel Macron en 2017, reconnaît dans cette tribune s’être trompée : le gouvernement nous a fait entrer en matière écologique « dans une ère de régression d’autant plus dangereuse qu’elle s’accompagne d’une communication permanente et habile directement contraire à la réalité des choix qui sont opérés ».

 

Lorsque j’avais décidé à la fin de l’année 2016 de soutenir la campagne d’Emmanuel Macron, je ne l’avais pas fait en raison de ses convictions écologistes mais parce que je pensais sincèrement que son intelligence lui avait permis de percevoir la gravité des défis auxquels nous sommes confrontés et la nécessité d’entreprendre dans ce domaine comme dans les autres des réformes de structure permettant de changer de logiciel. La nomination de Nicolas Hulot numéro trois du gouvernement était d’excellent augure.

Malheureusement, je me suis trompée car la politique menée aujourd’hui par M. Macron est différente de celle de ses prédécesseurs, mais au mauvais sens du terme. Nous sommes en effet entrés dans une ère de régression d’autant plus dangereuse qu’elle s’accompagne d’une communication permanente et habile directement contraire à la réalité des choix qui sont opérés.

Les discours sont brillants, qu’il s’agisse de ceux du président de la République, qui se veut le chantre mondial de la lutte contre le dérèglement climatique, ou de ceux du ministre d’État, qui défend d’autant mieux une vision écologique du monde qu’elle concerne le très long terme et permet donc de passer sous silence les décisions catastrophiques et contre-productives qui sont prises. À ceci s’ajoute le fait que le ministre d’État s’est vu imposer de présenter lui-même comme de bonnes décisions les arbitrages qu’il a perdus, donnant ainsi le sentiment que plus personne ne défend l’environnement.

Et pourtant, sur quelques dossiers, les régressions sont patentes. Commençons par l’énergie ; l’abandon du 50 % de nucléaire en 2025 qui se double d’une volonté qui s’affirme chaque jour davantage de construire de nouveaux réacteurs nucléaires et de faire durer jusqu’à 60 ans des réacteurs dont les défaillances ne cessent de croître. Pour maintenir ce haut niveau de nucléaire, les choix avancés dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie sont les plus mauvais pour les énergies renouvelables comme pour l’efficacité énergétique et ils s’accompagnent de tout ce qui peut être imaginé pour réduire l’autoconsommation, défavoriser la croissance du renouvelable et faire supporter par les contribuables la dette démesurée d’EDF.

Continuons par la lutte contre la pollution de l’air : avec des feuilles de route qui n’ont convaincu personne et surtout pas la Commission européenne, le refus de s’attaquer réellement au diesel et de prendre quelque mesure que ce soit qui pourrait être désapprouvée par le monde de l’automobile.

Poursuivons avec la délivrance de permis d’hydrocarbures, notamment en outre-mer, et de permis miniers passés d’autant plus inaperçus que la communication autour de la loi sur l’interdiction de nouveaux permis d’hydrocarbures a laissé supposer aux pauvres citoyens que nous sommes que ceux-ci étaient effectivement interdits.

 

Le plus grave tient aux atteintes multiples portées au droit de l’environnement

Et que dire de l’abandon en rase campagne de la plupart des engagements pris en faveur du bio, du refus de créer un fonds d’indemnisation des pesticides au motif que les études sont insuffisantes ou encore d’inscrire dans la loi l’engagement de sortir du glyphosate dans les trois ans ? Ceci s’ajoute à la position catastrophique prise par la France au niveau communautaire sur la définition des perturbateurs endocriniens directement opposée à la position courageuse de Ségolène Royal.

À quoi encore s’ajoutent la remise en cause de la loi Littoral dans la loi Élan alors que le grignotage des côtes du fait de l’érosion marine devrait conduire au contraire en étendre le contenu, l’abandon des mesures de protection de la loi Abeille concernant les ondes électromagnétiques, alors même que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient enfin de reconnaître la réalité des pathologies liées à l’électrosensibilité et une série de décisions individuelles qui sont autant de décisions défavorables à la protection des ressources, de la biodiversité et de la santé humaine : usine Total de la Mède, qui va utiliser massivement de l’huile de palme venue de Malaisie (contre, dit-on, la vente de Rafale), autorisation des rejets et de stockage à terre pour Alteo, etc. La liste n’est pas exhaustive.

