1500 artisans et commerçants seront initiés au développement durable d'ici 2018 | La lettre de Toulouse | Scoop.it

une des affiches de la campagne régionale lancée par le CRMA.

 

Le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat Occitanie propose un programme de développement durable pour ses adhérents aussi bénéfique pour l’environnement qu’ économiquement profitable. Rencontre avec Fabrice Boury-Esnault, un des pilotes du projet.

 

Vous venez de lancer la première campagne massive en Occitanie de sensibilisation des artisans au développement durable, comment a germé ce projet ?
C’est la chambre régionale qui porte le projet mais c’est le réseau des chambres de chaque département qui va jouer le rôle de mise en oeuvre opérationnelle. L’idée a émergé des conseillers environnement présents sur le terrain depuis plus de dix ans, dont je fais partie. Ce qui est innovant est de proposer aux artisans d’avoir une offre de solutions techniques et de valorisation communication qui soit les plus larges possible pour toucher l’éventail si hétérogène des entreprises artisanales. Ce temps fort s’inscrit aussi dans la continuité des actions menées. Sur le volet « maitrise de l’énergie », nous avions lancé une première campagne sur 2012-2014 et les projets Éco-défis et Répar’Acteurs vont entamés leur seconde année avec de nouveaux outils et une volonté d’essaimer très largement.

 

Justement comment s’articulent ces trois opérations phare ?
Sur la maitrise de l’énergie, nous avions sensibilisé des entreprises via des visites Énergie gratuites permettant de réaliser un suivi des consommations sur un extranet et, à partir de là, de réaliser un diagnostic initial et un suivi des consommations avec des préconisations d’éventuels investissements. C’est le site www.energie-artisanat.com. Ce qui est nouveau cette année est la possibilité de faire gratuitement un auto-diagnostic sur ce site. Cela permet des premières pistes de bonnes pratiques de l’énergie. Ensuite, si elle veut aller plus loin, l’entreprise nous contacte pour faire une visite Énergie. Concernant le second volet, Éco-défis, l’opération est une labellisation des commerçants et artisans qui mettent en place des actions pour l’environnement. Nous nous appuyons sur les territoires. Pour obtenir le label les artisans doivent relever au moins trois défis sur 28, en 3 à 6 mois. Pour les aider, un conseiller de la CMRA apporte son accompagnement gratuit et individualisé. La nouveauté est le lancement de cette opération dans l’ensemble des départements ex-Midi-Pyrénées et courant 2017 en ex-LR.

 

Et qu’en est-il de la troisième opération ?
C’est le projet Répar’Acteurs qui n’existait pas dans la région. L’idée est de rappeler aux consommateurs qu’il existe de nombreux réparateurs près de chez eux à qui ils peuvent faire appel pour un vélo, un smatphone, un lave-vaisselle. Ces réparateurs ont été oubliés car on est intoxiqué par un discours sur l’obsolescence programmées des objets. Les réparateurs s’insurgent contre ce discours. Il n’y a pas de volonté délibérée des fabricants de programmer à l’avance une durée limitée des objets. Celle-ci dépend de sa qualité. Du coup les consommateurs abreuvés par ce discours jettent sans penser à réparer alors que la plupart des objets sont réparable à un coût économique raisonnable. Les réparateurs sont capable même dans un smartphone d’aller chercher le composant défaillant. Nous venons de lancer un annuaire en ligne www. réparacteurs-occitanie. fr avec 10.000 artisans réparateurs références. Parmi eux, on met en avant ceux qui ont signé la charte Répar’Acteur : ils s’engagent à promouvoir la réparation.

 

Quel est l’accueil des commerçants et artisans sur cette campagne ?
Très bon. Beaucoup d’entreprise ne demandent qu’à agir en matière de développement durable car elles savent qu’elles ont un intérêt économique mais elles sont confrontées à plusieurs difficultés. La première, de loin, est le manque de temps pour s’informer. La plupart sont des entrepreneurs individuels ou de très petites entreprises. Notre métier est de leur consacrer du temps pour leur faire gagner du temps en leur proposant des solutions simples et très rapidement opérationnelles. Avec Eco-défis, on arrive avec un catalogue et l’artisan choisit ses actions. A la clé, il peut diminuer sa facture énergétique de 10%. Du coup l’accueil est très très bon.

 

Quels sont vos objectifs ?
Sur la maitrise énergie, nous avons visité entre 2012 et 2014 plus de 400 artisans et notre objectif est de dépasser les 700 d’ici fin 2018. Pour Répar’acteur, l’objectif régional est d’atteindre 325 artisans référencés « Répar’acteurs » et pour Éco-défis lancé donc suer l’année 2016, nous voulons atteindre les 500 artisans engagés dans la démarche, soit 45 par département d’ici 2018 avec l’ouverture à la région ex-languedoc Roussillon courant 2017.

 

Propos recueillis par Aurélie de Varax