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Anthropocène… ou anthro-problème ? Une question d’étymologie et surtout d’échelle

Anthropocène… ou anthro-problème ? Une question d’étymologie et surtout d’échelle | EntomoScience | Scoop.it
L'anthropocène, cette possible nouvelle ère géologique où l’influence humaine aurait surpassé les forces naturelles, est loin de faire consensus chez les géologues. Certains en déplorent l'anthropocentrisme.

 

Vincent Huault

Maître de conférence en paléontologie et stratigraphie, Université de Lorraine

 

Publié: 23 janvier 2024, 17:27 CET

 

"C’est l’un des nouveaux mots qui s’est frayé un chemin, de la communauté scientifique jusqu’aux médias : « anthropocène ». Ce dernier entend décrire les modifications profondes que les activités humaines ont provoquées dans le fonctionnement de notre planète, et baptiser ainsi l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Sauf que cette dénomination pose problème.

 

D’abord au niveau étymologique puisque ce mot a été créé de toute pièce par des chercheurs extérieurs aux sciences de la Terre, puisant à dessein dans le lexique géologique. L’enthousiasme immodéré que ce mot-valise suscite ne doit pas nous empêcher de porter un regard critique sur les façons dont il pourrait être mal interprété, en particulier en surestimant les pouvoirs de l’humanité.

 

Certes, les perturbations anthropiques sont bien réelles et mesurables à l’échelle de nos vies humaines. Mais leur juste place dans l’échelle des processus et des temps géologiques doit être questionnée avec davantage de modestie pour éviter de tomber, une fois de plus – et une fois de trop – dans le piège de l’anthropocentrisme."

(...)

 

[Image] Les points stratigraphiques mondiaux (ou « clous d'or ») sont utilisés par les géologues pour identifier les limites entre deux étages géologiques distincts, représentant deux unités temporelles distinctes à l'échelle des temps géologiques. James St John / Flickr, CC BY

Bernadette Cassel's insight:

 

Précédemment

 

 

 

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Canada : au fond du lac Crawford, un puits de science

Canada : au fond du lac Crawford, un puits de science | EntomoScience | Scoop.it
A la surface, on dirait un banal lac comme il en existe des centaines de milliers au Canada. Une légère forme de raquette, 270 mètres de large, quelques jeunes pins et feuillus jusqu’aux rives… «C’est mignon, mais pas spectaculaire comme le Grand Canyon. Ce n’est vraiment pas un endroit où l’on pense pouvoir observer la destruction de la planète», décrit Francine McCarthy, micropaléontologiste de la Brock University à Saint Catharines (Ontario). En compétition avec onze autres sites dans le monde, le lac Crawford a été désigné en juillet comme lieu de référence pour étudier l’anthropocène, une potentielle période géologique qui marquerait «le moment où les humains ont pris le dessus sur la planète», résume Tim Patterson, géologue à l’université Carleton d’Ottawa, à la tête du projet scientifique avec Francine McCarthy.

 

par Jean-François Gérard, correspondant à Toronto
publié le 28 août 2023 à 19h40

 

[Image] Francine McCarthy, micropaléontologiste de la Brock University à Sainte Catharines (Ontario) est à la tête du projet scientifique sur l'anthropocène. (Chloe Ellingson/Libération)

 

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La transition, un récit qui façonne nos imaginaires ?

La transition, un récit qui façonne nos imaginaires ? | EntomoScience | Scoop.it
Avec l’urgence climatique, l’expression « transition énergétique » a acquis un tel prestige que les historiens en sont venus à l’employer pour décrire toutes sortes de processus, y compris ceux qui furent, à rigoureusement parler, des additions énergétiques. Cette conférence propose une nouvelle façon d’aborder l’histoire de l’énergie en tant que dynamique d’accumulation symbiotique. Elle présentera également une généalogie de la « transition énergétique » : comment s’est construite cette vision particulière du passé et du futur de l’énergie, une vision trop confortable qui projette un passé qui n’existe pas sur un futur pour le moins fantomatique.

 

Mardi 4 janvier 2022 à 19h

 

 

 

Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement, chercheur au CNRS (Centre de recherches historiques, EHESS/CNRS).

 

Anthropocène : des récits en questions - THEMA : Les récits - Conférences - Activités & spectacles - Au programme - Cité des sciences et de l'industrie

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Avenir Commun Durable – Énergie, environnement, société

Avenir Commun Durable – Énergie, environnement, société | EntomoScience | Scoop.it
L’initiative Avenir Commun Durable – Énergie, environnement, société est née en 2021 de la volonté des professeurs du Collège de France d’agir face aux enjeux du changement climatique. Elle organise le 17 novembre 2021 son premier colloque : « Changement climatique : transition et adaptation », autour de quatre dialogues entre certains de ces professeurs.

 

La Lettre du Collège - 29 octobre 2021

 

"C’est entendu : il va falloir faire face aux changements climatiques qui nous tombent dessus parce que nous les avons causés ou aggravés. Mais au-delà des impératifs d’adaptation et de transition, il nous faut interroger ce que ces termes veulent dire et nous interroger sur ce « nous » à qui il incombe de porter un diagnostic sur le passé, de dresser un bilan de nos moyens d’action et de tracer des perspectives.