Le plus grave tient sans doute aux atteintes multiples portées au droit de l’environnement, qui devient dans bien des cas une option et non une obligation. Au nom de l’expérimentation, il est désormais possible de s’affranchir des normes environnementales ; les études d’impact sont réduites à leur plus simple expression, la rubrique des installations classées soumises à autorisation se réduit comme une peau de chagrin au bénéfice d’installations soumises à une simple déclaration voire à rien.

Et la démocratie environnementale s’est perdue dans les sables mouvants d’une réforme constitutionnelle dans laquelle la troisième chambre, qui aurait dû être celle du long terme avec les droits de veto indispensables, va rester un accessoire peut-être même dangereux si la réforme prétend la substituer à toutes les autres expressions de la société civile.

 

 

Un quinquennat dure cinq ans. Il reste quatre ans pour changer de braquet, de direction et de sens.

 

Corinne Lepage est présidente de Cap21/Le Rassemblement citoyen.


Via Jacques Le Bris
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Loi secret des affaires : des conséquences extrêmement graves pour l'environnement

On fait rentrer aujourd'hui dans le secret ce qui n'en est pas : la manière dont vous polluez l'environnement, ça ne doit pas être un secret, ça concerne tout le monde" Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre de l'environnement et eurodéputée

Le vote au Sénat a lieu le 18 avril !

Aidez-nous à faire pression en signant notre pétition: https://info.pollinis.org/fr/stopsecr...

 

La loi #secretdesaffaires: des conséquences extrêmement graves pour l'#environnement. @Corinnelepage met en garde contre cette remise en cause du droit des citoyens à l'#information.

 

Signez la pétition #StopSecretdAffaires: http://www.stopsecretdaffaires.org 


Via Jacques Le Bris
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Corinne Lepage : "Regardons le visage des victimes du Round up"

Corinne Lepage : "Regardons le visage des victimes du Round up" | GREENEYES | Scoop.it

TRIBUNE - L'avocate Corinne Lepage, ex-ministre de l'Environnement et fondatrice de l'association "Justice et pesticides", revient pour le JDD sur le scandale entourrant le glyphosate, que l'Union européenne doit interdire ou non dans les prochains jours.

 

"Le fait que le glyphosate, commercialisé depuis 1974, principal composant du Roundup de Monsanto comme de plusieurs centaines de désherbants, se retrouve à la Une ne doit rien au hasard. Ce produit symbolise l’empoisonnement planétaire par les pesticides, la faillite des agences d’expertise publique et des gouvernements à ce qui est pourtant leur première obligation : assurer l’intégrité des personnes et donner la priorité à la santé publique.

Dans ce contexte, le nouveau film de la journaliste d’investigation Marie Monique Robin est non seulement un choc salutaire mais aussi un hymne à l’humanité, à la vie et à la solidarité. Dans Le Roundup face à ses juges, diffusé mardi soir à 20h50 sur Arte, la réalisatrice du Monde selon Monsanto franchit une nouvelle étape. Grâce aux images très fortes qu’elle a su capter lors du Tribunal international Monsanto, un procès citoyen organisé à La Haye en octobre 2016, elle montre que la violation des droits impacte des centaines de milliers de personnes à travers le monde.

Lorsque le pesticide le plus utilisé au monde induit partout les mêmes effets, comment nier le lien de causalité?

Le petit Français Théo ou la petite Argentine Martina, atteints de malformations congénitales, Christine Sheppard, productrice de café à Hawaï frappée par un lymphome, les riziculteurs du Sri Lanka décimés par une maladie chronique rénale : venus des cinq continents, les témoins racontent à la barre les ravages sanitaires, environnementaux et sociaux provoqués par les désherbants à base de glyphosate.

Lorsque le pesticide le plus utilisé au monde induit partout les mêmes effets, comment nier le lien de causalité? Comme les récents articles du Monde basés sur l’analyse des 'Monsanto Papers' (documents internes rendus publics dans le cadre d’une action collective aux Etats-Unis), l’enquête de Marie-Monique Robin (également publiée sous la forme d’un livre aux éditions La Découverte) accrédite, preuves à l’appui, les témoignages des victimes venues à La Haye. Tous les moyens ont été employés par Monsanto pour maintenir sur le marché un herbicide hautement toxique : agressions contre les chercheurs indépendants, fausses études, pressions sur les agences de réglementation, infiltration des revues scientifiques, utilisation des réseaux sociaux pour organiser la désinformation.

