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LRMP. L'ombre d'une économie à deux vitesses menace la grande région

LRMP. L'ombre d'une économie à deux vitesses menace la grande région | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Deux hélices de l’A400M, fabriquées par Ratier Figeac.

 

Portée par le secteur tertiaire, l’économie de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées s’est redressée en 2015 avec une hausse de l’emploi. Mais le bilan de l’Insee est à nuancer, car des inégalités persistent sur le territoire entre les deux métropoles et le reste de la région.

 

Dans un contexte de reprise globale avec une croissance de la zone euro de +1,6% en 2015, et une hausse du PIB français de 1,3% contre 0,6% en 2014, l’économie régionale se redresse aussi. C’est ce que révèle l’Insee dans son bilan économique 2015 consacré à Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, le premier réalisé sur le périmètre de la nouvelle grande région.
« On constate une amélioration par rapport à 2014 ou 2013, même si le compte n’y est pas si l’on se réfère à avant 2008. Nous n’avons pas encore retrouvé les belles années d’avant la crise », nuance Jean-Philippe Grouthier, directeur de l’Insee Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.

Au rang des bonnes nouvelles figure la progression de 1,2% - contre 0,5% pour la France métropolitaine - de l’emploi salarié marchand non agricole (1) après trois années de quasi-stabilité. L’économie régionale est tirée par le secteur tertiaire qui a gagné 13.700 salariés en 2015 mais ces nouveaux emplois sont concentrés à 87% en Haute-Garonne et dans l’Hérault. À l’inverse, les Hautes-Pyrénées, le Gers et la Lozère perdent des emplois. Les créations sont importantes dans les services aux entreprises et dans l’hébergement-restauration qui place la grande région au quatrième rang métropolitain avec 51 millions de nuitées en 2015, grâce à une hausse de 1,2% de la clientèle française et étrangère.

 

L’agriculture en crise

En baisse continue depuis huit ans, la construction pourrait voir le bout du tunnel avec les 39.000 logements mis en chantier l’année dernière.
De son côté, l’industrie qui regroupe 20% de l’emploi salarié marchand non agricole témoigne d’évolutions contrastées. Le dynamisme des filières aéronautiques et spatiale qui ont gagné 1400 emplois en 2015 et affichent de beaux carnets de commandes (l’équivalent de dix années de production pour Airbus !) ne compense pas les pertes d’emplois dans les autres secteurs.
Enfin, dans l’agriculture où sur tous les marchés, l’offre reste supérieure à la demande, seuls la viticulture et les fruits et légumes estivaux échappent à la crise.

 

Le point noir du chômage

Sur le front du chômage, la région enregistre pour la première fois depuis cinq ans, une baisse de -0,3%. Avec 12% de la population active à la recherche d’un emploi fin 2015, LRMP présente toujours le deuxième plus fort taux de chômage des régions métropolitaines après Nord-Pas-de-Calais-Picardie à 12,5%. Au sein de la grande région, quatre départements dont l’Aude et le Gard se classent parmi les cinq les plus touchés. Et malgré une baisse de 0,2 point en 2015, les Pyrénées-Orientales affichent toujours le plus fort taux de chômage de France métropolitaine avec 15,4%.

Six mois après la création de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, troisième région de province pour son PIB (152 milliards d’euros en 2013), les « écarts massifs » entre les zones d’emploi des deux métropoles régionales Toulouse et Montpellier et le reste de la région se confirment. « C’est une tendance de long terme » selon le directeur régional de l’Insee qui ne va pas aider au « rééquilibrage » des territoires, pourtant nécessaire au sein d’un grande région, déjà marquée par de fortes disparités.


Johanna Decorse

 

Jacques Le Bris's insight:

1) En Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, fin 2015, l’emploi salarié marchand non agricole concernait 1.165.100 personnes soit 53% des emplois de la grande région.

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Industrie du futur : quelles pistes pour les entreprises en Midi-Pyrénées?

Industrie du futur : quelles pistes pour les entreprises en Midi-Pyrénées? | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Emmanuel Macron lors de la table ronde organisée par Madeeli.

 

Robotisation, impression 3D... comment mettre en œuvre ces nouveaux procédés technologiques, au cœur du plan gouvernemental de l'Industrie du futur, dans les entreprises régionales? Des chefs d'entreprise locaux ont débattu avec le ministre de l'Économie Emmanuel Macron lors d'une table ronde organisée par Madeeli, ce lundi 12 octobre, à Figeac.

 

En avril dernier, François Hollande avait visité les sociétés Ratier Figeac et Figeac Aéro dans le Lot et avait annoncé la création de "l'Alliance d'entreprises pour l'industrie du futur". L'objectif du président de la République est d'acquérir d'ici 3 à 5 ans un leadership européen voire mondial dans trois domaines : la fabrication additive, la virtualisation de l'usine et les objets connectés, et la réalité augmentée.

Six mois plus tard, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron est venu faire un premier bilan d'étape avec les entrepreneurs ce lundi 12 octobre. "700 entreprises de Midi-Pyrénées sont déjà accompagnées sur les 2 000 visées par le ministère de l'Économie", a relevé Frédéric Sanchez lors de la table ronde organisée par Madeeli ce lundi 12 octobre à Figeac. Président du directoire du géant de l'ingénierie Fives, il est à l'origine avec Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, de cette réflexion sur l'usine du futur.