 

Le passé nous paraît un réservoir de frayeurs et de réassurances. D’un côté, nous y repérons, avec l’anthropocène, l’origine d’une trajectoire effrayante, peut-être paralysante, de transformations environnementales qui affectent en particulier le climat. De l’autre, certains affirment avec optimisme que l’on s’est « toujours adapté ». Si ce constat n’est peut-être pas faux, nous devons préciser nos jugements de façon critique en faisant appel à des disciplines variées, spécialistes du temps long ou du temps présent. Qu’a signifié l’adaptation des espèces animales et végétales par le passé ? Où s’observe cette adaptation aujourd’hui ? Et qu’en est-il de la maladaptation : quelle lumière jette-t-elle sur ce qu’est l’adaptation des espèces et le temps qu’elle requiert ? Avons-nous ce temps-là devant nous quand nous parlons de sociétés aux prises avec les effets du changement climatique ? Qu’ont fait les sociétés du passé lorsqu’elles ont été confrontées à des changements environnementaux drastiques concernant le climat, les ressources nutritionnelles ou encore pire, la menace des agents pathogènes ? Ou bien lorsqu’elles se sont elles-mêmes exposées, par leur mobilité, à des environnements qui représentaient des contraintes différentes ? Que se passe-t-il dans la société qui répond à de telles contraintes, qui décide, qui est laissé de côté ? Le choix est-il seulement entre « succès adaptatif » et « effondrement » ? Et à nouveau, que serait exactement l’inadaptation d’une société face aux changements environnementaux ? Les sociétés disparaissent-elles comme disparaissent les espèces ?"

 

 

[Image] Jean-Marie Tarascon - Chimie du solide et de l'énergie

 
Bernadette Cassel's insight:

 

Événement en relation :

 

Changement climatique : Transition et adaptation - Chimie du solide et de l'énergie - Jean-Marie Tarascon - Collège de France - 17 novembre 2021 10:00 - De www.college-de-france.fr - Aujourd'hui, 12:46

 

Bernadette Cassel's curator insight, October 29, 2021 6:53 AM

 

(Re)lire aussi :

 

  • Changement climatique : comment Total et Elf ont contribué à semer le doute depuis des décennies - De www.lemonde.fr - 20 octobre, 19:25

 

  • #TotalEnergies Sous pression, Total change de nom et tente de convaincre qu'il en fait assez pour le climat - De www.sciencesetavenir.fr - 21 mai, 12:27
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Sarah Vanuxem : « Repenser le droit à l’âge de l’anthropocène »

Sarah Vanuxem : « Repenser le droit à l’âge de l’anthropocène » | EntomoScience | Scoop.it
« Les penseurs du vivant » (12/12). Alors que le droit de l’environnement semble véhiculer une conception marchande et utilitaire de la nature, une autre conception juridique permettrait d’établir un véritable droit de la Terre et du vivant, explique la juriste Sarah Vanuxem.
Via dm
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Quelles sont les différentes écologies à l’œuvre dans la conservation de la nature ?

Quelles sont les différentes écologies à l’œuvre dans la conservation de la nature ? | EntomoScience | Scoop.it
Obstination, réconciliation, renoncement ou écologie du sauvage, quatre différentes approches pour envisager la protection de la biodiversité.

 

Les quatre écologies de l’anthropocène

Par Raphaël Mathevet, 13.01.2021

 

"Avec notre entrée dans l’anthropocène – cette période où les activités humaines sont devenues une nouvelle force géologique affectant l’ensemble des écosystèmes planétaires ainsi que le climat –, la défense de la biodiversité et des conditions de la vie sur terre est devenue un enjeu central.

 

Mais selon les contextes géographiques et politiques, les écologistes et biologistes de la conservation se sont réclamés de différentes écoles et ont adopté différentes postures au fil des décennies.

 

Pour éviter la confusion entre ces orientations, il est nécessaire de connaître les différentes écologies à l’œuvre dans la conservation de la nature. Elles ont connu pour certaines une période hégémonique, et des succès très variés. Aujourd’hui, elles coexistent et militent toutes pour la création d’aires protégées qui couvrent désormais 15 % de la surface terrestre de la planète. Malgré la multiplicité des approches au sein d’un même courant de pensée, on peut mieux les caractériser en adaptant une grille de lecture de science politique.

 

On distingue ainsi une première ligne de partage entre d’un côté les approches de la conservation qui s’inscrivent dans l’opposition entre nature et culture et celles qui cherchent à dépasser ce dualisme. La seconde ligne de partage permet de distinguer d’une part les approches qui s’inscrivent dans le modèle économique dominant ou dans sa réforme et celles qui cherchent à le transformer radicalement.

 

Enfin, les régimes de gestion des espèces et des écosystèmes qui découlent de cette grille de lecture se développent le long d’un axe dont les deux pôles sont la libre évolution contre le contrôle de la nature."

(...)