Un scientifique norvégien révèle ainsi face caméra que la multinationale a conduit des études frauduleuses pour prétendre que le glyphosate était 'pratiquement non toxique' ; un chercheur américain, qui a eu accès au dossier d’homologation du produit aux Etats-Unis, explique, lui, que la firme a caché des études montrant que la molécule était cancérogène pouvait causer des malformations ou s’accumuler dans les organismes vivants et les sols.

Autres révélations : certaines propriétés du produit sont totalement ignorées par les agences. Le premier brevet sur le glyphosate, obtenu en 1964, est celui d’un redoutable chélateur de métaux, c’est-à-dire d’une substance qui a la capacité de les séquestrer et de les extraire de leur environnement et à ce titre constitue un détergent puissant pour détartrer les chaudières et canalisations d’eau!

Aller au-delà du triste constat et permettre le partage d’expérience

De plus, la molécule est un antibiotique à large spectre, d’ailleurs breveté comme médicament par Monsanto en 2010. Comment imaginer que les autorités n’en tiennent pas compte? Le produit s’est accumulé dans les sols, provoquant l’émergence d’une quarantaine de maladies dans les champs de soja et de maïs transgéniques. Importés des Etats-Unis ou d’Argentine, ces OGM imbibés de glyphosate nourrissent les poules, les vaches et les cochons européens et les rendent malades. Quand on sait que tous les citoyens européens et américains présentent des résidus de glyphosate dans leurs organismes, on a quelques raisons de s’inquiéter…

L’association 'Justice et pesticides' a l’ambition d’aller au-delà de ce triste constat et de permettre la mise en réseau et le partage d’expérience. Notre objectif est que les milliers de victimes des pesticides s’appuient sur une jurisprudence commune, dont l’opinion juridique rendue par le tribunal de La Haye constituera un élément central.

Grâce au film de Marie-Monique Robin, les victimes ont désormais un visage. Leur nombre surpassera sûrement celui de toutes celles des catastrophes technologiques du XXe siècle. Car le poison est partout, dans nos nappes phréatiques, nos sols, nos aliments et nos corps. Le documentaire contribuera à l’évidence à hâter l’interdiction du glyphosate, à rechercher les responsabilités de cette tragédie planétaire et à permettre à chacun de comprendre que notre modèle d’agriculture doit impérativement changer. La bonne nouvelle c’est que nous pouvons le faire."

 

Le Roundup face à ses juges, de Marie-Monique Robin, mardi à 20h50 sur Arte.


Via Jacques Le Bris
Jacques Le Bris's curator insight, October 18, 2017 8:28 AM

Télécharger le reportage.

http://boutique.arte.tv/f12072-roundup_face_ses_juges/

 

 

Voir aussi le site de l’association "Justice pesticides"

Un outil d’information et de coopération des victimes des pesticides grâce à une base de données juridiques permettant d’agir.

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Diane Simiu nommée conseillère environnement pour l’Elysée et pour Matignon

Diane Simiu nommée conseillère environnement pour l’Elysée et pour Matignon | GREENEYES | Scoop.it

Polytechnicienne, diplômée de l’université de Californie, la nouvelle recrue a longuement travaillé au ministère de l’environnement, avant de rejoindre le WWF.

 

Une seule et même personne va suivre les dossiers de l’environnement, à l’Elysée et à Matignon. L’ancienne cadre du WWF Diane Simiu devrait devenir la conseillère « environnement » du président de la République et celle du premier ministre, une formule inédite. La conclusion de neuf mois d’engagement intense dans l’équipe d’Emmanuel Macron.

A l’été 2016, la jeune femme est contactée par Julien Marchal – un proche conseiller d’Emmanuel Macron qui l’avait suivi de l’Elysée à Bercy, puis dans l’équipe d’En marche ! – dès le début de la campagne, pour rejoindre l’équipe du futur chef de l’Etat. Diane Simiu et Julien Marchal s’étaient croisés à la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC).