Dans la foulée de ce plan, l'Alliance pour l'industrie du futur est née cet été. Cette association réunit au niveau national des organisations professionnelles de l'industrie et du numérique ainsi que des partenaires académiques et technologiques. Elle a trois objectifs: faciliter la montée en gamme des entreprises, créer des usines pilotes (avec une charte élaborée par l'alliance) et développer des plateformes autour des IRT et des universités.

"À très court terme, nous voulons diffuser un guide de l'industrie du futur avec des fiches thématiques pour définir les axes de développement des entreprises et comment gagner en compétitivité. Ensuite, avec les régions, les appels à projets permettront aux PME d'être accompagnées par un consultant pour réaliser un diagnostic sur la mise en œuvre d'un plan sur l'Industrie du futur", avance de son côté Tahar Melliti, directeur général de l'Alliance pour l'Industrie du Futur.

 

La 3D, une stratégie de différenciation

Pour les chefs d'entreprise, les perspectives offertes par exemple par la fabrication additive (l'impression 3D) sont colossales. Le groupe Fives a ainsi annoncé en septembre dernier la création d'une joint-venture avec Michelin pour développer des machines et des ateliers de production industriels via la technologie de "fabrication additive métallique", 3D Métal.

"La 3D métal en est une stratégie de différenciation. On vient de développer avec de l'impression 3D métal des moules résistants à la neige comme aux fortes chaleurs. Ils permettent de concevoir des pièces métalliques inexistantes et non réalisables par les moyens d'usinage normaux, poursuit Frédéric Sanchez.

La 3D n'est pas adaptée à la production de masse mais en revanche elle est applicable dans l'aéronautique et le spatial. On peut imaginer une offre française originale, différente de celle de nos voisins européens. En Allemagne, l'industrie était jusqu'à maintenant totalement automatisée, numérisée et l'homme n'avait plus sa place pour faire face à la pression démographique. Cette vision est totalement remise en question et aujourd'hui les Allemands veulent travailler avec nous sur le projet Industrie 4.0."

Pour Agnès Paillard, présidente du pôle Aerospace Valley, "l'intérêt avec la 3D est de réaliser des gains de productivité et de fiabilité des produits. Dans l'aéronautique, des pièces 3D de moteurs volent déjà et dans le spatial il y a aussi déjà des pièces en 3D qui sont embarquées dans les satellites".

 

 Une gouvernance collaborative

Les intervenants ont néanmoins tenu à souligner que l'Industrie du futur ne reposera pas uniquement sur les machines. "Il ne faut pas passer que par l'innovation technologique mais aussi se pencher sur l'innovation sociale qui contribuera à réenchanter l'entreprise, estime ainsi Mehdi Berrada, directeur général du groupe Poult, en charge de la performance industrielle.

"Nous sommes persuadés que l'économie de demain sera collaborative : à la fois à l'intérieur de l'entreprise mais aussi entre l'entreprise et l'écosystème. Il faut par exemple qu'un dirigeant puisse être aidé par un autre dirigeant qui fait office de de consultant".

Mehdi Berrada a également participé à l'écriture du rapport "Amélioration de la performance industrielle et opérationnelle des entreprises", rendu à Martin Malvy et au préfet le 10 septembre dernier. Parmi les préconisations, figurent la création d'une banque d'intervenants "cadres dirigeants qualifiés" incluant toute entreprise ayant bénéficié du dispositif, et de "développer les compétences collaboratives (y compris des dirigeants) pour décloisonner les fonctions et transformer les collaborateurs en co-équipiers, acteurs de la performance globale".

De son côté, le président de Région Martin Malvy, estime qu'il "faut donner les moyens aux Communautés de communes et d'agglomération de construire elles-mêmes les bâtiments industriels des entreprises au premier stade de leur existence pour leur permettre de ne pas avoir à geler sur le foncier des moyens financiers dont elles ont besoin pour se développer. Il faut aussi obtenir de Bruxelles que lorsqu'une PME atteint le chiffre de 250 salariés la réglementation lui permette de continuer à bénéficier des mêmes soutiens, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui et freine leur développement alors que l'Allemagne est bien mieux placée que la France pour ce qui est des entreprises intermédiaires".

Président de l'IRT, Gilbert Casamatta travaille la définition d'une plateforme technologique mutualisée sur la fabrication additive gérée par l'IRT. Il remarque que les entreprises du secteur aéronautique sont demandeuses d'une accélération dans la production additive. Une douzaine d'entreprises autour d'Airbus, Liebher, Stelia, Zodiac, Safran, Ratier Figeac ont même évoqué un financement commun. Plusieurs problématiques les intéressent : recherche de nouveaux alliages, certifications, problème de contrefaçon...

Gilbert Casamatta souligne que "les PME sont le cœur de cible de l'industrie du futur mais qu'il reste un problème : les PME veulent que la propriété intellectuelle d'une innovation leur appartienne".

Par ailleurs 
Jean-Marc Nozeran, directeur-associé au cabinet Agilité-Confiance, estime qu'il est important de ne pas se reposer uniquement sur le top management pour mettre en œuvre ces nouveaux procédés : "Les salariés compétents voient passer les pièces et savent d'où viennent les problèmes".

"Il faut aussi investir en capital humain pour former des gens qui étaient soudeurs à programmer la soudure et surveiller la machine, avec des tâches également moins pénibles", a conclu Emmanuel Macron. Cela suppose aussi d'organiser les filières. C'est de la responsabilité des grands donneurs d'ordre d'aller chercher les TPE et les PME et de les aider dans la montée en gamme et de ne pas laisser au bord de la route les sous-traitants. Sinon, les entreprises ne pourront pas se transformer, avec les conséquences que l'on imagine sur le plan de l'emploi."

 

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