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Colloque "L'animal à l'Anthropocène" - en visioconférence | INEE

Colloque "L'animal à l'Anthropocène" - en visioconférence | INEE | EntomoScience | Scoop.it

"Le colloque « L’Animal à l’Anthropocène » convie les chercheurs de toutes disciplines autour de quatre thèmes :

La domestication animale de la révolution néolithique à l’édition génétique
Les animaux sauvages entre défaunation et recréation
Les animaux sentinelles des risques globaux et sanitaires
Les animaux porteurs de savoirs"

Le CNRS et le MNHN organisent
le colloque « L’Animal à l’Anthropocène »
les 10-11 décembre 2020 (en distanciel)

Diffusion sur Youtube en streaming (lien à venir)

INSCRIPTION GRATUITE

 

via https://animal-anthropo.sciencesconf.org/

 

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Dépasser l’anthropocène

Dépasser l’anthropocène | EntomoScience | Scoop.it
Les modèles prédictifs en écologie supposent généralement le maintien du capitalisme. Or, selon Claire Sagan, l’adaptation à la situation écologique mondiale exige de dépasser l’hégémonie capitaliste, et, par voie de conséquence, la notion d’anthropocène.

 

Par Claire Sagan , le 22.01.2019

 

"Dès les années 1970 Hans Jonas, précurseur de l’écosophie, avançait que ce que d’aucuns appelaient le « progrès » exigeait de revoir l’éthique kantienne, incapable de prendre en compte le non-humain ou les générations futures dont la survie était pourtant menacée. Ces deux ensembles – nature non-humaine et générations futures – échappaient en effet à l’éthique kantienne car dépassant son fondement de toute responsabilité dans le sujet rationnel capable de se représenter. [1]

 

À l’époque, Jonas avait principalement en tête, non le changement climatique, mais la menace de destruction nucléaire, menace qui persiste aujourd’hui comme au moins aussi tangible que celles du réchauffement dit « anthropique, » bien que souvent éclipsée par la focale climatique.

 

Jonas proposait alors une « éthique pour le futur » – dont l’affect prédominant serait la peur. Dans ce cadre, nos élites devraient modeler leur comportement selon l’image du patriarche protégeant sa femme et sa progéniture, tout en informant ses décisions grâce à une « futurologie » à inventer. Cette futurologie était quant à elle imaginée par Jonas comme une nouvelle discipline scientifique tournée vers l’évaluation et l’anticipation systématique des conséquences néfastes ou positives du progrès technique. Le modèle éthique jonassien eut au moins le mérite d’afficher explicitement son inspiration patriarcale et technocratique. Le présent essai propose quatre propositions critiques pour dépasser ce type d’inspiration, qui influe encore aujourd’hui, bien que souvent plus insidieusement, sur le discours environnementaliste."

 

(...)

 

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Présages Podcast

Présages Podcast | EntomoScience | Scoop.it
Présages, le podcast qui questionne l’état de notre monde, les risques d’effondrement de notre civilisation industrielle, et les façons de se préparer à vivre différemment.On y parle de la face sensible de l'anthropocène, en interrogeant des personnes qui s’y intéressent de près.
Bernadette Cassel's insight:

 

'collapsologie' in EntomoScience | Scoop.it
https://www.scoop.it/t/membracides/?&tag=collapsologie

 

(3 scoops)

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Pourquoi vouloir imposer l’Anthropocène ?

Pourquoi vouloir imposer l’Anthropocène ? | EntomoScience | Scoop.it
Suite et fin de notre série d’articles (ici et là) sur l’Anthropocène : Ce qui est très étrange, c’est qu’un groupe de scientifiques, non-géologues pour la plupart, semble vouloir forcer la main pour faire intégrer cette subdivision dans l’échelle géologique.

Encore récemment, lors du Congrès géologique international qui s’est tenu à Cape Town, du 28 août au 2 septembre 2016, seuls deux orateurs ont évoqué ces aspects stratigraphiques. La séance n’était pas ouverte, en début d’après-midi, que déjà les journaux quotidiens prétendaient en donner le bilan comme s’il s’agissait d’un élément important.

Le premier orateur, Waters, défendait l’idée de l’introduction de cette période (mais contrairement à ce que l’on a pu entendre, jamais il n’a proposé une « ère », seulement une « série »). Le deuxième orateur, Stan Finney, co-signataire de cet article, rappelait simplement quels étaient les critères requis pour introduire une subdivision de l’échelle des temps géologiques et constatait que l’Anthropocène ne les possédait pas, ce qu’a reconnu Waters. Il notait enfin qu’aucune décision ne pouvait être prise par la commission étant donné que le groupe de travail sur l’Anthropocène n’avait encore soumis aucun dossier à la sous-commission, premier échelon de la procédure !

(...)

 

Par Patrick De Wever et Stan Finney. The Conversation FR, 21.02.2017

Bernadette Cassel's insight:
À (re)lire :
 
L’Anthropocène : une catastrophe ? - From www.dinosauria.org - February 2, 2016 11:38 AM
 
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L’Anthropocène et l’échelle des temps géologiques

L’Anthropocène et l’échelle des temps géologiques | EntomoScience | Scoop.it
La géologie est une discipline dans laquelle le temps joue un rôle fondamental. Il en est une colonne vertébrale. Comme, de plus, il couvre une durée de plus de 4 milliards d’années, il est nécessaire de le découper en tranches. Ces tranches sont plus ou moins épaisses (ères, périodes, époques…) et toutes servent à établir des corrélations entre des terrains parfois éloignés.