Cette Polytechnicienne, diplômée de Berkeley, l’université de Californie en génie de l’environnement (2004), a une longue expérience dans les domaines de l’énergie et du climat. En 2007, elle rejoint le cabinet ICF international à Londres pour le conseiller notamment sur l’expertise du marché carbone. Puis, en 2009, elle rejoint la DGEC, sous la houlette du ministère de l’écologie, comme chargée de mission sur les systèmes de quotas carbone. Deux ans plus tard, elle prend la tête du bureau des marchés carbone et contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques énergie climat au niveau européen et international, participant aux négociations internationales.

Vient ensuite le temps d’un engagement plus militant. Au printemps 2014, Diane Simiu quitte le ministère et rejoint le WWF France, qui renforce ses équipes en vue de la préparation de la COP21, la conférence sur le climat qui doit se tenir à Paris fin novembre 2015. Celle qui est toute jeune maman prend alors en charge les équipes du département de la « biodiversité et de l’empreinte écologique » et dirige les « programmes de conservation » du WWF France.

 

Marcheuse de la première heure

Rompue à quasiment toutes les problématiques des politiques environnementales, du carbone à la biodiversité, elle rejoint les marcheurs d’Emmanuel Macron dès le printemps 2016. Mais, insiste-t-elle, il s’agit d’un engagement personnel et non d’une mission de l’ONG en terre macronienne. Puis elle intègre l’équipe de campagne où elle prend la direction du groupe de travail sur l’environnement.

C’est là que s’écrivent les bases du programme. « J’avais quelques réserves, mais dès les premiers arbitrages sur le programme, j’ai vu que cela prenait une bonne tournure sur les questions environnementales. Par exemple, il n’était pas question de détricoter la loi de transition énergétique, et les positions du candidat sur les OGM, le gaz de schiste, la santé environnementale étaient fortes », a-t-elle confié au Monde.

Depuis, l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat lui offre de nouvelles perspectives. Elle agira sur deux leviers de l’exécutif, l’Elysée et Matignon. Elle assurera aussi le lien avec le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, croisé dans les sphères militantes et les grandes conférences internationales sur le climat. Le jour même de la nomination de l’écologiste au gouvernement, le 17 mai, la discrète Diane Simiu s’exprimait sur son compte Twitter : « Nicolas Hulot n° 2 gouvernement ! Excellente nouvelle pour la transition, l’écologie, la solidarité et le futur ! Très émue ! »

 

Par Rémi Barroux


Via Jacques Le Bris
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Corinne Lepage soutient les opposants de la station

Corinne Lepage soutient  les opposants de la station | GREENEYES | Scoop.it

Les manifestants autour de Corinne Lepage.

 

Corinne Lepage présidente du Rassemblement Citoyen Cap 21 était en visite à Toulouse dans le cadre de sa campagne environnante. L'ancienne ministre de l'Environnementde Jacques Chirac, qui aujourd'hui s'est ralliée à Emmanuel Macron, s'est rendue à Lacroix-Falgarde avec l'association Ader opposée à l'implantation d'une station d'épuration en zone protégée Natura 2000. Elle a apporté fermement son soutien aux opposants de la station d'épuration (Step) de Portet.

 

Accueillie par le président Joël Hartman, ce dernier évoqua largement l'aberration écologique et financière que représenterait la réalisation de cette Step, soit 25 millions d'euros pour le contribuable, alors qu'une solution alternative déjà éprouvée par plusieurs sites permettrait au minimum de doubler les capacités des stations existantes pour un coût 100 fois moindre soit 250 000 €.

 

Résoudre les capacités de traitement des eaux

Les opposants ont expliqué à l'ancienne ministre très succinctement le procédé qui permettrait de résoudre les capacités de traitement des eaux qui peut être augmenté de 200 % ou 300 %.

Alors «comment admettre une telle gabegie doublée d'un tel désastre écologique ?»

La future station serait implantée sur un site dans un paysage remarquable des coteaux Sud Toulousains. Pourquoi les élus de Portet (d'ailleurs absents à la visite de Corinne Lepage) ont-ils ce projet de station dépuration en limite de leur commune juste sous le nez des habitants de la commune voisine de Lacroix-Falgarde entre deux châteaux classés.

D'autre part le terrain choisi est un terrain de 7 hectares en bordure de la zone rurale 2000 et du site protégé et de la réserve naturelle «Confluent Garonne Ariège», menace de la biodiversité de cette zone.

