le plan Marshall, fer de lance économique de la région à destination du BTP.
La région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées vient de voter son budget primitif, le premier sur son périmètre élargi. Un exercice en hausse, où la formation et le développement économique restent en bonne place, mais où la part de la dette évolue également.
C’est le premier budget voté sur le périmètre de la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Les 158 conseillers régionaux se sont retrouvés à Montpellier ce jeudi 26 mai pour une journée marathon au cours de laquelle ils ont dû valider les premiers engagements symboliques. Le tout non sans heurts, et avec quelques cris d’orfraie politique. Mais au final, ce budget a été voté avec 87 votes « pour », 64 « contre » et 3 abstentions.
Avec 2,89 milliards d’euros, il est plus important que les budgets 2015 des deux précédentes régions cumulées (1,225 milliard d’euros pour Midi-Pyrénées et 1,168 milliard d’euros pour Languedoc-Roussillon), soit une augmentation substantielle de 497 millions d’euros (+20,7%). Une progression qui s’explique par l’arrivée des fonds européens Feader dans l’escarcelle des nouvelles régions, ainsi que par des transferts de compétences supplémentaires de la part de l’État. La région LRMP a également engagé des actions d’investissement importantes.
Plan Marshal du BTP validé
Ainsi, le plan Marshall est confirmé à hauteur de 880 millions d’euros. « Ce plan de relance du bâtiment et des travaux publics bénéficiera prioritairement aux TPE et PME de la Région avec une priorité, l’emploi, et dans le même temps, le nécessaire équipement de nos territoires », a rappelé la présidente de région LRMP Carole Delga lors de la présentation du budget. « Ce plan s’accompagne de mesures concrètes dans les secteurs clés qui portent l’économie régionale et permettent l’emploi non délocalisable. » Ce plan de soutien sera dédié à la construction de projets d’infrastructures et de BTP (constructions de lycées, modernisation des infrastructures portuaires et aéroportuaires, rénovation des routes, etc.), ainsi qu’à des chantiers de déploiements numériques, sur le très haut débit notamment.
Le premier poste de dépense de la collectivité concerne ses compétences historiques sur l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche (1,59 milliards d’euros). 119 millions d’euros seront consacrés à des actions de formation des demandeurs d’emploi en lien avec les services de l’État, comme pour le plan 500.000 formations auquel la Région va s’associer en proposant 90.000 formations. « Notre ambition est également de faire de la Région la première à énergie positive d’Europe. L’extension du dispositif éco-chèque à l’ensemble de la Région amplifiera nos actions en faveur des économies d’énergie », a poursuivi Carole Delga.
Création de cités de start-up
Parmi les autres investissements importants figurent aussi le soutien au développement économique, avec une enveloppe de près de 615 millions d’euros (dont la moitié, 324,5 millions d’euros, sera fléchée par les fonds Feader à l’agriculture). Le développement économique et le soutien à la création d’entreprise sera poursuivi. En plus des incubateurs, la collectivité souhaite favoriser des cités de start-up à Toulouse et à Montpellier.
Au total, ce sont donc 184 euros d’investissement par habitant qui sont réalisés avec ce budget. Reste la dette, qui va s’établir à hauteur de 261 euros par habitant (contre près de 360 euros pour la moyenne nationale fait savoir le conseil régional), avec une capacité de désendettement comprise entre trois et quatre ans. Dans le détail, Midi-Pyrénées bénéficiait d’une dette faible (moins de 100 euros par habitant), quand Languedoc-Roussillon était lourdement endetté (près de 400 euros par habitant). Ce rééquilibrage grande région était donc logique, même si cette évolution n’aidera pas à faire les économies tant promises par la réforme territoriale.
M.V.