Depuis que la vie s’est répandue en abondance sur Terre, il y a 550 millions d’années, les ères, les systèmes et les étages sont distingués sur la base de leur contenu en fossiles, et généralement séparés par une grande crise du monde vivant.

Ainsi l’ère paléozoïque est séparée de l’ère mésozoïque par la plus grande crise que le monde vivant ait connu (96 % des espèces sont alors éradiquées) et certains organismes emblématiques disparaissent à jamais telles les trilobites,

(...)

 

Par Patrick De Wever et Stan Finney. The Conversation FR, 21.02.2017

 

 

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L'anthropocène, une nouvelle ère géologique ?

Avec Alain Gras, anthropologue et sociologue, et Claude Lorius, glaciologue. Débat en 3 parties accessibles dans MENU / chapitres. Réalisation : Sylvie Allonneau Production : Universcience 2011 
Bernadette Cassel's insight:


SUR VARIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES

From seq.qc.ca - November 24, 7:01 PM :

"Entomologie à l'ère de l'anthropocène" : 8 au 11 novembre 2015 à Montréal


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La piste écopoétique

La piste écopoétique | EntomoScience | Scoop.it
Entre éco-poétique, éco-terrorisme et résignation, le roman de Pierre Ducrozet, récemment sorti en poche, nous tend un miroir sur le monde actuel et ses défis environnementaux.

 

« Le grand vertige », un roman pour penser l’inaction climatique

 

Romain Garrouste

Chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (ISYEB), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

 

Publié: 28 août 2023, 18:55 CEST

 

"... Pamphlet contre le pétrole et son utilisation irraisonnée, le monde actuel y est montré comme dominé par les lobbies économiques et le monde politique qui lui est inféodé. Les politiques y sont les accompagnateurs de l’économie dominante, et enterrent avec les puissants les projets trop innovants, même et surtout ceux qui fonctionnent. Car ce n’est pas ce dont ils ont besoin pour continuer à dominer ensemble. Ils préfèrent ainsi sacrifier la planète sur cet autel de la domination tranquille, assumée et peut-être finalement acceptée. Et tout

fonctionne comme avant – en apparence. En attendant « l’effondrement » ?

 

Avant que l’hiver dernier n’explicite notre dépendance aux hydrocarbures russes en Europe, le roman de Pierre Ducrozet nous présentait déjà cela comme une addiction. Le pétrole et les hydrocarbures sont notre sang ; ses pipelines, nos artères. Cette circulation majeure irrigue et soumet le monde et depuis longtemps. Les ruptures locales paralysent des parties entières du corps. Les compromis sont nombreux et douloureux, reléguant les droits de l’homme à des dommages collatéraux, aux contraintes nécessaires, comme la pollution inhérente à l’industrie. Un résumé de l’anthropocène ?

 

Les protagonistes de ce roman complexe décident donc de modifier ce fonctionnement dominant par des actions écoterroristes ciblées et détournent pour cela les moyens d’une agence européenne.

 

Ce n’est pourtant pas l’éloge de l’écoterrorisme qui est ici dressé puisque les protagonistes sont sans cesse partagés sur les modes d’action, dont le succès n’est pas assuré, et déclenche tout juste une remise en question du système. Un écho aux mouvements contemporains comme les Soulèvement de la Terre, voire une inspiration pour les militants ?

 

La piste écopoétique

Mais l’écoterrorisme n’est pas la seule piste empruntée par les personnages du roman. Certains d’entre eux développent également une conception écopoétique du monde (ici nommée géopoétique), y compris de la science.

 

Le personnage principal est un scientifique qui manie plusieurs disciplines mais aussi féru de littérature, et connaisseur des arts et techniques.

 

Des disciplines dont on a pu questionner les liens depuis longtemps, mais le plus souvent pour les opposer.

Pourtant, on sait maintenant que la création scientifique et artistique sont reliées par des modes de fonctionnement proches, voire identiques. La liberté est nécessaire au processus scientifique comme à celui de la création artistique. Mais on s’accorde à penser, histoire des sciences ou de l’art à l’appui que certaines contraintes sociétales sont nécessaire pour la science (comme les commandes pour l’art) car ce sont aussi des stimulants créatifs.

 

L’association de ces deux domaines demeure ainsi des plus fécondes, car leurs approches se nourrissent l’une de l’autre, peut-être la conséquence du fonctionnement de nos cerveaux, machines surpuissantes que nous ne savons pas toujours bien utiliser. Notamment lorsque les contraintes dominent, les commandes, les nécessités, qui laissent peu de chance au hasard, à la création. La recherche n’est pas le cumul de l’activité de tâcherons surintelligents et techno-centrés et ne l’a jamais été. Résistons sur ce point d’ailleurs. C’est indispensable.

 

Ce roman est-il une vision lucide du fonctionnement du monde ?

On oublie souvent que les sociétés humaines sont des sociétés régies par des fonctionnements biologiques (ou psychobiologiques). Ce prisme un peu délaissé est pourtant l’une des clés de fonctionnement, à de nombreuses échelles, de nos microsociétés jusqu’à la mondialisation. Ayons une pensée pour l’écrivain de science-fiction visionnaire Isaac Asimov, biochimiste états-unien qui inventa la psychohistoire dans son œuvre majeure, Fondation (1951), une sorte de modélisation mathématique ultime de nos sociétés et de nos comportements de groupe.