L'ancienne ministre de l'écologie, avocate de formation, présidente de CAP21, est venue apporter son expérience et son aide à cette action locale de défense de l'environnement.

En présence des élus du Sicoval et les responsables locaux de CAP21, Corinne Lepage a terminé sa visite par ces mots : «Je suis venue ajouter une touche verte à l'équipe. On a un programme intéressant car il est pragmatique. C'est vrai qu'il est ambitieux mais au moins on est sûr de ce qu'il y a dedans et on peut le faire».

 

P. C.

 


Via Jacques Le Bris
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Corinne Lepage : "Ce ne sont pas les ralliements à Emmanuel Macron qui sont importants mais le nombre incroyable de comités locaux qui se mobilisent pour lui" 

Corinne Lepage : "Ce ne sont pas les ralliements à Emmanuel Macron qui sont importants mais le nombre incroyable de comités locaux qui se mobilisent pour lui"  | GREENEYES | Scoop.it

Toujours au coude à coude avec Marine Le Pen, Emmanuel Macron est crédité de 26% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle selon un sondage BVA-Salesforce. Au second tour, le leader du parti "En Marche !" serait largement élu avec 61% des voix contre 38%. Corinne Lepage nous livre en exclusivité son analyse sur le candidat Emmanuel Macron.

Atlantico : Depuis votre ralliement à sa candidature, qu'avez-vous découvert d'Emmanuel Macron qui vous conforte dans votre choix ?  Et si vous deviez résumer en une phrase l'argument le plus fort pour convaincre en électeurs de voter pour le relatif inconnu qu'est Monsieur Macron, quel serait-il? 

Corinne Lepage : D'abord son expression. Je n'y avais pas fait particulièrement attention mais j'aime beaucoup la manière qu'il a de parler à l'intelligence des gens. Il parle en bon français et j'y suis sensible. Puis sa faculté de rassembler. Tous les jours arrivent des gens nouveaux. Puis une volonté de suivre le cap qu'il s'est fixé. L'arrivée éventuelle de Ségolène Royal ou Marisol Touraine par exemple ne signifiera pas une place automatique dans l'équipe. Pour essayer de convaincre les Français, peut-être que la meilleure chose que je puisse dire c'est que je pense qu'il est capable de mener la transformation qu'il promet.

 

 

 

 

Au moment de votre ralliement, Emmanuel Macron ne s'était pas encore prononcé très clairement sur le nucléaire ou sur le diesel, vos sujets de prédilection, qu'en est-il aujourd'hui ?

Je suis une femme de conviction. Je ne me serai pas ralliée s'il n'y avait pas eu des inflexions notables dans le programme. Pour moi la santé environnementale est un sujet aussi important que le climat. Je tenais à ce que ce soit une priorité programme et c'est affiché comme tel avec des mesures sur les perturbateurs endocriniens, l'utilisation des produits chimiques ou le diesel. Ces mesures sont pragmatiques et cohérentes. Interdire le diesel d'ici 2025 aurait été une mesure incohérente. On ne peut pas interdire à quelqu'un à la campagne de rouler au diesel sous prétexte que l'on est en 2025. Les mesures pour sortir du diesel d'Emmanuel Macron, qui consistent en une approche globale du problème du particulier jusqu'au constructeur automobile, sont cohérentes, réalistes et me conviennent. Sur le nucléaire, j'aurais aimé que ça aille un peu plus loin. Mais le fait de dire "je maintiens l'objectif", qui est ambitieux, d'arriver à 50% du nucléaire en moins d'ici 2025, de mettre 15 milliards sur la table pour travailler à l'efficacité énergétique et au renouvelable avec derrière un programme complet, c'est bien. On peut promettre monts et merveilles pour faire plaisir mais si on ne dit pas comment on va faire cela pose problème.

D'autre part, le renforcement des moyens de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est une question importante. Le président de l'ASN se plaint du manque de moyens dont il dispose à chaque déclaration. Je pense qu'il faut lui confier tous les moyens dont il a besoin pour ne pas jouer avec la sécurité nucléaire. Fukushima coûte 187 milliards au gouvernement japonais, c'est deux fois le chiffre d'affaire d'EDF. Il me semble que ce serait judicieux d'éviter ce type de scénarios et c'est dans le programme d'Emmanuel Macron de renforcer les moyens de l'ASN

 

Vous avez déclaré qu'"Emmanuel Macron n'est ni de droite ni de gauche, qu'il cherche à rassembler les Français et quand on voit le monde qui se presse à ses meetings, on voit qu'il y arrive". N'est il pas plutot en train de définir de nouveaux clivages plutôt que de tous les faire disparaître ? Et la politique peut-elle se passer de clivages ? Ne s'agit-il pas plutôt d'assumer de donner la priorité à certains objectifs ou certaines catégories sociales relativement à d'autres parce qu'on considère que l'intérêt général y gagnera ?

C'est une nouvelle offre politique. Partant de là, il ne peut pas y avoir tout le monde dedans, c'est certain. Mais par rapport à ce que l'on a connu, c’est-à-dire la droite des Républicains avec tout ce qui gravite autour et la gauche du Parti socialiste avec tout ce qui gravite autour, ou tout du moins ce qu'il en reste, il est incontestablement en train de le faire éclater.

Autour d'Emmanuel Macron, il y a des gens qui viennent de tous les bords. Moins du côté de la droite que de la gauche, je vous l'accorde, mais ceux de droite ne sont pas négligeables. Beaucoup de personnalités nous rejoignent de tous les horizons. C'est un rassemblement de personnalités mais aussi un rassemblement de gens issus de la société civile, encartés ou pas, avec des sensibilités ou pas.

Il y a un nouveau clivage. Entre les pro-européens et les eurosceptiques. La question de l'Europe est effectivement un marqueur fort de la campagne et Emmanuel Macron est indéniablement le candidat le plus pro européen.

Mais il est injuste de parler en catégorie sociale. Moi, j'ai été élue locale dans le temps. Je connais les gens. Et Emmanuel Macron rassemble largement. C'est celui qui a le plus de parrainages de maires et de nombreux maires de petits villages lui ont accordé leur parrainage. Emmanuel Macron a pour objectif de rassembler et veut éviter les divisions.

Comment se passe concrètement la cohabitation au sein de la campagne Macron entre des ralliés venus de la gauche comme de la droite ? On a vu cette semaine des communistes comme Robert Hue ou Patrice Braouzec, des socialistes "old school" comme Claude Bartolone ou plus libéraux comme Bertrand Delanoë... Qui écoute qui, qui décide quoi ?  Et surtout quels sont les points sur lesquels chacun devra laisser ses convictions au vestiaire par impossibilité de mettre tout le monde d'accord ? À quoi devront renoncer les gens de gauche, à quoi devront renoncer les gens de droite pour rendre une synthèse possible ? 

Il y a deux catégories. D'abord les gens qui disent "je vais voter pour". Comme Bertrand Delanoë ou Dominique De Villepin. Mais ce ne sont pas des gens qui sont dans la campagne. Les gens que l'on voit, c'est ceux qui sont au sein du comité politique. Là toutes les tendances sont représentées. Des écolos, des UDIstes, des socialistes… Il n'y a pas de problèmes : on discute du fond des choses et cela se passe bien. Par contre, je n'ai vu personne du Modem jusqu'à présent.

Après, il y a un cap qui est fixé. Tout le monde ne peut pas être à 100% d'accord sur tout ce qui est dit. Moi je défendais un point de vue sur le nucléaire qui n'a pas été celui adopté mais in fine, c'est Emmanuel Macron qui tranche.

Du point de vue de la majorité, il y a quelque chose de tout à fait novateur. Il n'y a pas d'accord d'appareil. Moi, je n'ai aucun accord avec Emmanuel Macron. Par contre, il y a des candidats qui déposent des candidatures auprès de la commission d'investiture. Il y a pour l'instant 13.000 candidatures pour 577 circonscriptions. Dans ces 13.000 candidatures, il y a ceux qui sont déjà parlementaires et ceux qui ne le sont pas. Ensuite, on veille aux circonscriptions gagnables et non gagnables et on veille aussi à ce que toutes les sensibilités y soient représentées. On veille également au renouveau de la classe parlementaire, au fait de ne pas avoir de casier judiciaire et à l'adhésion au projet. In fine, c'est la commission d'investiture qui décidera au niveau national.