 

L’arrivée de l’IA dans tous les domaines de la science donne une résonance particulière à cette œuvre de science-fiction peut-être visionnaire. L’IA est-elle utilisée aujourd’hui pour anticiper le comportement des groupes humains, comme une sorte de neuromarketing pour dirigeants ?

 

Avec les personnages du grand vertige, nous naviguons entre bouffées d’optimisme, volonté de changer le monde et replis personnels, hédonisme momentané, celui propre à la jeunesse (sauve-t-elle et sauvera-t-elle le monde ?) et celui qui nous domine lors de phases d’égocentrisme propre aux individus, aux groupes humains, au fonctionnent quasi-tribal. Un peu comme si nous vivions la fin du monde. Ou son recommencement. L’écoterrorisme ne parait ainsi pas la solution perpétuelle.

 

L’auteur nous entraîne dans un grand vertige, où nous tourbillonnons avec des sentiments contrastés, une sorte de grande valse ou nous alternons entre utopies et résignations, une bipolarité qui conduit à une mélancolie permanente. Ou un vertigo hitchcockien assumé.

 

Doit-on en oublier de vivre et d’espérer ? C’est la question que semble nous poser l’auteur dans ce roman troublant mais nécessaire pour essayer de se positionner dans notre monde complexe et… vertigineux dans son fonctionnement et ses perspectives à venir, dans un exercice étonnant d’écopoétique.

 

Une écopoétique « réaliste » résolument écocritique dans la tradition du genre."

 

[Image] via Pierre Ducrozet - Le grand vertige - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=DXQDKv8T2hw

 

 
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Questionner le récit des anthropocénologues

Questionner le récit des anthropocénologues | EntomoScience | Scoop.it
Les scientifiques qui ont inventé le terme d’Anthropocène n’ont pas simplement avancé des données fondamentales sur l’état de notre planète, ni simplement promu une perspective systémique et féconde sur son avenir incertain. Ils ont tenté de répondre à la question : « comment en sommes-nous arrivé là ? ». Ils ont, ce faisant, élaboré un récit autorisé sur la…

 

Publié le 30 août 2023 par Solidarités Émergentes
 
"... Exposer et soumettre à la critique ces narrations, ce n’est pas dénier la valeur des travaux des scientifiques, philosophes ou historiens ayant mis en avant l’Anthropocène comme nouvelle époque dans laquelle nous vivons. Il s’agit plutôt de rendre discutable le récit officiel de l’Anthropocène, afin de nous rendre plus réflexifs sur les particularités de nos représentations du monde."
(...)

 

Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz

Extrait de l’ouvrage « L’événement Anthropocène », 2016 (2013), Editions du Seuil, pp.63-65

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Précédemment

 

  • Anthropocène : des récits en questions - Janvier 2022 - Cité des sciences et de l'industrie - De www.cite-sciences.fr - 3 janvier 2022, 20:04

 

La transition, un récit qui façonne nos imaginaires ?

Jean-Baptiste Fressoz

 

 

  • L’Anthropocène, mutation des rapports avec le vivant, par Christophe BONNEUIL - De www.fabriquedesens.net - 30 décembre 2020, 09:08

 

 

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« Les mots de la science » : A comme agroécologie

« Les mots de la science » : A comme agroécologie | EntomoScience | Scoop.it
... Anthropocène, intersectionnalité, décroissance… Ce jargon vous dit quelque chose, bien sûr ! Mais parfois, nous utilisons ces mots sans bien savoir ce qu’ils veulent dire. Dans les Mots de la Science, on revient donc sur l’histoire et le sens de ces mots clés avec des chercheuses et chercheurs capables de nous éclairer.

 

Laurent Hazard et Iris Deroeux , 27.07.2021

 

"L'agronome Laurent Hazard nous emmène dans les coulisses de ce travail de recherche. Directeur de recherche à l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement), à Toulouse, spécialiste de la transition agroécologique et de l’accompagnement des agriculteurs en la matière, lui et son équipe conçoivent et testent, collectivement, les méthodes agricoles de demain."

 

 

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Entretien « Les luttes pour l’environnement ont construit un nouveau rapport au monde »

Entretien « Les luttes pour l’environnement ont construit un nouveau rapport au monde » | EntomoScience | Scoop.it
L’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu revient sur ces combats majeurs.

 

Alternatives Économiques, 16.10.2021 (abonnés)

 

"S’il y a des livres qui se dégustent comme une boîte de chocolats, cette Histoire des luttes pour l’environnement en fait assurément partie. Les auteurs, Anne-Claude Ambroise-Rendu, Steve Hagemont, Charles-François Mathis et Alexis Vrignon, traversent près de trois cents ans de conflits, de réflexions, d’actions, des philosophes des Lumières à la définition de l’anthropocène.


Cette centaine de focus nous rappelle que la défense de la nature a commencé très tôt dans l’histoire moderne. Ce travail d’archéologie remet au jour des combats oubliés : contre la privatisation des terres en Angleterre, pour la défense de la calanque de Port-Miou à Marseille ou la bataille contre une mine de cuivre au Japon, les premiers mouvements de retour vers la nature en Suisse, etc.