Je mesure la part d'aléas et d'aventure que cela représente mais Emmanuel Macron réalise quelque chose que j'ai rêvé de faire toute ma vie. D'arriver à marier société civile et politique tout en passant au-dessus des clivages initiés par les partis politiques. Le fait d'adhérer à un parti politique signifie aussi adhérer à des idées qui, parfois ne sont pas du tout les vôtres.

Depuis 20 ans que je fais de la politique, je n'ai jamais vu dans une campagne présidentielle un mouvement qui soit capable de mobiliser autant de comités locaux venus de nulle part capables d'organiser en une semaine 1400 événements dans toute la France. Ce sont des gens sur place qui essayent de convaincre, 10, 20 personnes autour d'eux. Ce ne sont pas tant les ralliements qui sont importants. C'est ce phénomène qui est à l'origine de la vague "En Marche !"

Par la dynamique qu'il a su créer autour de sa candidature, Monsieur Macron incarne un véritable renouveau générationnel mais au-delà de sa personne, comment compte t il rassembler les Français qui ne veulent plus des mêmes politiques publiques, des Français qui sont déçus par les autres partis politiques car ils constatent qu'année après année, ils votent à gauche ou il votent à droite, mais les politiques menées restent pour l'essentiel les mêmes? 

Emmanuel Macron n'essaye pas de faire plaisir à tout le monde. Il essaye de prendre le meilleur de ce qui est à droite et de ce qui est à gauche. C’est-à-dire le libéralisme, car on a absolument besoin de libéraliser l'économie aujourd'hui, mais en même temps la solidarité. Une solidarité très moderne parce qu'individualisée. L'idée de dire "chacun a droit au chômage" c'est quelque chose de très important pour les professions libérales et les auto entrepreneurs. C'est complètement nouveau.

Mettre l'accent sur la formation en disant que la transition numérique et écologique c'est avant tout un problème de formation. C'est logique : vous ne pouvez pas assurer la fermeture des usines nucléaires sans assurer la formation de ceux qui y travaillent pour qu'ils puissent par la suite travailler dans le renouvelable par exemple. Ce n'est pas possible. Tout ça c'est un tout. Vous ne pouvez faire plus de liberté que si vous pouvez faire plus de sécurité.

 

Pensez-vous qu'il peut y avoir un risque politique à installer la candidature d'Emmanuel Macron sur le clivage central de l'ouverture de la France, de la poursuite d'un projet européen et de la mondialisation quand une majorité de Français se révèlent plutôt eurosceptiques et réservés face aux conséquences sociales d'une mondialisation perçue par eux comme trop libérale ?

Il y a là deux sujets. Le sujet du libéralisme et celui de la mondialisation. Les deux ne sont pas tout à fait identiques. Moi je pense précisément que le seul rempart que nous avons contre une mondialisation excessive c'est l'Europe. Marine Le Pen rêve quand elle pense que l'on est sur une île isolée. Nous sommes en France et pas en Corée du Nord. Je ne suis pas pour une mondialisation tous azimuts et le programme ne l'est pas non plus. Par contre, nous sommes sur une ligne très européenne car c'est l'Europe qui protège.

 

 

 

Mais cela implique une évolution du système européen en même temps.

Dire que les Français sont eurosceptiques, c'est vrai. Mais je pense que la première faiblesse de Marine Le Pen est sur les questions européennes, car les Français ne veulent pas abandonner l'euro. Ils ont parfaitement compris qu'ils remboursent leurs emprunts en euros alors que s'ils les remboursaient en Franc, cela leur coûterait 30% de plus. C'est bête et méchant mais c'est une évidence.

Pour vous, François Fillon est l'incarnation d'une droite très conservatrice. Pourtant quand on regarde ce qu'étaient les plateformes électorales partagées par le RPR comme par l'UDF dans les années 80/90, que ce soit sur l'immigration ou sur des sujets sociétaux, la droite d'aujourd'hui paraît à tout prendre un peu moins à droite. Les procès en droitisation des leaders comme des électeurs, même à supposer qu'ils se révèlent un calcul électoral efficace, ne sont-ils pas un peu excessifs ?