L’ouvrage fait aussi figurer Luc Ferry comme le grand retardateur de l’écologie en France. Les auteurs font le tour de toutes les tendances, des pionniers à l’écoféminisme et la deep écology. Tout cela est servi par un travail iconographique absolument remarquable, qui permet au texte et à l’image de dialoguer à chaque page. L’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu revient sur ces combats majeurs."

(...)

 

 

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Webinaire pour la journée de la terre avec NYU | PSL

Webinaire pour la journée de la terre avec NYU | PSL | EntomoScience | Scoop.it
L'Université PSL et l'université de New York (NYU) vous proposent un webinaire pour célébrer la journée de la Terre : réflexions sur la vie humaine sur Terre, des origines à l'ère post-anthropocène.

 

Une conversation avec :

 

- Joseph LeDoux, professeur de neurosciences et de psychiatrie, Université de New York

- Dominique Lestel, professeur de philosophie, École Normale Supérieure - PSL

- Animé par : Phillip Usher, professeur de littérature, pensée et culture françaises, New York University

- Mot d'accueil : Emilienne Baneth, professeure de littérature et vice-présidente des relations internationales, Université PSL.

 

  • Présentation du Pr. LeDoux : Dès qu'il y a eu de la vie, il y a eu du danger

 

Les organismes complexes possèdent des circuits cérébraux pour détecter et répondre au danger et leurs racines profondes remontent aux premières cellules. Mais ces circuits ne créent pas la peur et la peur n'est pas la raison pour laquelle nous nous figeons ou fuyons. La peur est une invention humaine et, si d'autres animaux vivent des expériences conscientes, ils ne peuvent pas avoir le même type d'expériences conscientes que nous, car leur cerveau est différent. Le propos ne porte pas sur les prodiges du cerveau humain car, s'il nous a permis d'accomplir des merveilles, il nous a aussi conduit à des horreurs. La question porte sur l'avenir : nous nous dirigeons vers une catastrophe climatique qui ne détruira pas la Terre, comme certains le suggèrent ; mais elle la rendra inhabitable pour notre espèce. Les bactéries, qui ont survécu des milliards d'années, s'en sortiront probablement. En revanche, les autres formes de vie sont à prendre en compte et, dans un sens très réel, dépendent de nous.

 

  • Présentation du Pr. Lestel : Le monde post-anthropocène et notre « hyper-futur ».

 

Qu'adviendra-t-il après l'Anthropocène - après nous ? L'ère post-anthropocène sera-t-elle le monde « après l'humanité » (fin du monde pour l'humanité) ? Le monde « après les humains tels que nous les connaissons » (post-humain) ? Ou bien le monde « après l'empreinte environnementale humaine » (retour au paléolithique) ? En réfléchissant à ces avenirs lointains et extrêmes, nous pourrions effectivement être en mesure de repenser notre relation actuelle avec la nature et notre place parmi les autres espèces vivantes.

 

--

 

Joseph LeDoux est professeur de neurosciences et de psychiatrie à l'université de New York. Professeur d'Université, Joseph LeDoux dirige l'Emotional Brain Institute à NYU. Ses travaux portent sur les mécanismes cérébraux des émotions, de la mémoire et de la conscience. LeDoux, qui a reçu plusieurs prix pour ses recherches, est membre de l'Académie américaine des arts et des sciences et de l'Académie nationale des sciences des États-Unis. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages, dont The Emotional Brain, Synaptic Self, Anxious et The Deep History of Ourselves. Par ailleurs, il est le chanteur et auteur-compositeur principal du groupe de rock The Amygdaloids et du duo acoustique So We Are.

 

Dominique Lestel est professeur de philosophie à l'École normale supérieure - PSL à Paris. Les travaux du Pr. Lestel sont influents dans le cadre des efforts récents pour repenser l'animalité et les relations entre l'homme et l'animal. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Mangez ce livre : Un manifeste du carnivore (Columbia University Press, 2016). Le Pr. Lestel a notamment été enseignant-chercheur dans les institutions suivantes : MIT, Université de Californie San Diego, Université de Boston, École de l'Institut d'art de Chicago, Université de Tokyo, Université de Keio (Japon).

 

Phillip John Usher est professeur de littérature, pensée et culture françaises à NYU. Le Pr. Usher fait des recherches sur la littérature comparée et française. Il est notamment connu pour ses travaux sur les relations entre la littérature française du début de la période moderne et la pensée écologique. Le Pr. Usher est notamment l'auteur de Exterranean: Extraction in the Humanist Anthropocene (Fordham University Press, 2019).

 

Emilienne Baneth-Nouailhetas est professeure de littérature et vice-présidente relations internationales à l'Université PSL. Elle supervise la stratégie internationale de PSL et les partenariats pour les Objectifs de développement durable. Elle était auparavant attachée à l'ambassade de France en Indonésie et à Washington et directrice adjointe de l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.

 

Cet événement est organisé conjointement par l'Université PSL (Paris) et l'Université de New York.

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Anthropocène et complexité (1) : enlarge your forest ?