J'étais ministre sous Jacques Chirac et je n'ai jamais considéré qu'il était un homme de droite. On considérait qu'il était plutôt du centre droit. C'est quelqu'un qui a la fibre sociale. La campagne de 1995 s'était faite sur la fracture sociale. La personne qui représentait la mondialisation à l'époque, c'était Balladur, mais la mondialisation que l'on a connu il y a 20/25 ans n'était pas la même que maintenant.

Mais sur les sujets de société, François Fillon est quand même très à droite. La caricature de Macron sur le site des Républicains par exemple, même si elle est anecdotique, est inacceptable et révèle un certain état d'esprit très proche de la droite de la droite quand même. Je n'ai jamais vu ce type d'actions au RPR.

Le rassemblement du Trocadero organisé par "Sens Commun" ne révèle pas une grande ouverture d'esprit non plus.

Pierre Bergé  a assimilé le vote pour François Fillon à la France pétainiste. Qu'est-ce que ça vous inspire ?

C'est excessif. Je ne peux pas dire autre chose. Emmanuel Macron commence ses meetings en disant qu'il ne faut siffler personne. Il ne veut pas d'excès verbal et cela remonte le niveau général de la politique.

Que l'on pose des questions de fond sur la droite, qu'on parle d'une certaine radicalisation c'est une chose. Mais employer des mots comme ça, c'est tout à fait différent.

Vous avez fait partie de gouvernements de droite pendant les mandats de Jacques Chirac. En quoi pensez-vous que l'exercice du pouvoir par un François Fillon qui parviendrait à se faire élire serait-il radicalement différent de ce qu'ont pu faire avant lui Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac ou même Valéry Giscard d'Estaing qui n'a pas paru considérer François Fillon comme un candidat impossible à soutenir ? 

Un président de la République qui dit "il faut mettre le principe de précaution par terre", vous pouvez directement fermer la moitié du ministère de l'Environnement quand même. Ce n'est plus la peine de faire de la prévention car ce n'est pas sûr que ça marche par exemple. Jacques Chirac n'a jamais envisagé de mettre les fonctionnaires à la porte, tout comme Alain Juppé. Cela me semble assez radical comme manière d'envisager les choses. D'ailleurs, quand Alain Juppé disait qu'il ne fallait pas le faire, il avait raison. François Fillon ne pourrait pas le faire. Il se heurtera à une forte mobilisation en France.

Emmanuel Macron propose de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, c'est déjà pas mal. On ne peut pas laisser la fonction publique dans l'état dans lequel elle est, mais il faut faire les choses de manière acceptable. Ce qui me gêne dans le programme de François Fillon c'est la brutalité. 

L'UDI a fini par revenir dans le giron de la campagne Fillon, Alain Juppé lui-même dont vous trouvez le programme ou la sensibilité très proche de celle d'Emmanuel Macron a donné son parrainage à François Fillon, comment l'expliquez-vous ?  Comprenez-vous ceux qui craignent que derrière le renouveau générationnel qu'il incarne, Emmanuel Macron soit le visage souriant d'un hollandisme remixé à la sauce Berger–Attali–Minc, autrement dit techno-liberal libertaire ? 

Je l'explique par le fait qu'ils aient négocié 96 circonscriptions. Maintenant j'attends de voir combien de cadres de l'UDI vont participer au programme de François Fillon. Là aussi cela pose un problème de fond. Il y a quelque chose de gênant dans le fait de décider de faire mollement campagne pour un candidat en exigeant 96 circonscriptions. Pour moi cette attitude est purement électoraliste.

Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron soit la continuité du Hollandisme. Berger Attali Minc, tout ça c'est des gens que l'on ne voit jamais. Quand Minc a dit qu'il se ralliait, le secrétaire général de "En Marche ! " a tweeté en disant que "l'on n'a pas besoin de girouettes". Ce n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler un accueil en fanfare. Mais on ne peut pas empêcher les gens de dire qu'ils vont voter pour vous. De même manière qu'on est pas obligé de les intégrer dans l'équipe de campagne, de les investir ou de modifier le programme. Ralliement ne veut pas dire investiture.

Après Emmanuel Macron est beaucoup plus libéral que ne l'était François Hollande. Et le meilleur moyen pour voir qu'il n'incarne pas cette continuité c'est de regarder les équipes. La plupart n'ont jamais travaillé avec Hollande.



 

 

 

 


Via Jacques Le Bris
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