Anthropocène et complexité (1) : enlarge your forest ? | EntomoScience | Scoop.it
... Le fait est que la forêt, dans nos imaginaires, représente le parangon de la nature sauvage, historiquement impénétrable, effrayante, l’endroit où l’on se perd, qu’il faut repousser, et aujourd’hui, à l’inverse, le symbole de la nature qui reprend ses droits. En matière d’écologie, elle représente le climax écologique, le point ultime de la résilience des milieux perturbés. Mais qu’en est-il vraiment, de cette forêt qui a repris tant de terrain depuis deux siècles en Europe ? Il me semble qu’il faut se poser beaucoup d’autres questions avant de conclure quelque chose comme « c’est la preuve que les conditions écologiques s’améliorent ».

 

Par Fabien, 25.04.2020

 

S’il y a gain, compense-t-il les pertes par ailleurs (dans d’autres domaines ?)

La forêt peut progresser, et pourtant l’état écologique général se dégrader. Il se peut que ce soit le cas en Allemagne : la forêt y progresse, et pourtant, les populations d’insectes y chutent sévèrement [8]. En France, il semble que les populations globales d’oiseaux chutent aussi, toujours malgré la progression de la forêt [9]. On a en revanche une progression de nombreuses espèces de grands animaux, qui profitent du réensauvagement et de programmes spécifiques de conservation [10].

 

(remarque : j’essaierai de traiter le sujet des insectes comme second volet de la complexité écologique. Que peut-on tirer des informations sur les diminutions drastiques de populations d’insectes ? Là encore, c’est pas simple).

Tout ça juste pour dire que c’est compliqué

Toutes ces questions sur la valeur intrinsèque de la forêt sont complexes, et ne croyez pas que je fasse simplement du mauvais esprit, ou que je me fasse l’avocat du diable face à une évidente bonne nouvelle : une étude publié en 2016 a conclu que la gestion forestière en Europe depuis le 18ème siècle n’a pas eu d’effet mitigateur du réchauffement climatique [11].

 

Sur ce genre de question, et notamment quand les situations évoluent relativement rapidement et que les causes possibles de perturbation sont multiples (la question sera encore plus difficile pour des diminutions de populations d’animaux, par exemple donc les insectes), le temps de la science est long, et nous pose un problème : il est probable que nous devions agir rapidement, mais pour agir, nous aurions besoin de diagnostics aussi précis que possible."

(...)

 

[8] More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas
Hallmann et al.
Plos One, 2017
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0185809

 

[9] Produire des indicateurs à partir des indices des espèces
Viginature
http://www.vigienature.fr/fr/page/produire-des-indicateurs-partir-des-indices-des-especes-habitat

 

[10] WILDLIFE COMEBACK IN EUROPE. The recovery of selected mammal and bird species
Deinet et al.
Rewilding Europe, 2013

 

[11] Europe’s forest management did not mitigate climate warming
Naudts et al.
Science, 2016
https://science.sciencemag.org/content/351/6273/597

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Article en relation :

 

Repeuplement des forêts françaises : une fausse bonne idée ? - De www.metropolitaine.fr - 20 décembre, 18:59

 

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Oubliez l'Anthropocène, nous sommes entrés dans l'âge synthétique

Oubliez l'Anthropocène, nous sommes entrés dans l'âge synthétique | EntomoScience | Scoop.it
Certains s'inquiètent de l'Anthropocène, une ère géologique influencée par l'activité humaine. Mais le forçage génétique et la géoingénierie nous font passer à l'étape suivante. Un monde entièrement synthétique.

 

Par Houssen Moshinaly, 08.05.2019

 

(...)

Le forçage génétique avec les moustiques

"À partir de notre époque, des technologies telles que la technique de modification des gènes CRISPR et l’ingénierie climatique transformeront une planète déjà corrompue en un ensemble entièrement synthétique.En février 2019, lorsque l’entomologiste Ruth Mueller a ouvert un conteneur de moustiques génétiquement modifiés dans un laboratoire de haute sécurité situé dans la ville italienne de Terni, elle n’expérimentait pas seulement un nouvel outil puissant dans le domaine de la biotechnologie. Elle apportait un changement aux lois héréditaires mendéliennes qui régissent toute la vie sur Terre."

 

(...)

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Bienvenue dans l’anthropocène ! (2/4) : L’écologie ou la mort

Bienvenue dans l’anthropocène ! (2/4) : L’écologie ou la mort | EntomoScience | Scoop.it
Le système terre bascule au moment où nous découvrons notre totale dépendance aux microbes. Quel lien entre ces différentes échelles ? Notre survie en dépendrait-elle ?
 
LSD, La série documentaire par Perrine Kervra, 08.01.2019

 

"... Autour de Montpellier – le plus grand centre de recherche en écologie du monde – on cherche à comprendre comment les systèmes biologiques basculent et comment ils résilient. Au Muséum d’histoire naturelle de Paris, on découvre que notre monde n’est que l’écume d’un autre, invisible, celui des microbes. A la ferme du Bec Hellouin, en Normandie, on prouve en actes combien le vivant peut être un nouveau paradigme."

(...)

 

Avec :

- Alexandre Genin, écologue

- Catherine Larrère, philosophe

- Charles Hervé-Gruyer, agriculteur

- Dominique Bourg, philosophe

- Marc-André Selosse, microbiologiste 

- Sonia Kefi, écologue

- Vincent Devictor, écologue, épistémologue

- Vincent Bretagnolle, écologue, agronome, directeur du Centre d'Etudes Biologiques de Chizé (CEBC

 

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Tomás Saraceno : un artiste rêve scientifiquement l'aérocène

Tomás Saraceno : un artiste rêve scientifiquement l'aérocène | EntomoScience | Scoop.it
A des fins esthétiques, scientifiques et politiques, à l'ère de l'anthropocène (la nouvelle époque de la planète transformée par l'homme des technologies), Tomás Saraceno a obtenu carte blanche du Palais de Tokyo pour présenter la suite de son travail sur l'air et le croisement des mondes humains, animaux et cosmiques.

 

Nonfiction.fr le portail des livres et des idées, 18.11.2018

 

Décloisonner les mondes

 

"Au Palais de Tokyo, on entre dans son installation par un couloir qui vous conduit dans un espace noir où, pour tout guide, on suit des marques signalétiques blanches posées au sol. Le temps de s’habituer à l'obscurité environnante, on reste coi.

 

Devant vous se succèdent plus d'une dizaine de toiles d'araignées légèrement éclairées. Leurs ouvrières, cachées dans les multiples fils repris ou abandonnés provisoirement, ne cessent pas de tisser. Le spectacle est dans la métamorphose de la réalité.

 

Filant sa perception au gré de son imaginaire, le passager embarqué sur ce territoire voit des nuages, de fins filets, des nébuleuses… L'espace se fait poésie, habité par le son des vibrations de la toile au vent.

 

Sounding the Air, l’œuvre dans laquelle on se trouve, est un instrument de musique. Il se compose de cinq filaments de soie d’araignée qui flottent et résonnent dans l’air. Il n’est pas joué individuellement par un être humain mais par un ensemble de forces et de présences qui transforment l’espace et ses dynamiques : des mouvements invisibles provoqués par les changements de température, le flux et la respiration des visiteurs.

 

En traduisant les vibrations en fréquences sonores, cette installation nous permet d’entendre la voix de l’air. On croise au cours de cette déambulation une araignée en plein effort, concentrée sur sa tâche, apparemment indifférente au public. Fausse apparence en effet, car ces araignées, sociales ou semi-sociales, travaillent devant nous et leur toile manifeste leur perception de cette rencontre ainsi que leur capacité à collaborer."

 

Bernadette Cassel's curator insight, November 20, 2018 5:54 AM

 

Tomás Saraceno : "Les araignées m’ont fasciné dès mon enfance" | Variétés entomologiques | Scoop.it - From www.lejournaldesarts.fr - November 1, 10:15 AM
 
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Anthropocène : une nouvelle « ère géologique » ?

Anthropocène : une nouvelle « ère géologique » ? | EntomoScience | Scoop.it
... Certains voudraient en faire une ère géologique parce que l’influence de l’Homme est globale. Raison pour laquelle le nom est construit de la même façon que certaines autres subdivisions de l’échelle des temps, telles les « series » intitulées : Eocène (-56 à -48 Ma) ; Oligocène (-34 à -23 Ma) ; Miocène (-23 à -5,3 Ma) ; Pliocène, (-5,3 à -2,5 Ma) ; Pléistocène : (-2,6 à -0,012 Ma) et Holocène – depuis 0,012 Ma, il aurait donc 0,0001 Ma…

L’Anthropocène aurait donc succédé à l’Holocène. Or, dire que c’est « géologique » semble souligner l’importance de cette influence, mais c’est aussi oublier quelques éléments fondamentaux.

En effet, pour être adoptée, une subdivision de l’échelle des temps géologiques doit respecter un certain nombre de critères précis avant que le dossier soit soumis à examen pour une éventuelle ratification (lire notre précédent article). Et il semble surprenant de parler d’une « ère », une des principales subdivisions de l’échelle des temps. En effet, l’ère géologique la plus courte atteint 65 millions d’années. Dans le cas de l’Anthropocène, nous ne sommes pas du tout dans les mêmes échelles de durée.

(...)

 

Par Patrick De Wever et Stan Finney. The Conversation FR, 21.02.2017

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Précédemment

 

 
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Table ronde actu : Les avalanches / L'anthropocène / Le cannibalisme sexuel chez les mantes religieuses

Table ronde actu : Les avalanches / L'anthropocène / Le cannibalisme sexuel chez les mantes religieuses | EntomoScience | Scoop.it
L'actualité des sciences vue par Sophie Coisne, rédactrice en chef de La Recherche, Olivier Lascar, rédacteur en chef adjoint de Sciences et Avenir et Valentine Delattre, fondatrice du blog et de la chaîne Youtube Science de Comptoir.

 

La Méthode scientifique, par Nicolas Martin. France Culture, 10.02.2017
 
Bernadette Cassel's insight:

À (re)lire :

 

Se faire dévorer est un bon investissement pour le mâle de la mante religieuse - From www.sciencesetavenir.fr - July 15, 2016 3:52 PM

 

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