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Les insectes à la croisée des disciplines
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« Les mots de la science » : A comme agroécologie

« Les mots de la science » : A comme agroécologie | EntomoScience | Scoop.it
... Anthropocène, intersectionnalité, décroissance… Ce jargon vous dit quelque chose, bien sûr ! Mais parfois, nous utilisons ces mots sans bien savoir ce qu’ils veulent dire. Dans les Mots de la Science, on revient donc sur l’histoire et le sens de ces mots clés avec des chercheuses et chercheurs capables de nous éclairer.

 

Laurent Hazard et Iris Deroeux , 27.07.2021

 

"L'agronome Laurent Hazard nous emmène dans les coulisses de ce travail de recherche. Directeur de recherche à l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement), à Toulouse, spécialiste de la transition agroécologique et de l’accompagnement des agriculteurs en la matière, lui et son équipe conçoivent et testent, collectivement, les méthodes agricoles de demain."

 

 

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Les liens entre agriculture et biodiversité sont encore sujets à controverse scientifique : de l’importance des méthodes d’analyse

Les liens entre agriculture et biodiversité sont encore sujets à controverse scientifique : de l’importance des méthodes d’analyse | EntomoScience | Scoop.it
En 2020, deux méta-analyses paraissent dans de grandes revues scientifiques, qui relativisent l’impact de l’agriculture sur l’abondance et la diversité des insectes. Dans des commentaires critiques publiés dans les mêmes revues, des chercheurs d’INRAE, du CNRS et d’autres organismes montrent que ces méta-analyses comportent des biais méthodologiques remettant en cause leurs résultats. Marion Desquilbet, co-autrice de ces contre-analyses, s’intéresse plus globalement aux relations entre l’agriculture et la biodiversité. Elle nous livre ses réflexions sur la construction des connaissances et l’apparition de controverses dans un contexte d’incertitude scientifique.

 

INRAE INSTIT - Par Pascale Mollier

Publié le 23 avril 2021

 

"Marion Desquilbet est économiste de l’environnement. Un de ses axes d’étude concerne les liens entre l’agriculture et la biodiversité. De nombreux travaux montrent que l’agriculture industrielle intensive (voir encadré) induit une perte de biodiversité, par la spécialisation des cultures, la simplification des rotations et l’utilisation d’intrants de synthèse (engrais et pesticides). Cependant, ces systèmes sont aujourd’hui plus productifs que des systèmes plus extensifs, plus favorables à la biodiversité, mais nécessitent davantage de surface à production équivalente. Il y a donc une tension entre production et biodiversité.

Comment les scientifiques abordent-ils la tension entre production et respect de la biodiversité ?

Marion Desquilbet : Les débats autour du lien entre production agricole et biodiversité se ramènent souvent à la comparaison du land sparing, qui préconise des systèmes de production intensifs sur des surfaces limitées, pour « économiser » les terres et en consacrer une partie à des « sanctuaires » de biodiversité, et du land sharing, qui privilégie des systèmes de production extensifs, dans une logique de « partage » des terres entre l’homme et la nature. Les arguments en faveur du land sparing s’appuient sur des données empiriques (1) qui montrent que l’essentiel de la perte de biodiversité se produit au moment de la mise en culture des terres. Pour préserver la biodiversité, les défenseurs du land sparing appellent donc à limiter au maximum le nombre d’hectares mis en culture et, pour cela, à privilégier des systèmes intensifs qui utilisent moins de terres que les systèmes extensifs pour une production agricole fixée. Cependant, ce raisonnement ne tient pas compte d’autres effets, notamment de prix et de marché, qui se répercutent sur les niveaux de production et de consommation, et c’est ce que nous avons montré en développant un modèle bioéconomique. Nous montrons que le coût de production plus faible dans le système land sparing va favoriser la consommation, notamment de produits animaux dont la demande réagit souvent plus aux prix. Cette demande accrue va en retour « doper » la production, et finalement augmenter l’utilisation des terres. Les effets de marché poussent ainsi à augmenter la production, et cet effet « rebond » est difficile à contrôler à l’échelle mondiale. Nos travaux amènent donc à relativiser l’hypothèse de départ du land sparing, qui raisonne avec un niveau de production fixé sans tenir compte des ajustements offre-demande. Avec le land sharing au contraire, la réaction à des prix plus élevés devrait modérer la consommation, voire réduire des surconsommations, limitant du même coup l’extension des terres agricoles.

 

Ces débats sont complexes et ils dépassent maintenant l’arène scientifique. Dans une analyse de la controverse sociotechnique à ce sujet, nous montrons que les arguments en faveur du land sparing sont non seulement surreprésentés dans la littérature scientifique, mais qu’ils sont aussi utilisés dans les rapports de responsabilité sociale des acteurs du monde agricole favorables à l’agriculture industrielle intensive ainsi que dans les standards de durabilité des produits agricoles. Ces modèles ne constituent donc pas seulement des objets techniques, ils véhiculent des visions politiques."

(...)

 

(1) En se basant sur des indicateurs restreints tels que les populations d’oiseaux.

 

[Image] Crédit : INRAE, B. Castagneyrol

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INRA - Theorie Viabilite. Deux minutes pour comprendre la théorie de la viabilité !

INRA - Theorie Viabilite. Deux minutes pour comprendre la théorie de la viabilité ! | EntomoScience | Scoop.it

Lien direct : http://www.sad.inra.fr/Toutes-les-actualites/Theorie-Viabilite


La théorie de la viabilité est un cadre mathématique développé en France au début des années 90 qui a été appliqué à divers domaines : pêcherie, robotique, finance, anthropologie,… 

Depuis quelques années, il est utilisé par les chercheurs à l’Inra dans le domaine de l’agroécologie pour étudier des systèmes complexes et incertains.

 Le principe ? Utiliser des algorithmes pour déterminer les conditions nécessaires pour qu’un système conserve certaines propriétés dans le temps. 

Par exemple, comment concilier productivité et maintien de la biodiversité dans un système d’élevage basé sur le pâturage ? A l’INRA, en collaboration avec des collègues du CNRS et de l’IRSTEA, la théorie de la viabilité a été mobilisée dans de nombreuses recherches sur le développement durable et la gestion des ressources renouvelables : élevage, pêcheries, forêts, eau, politiques environnementales.

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PAC : un Ministre en plein renoncement !

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... Le Ministre dit s'appuyer sur la « science », mais il fait comme si tout allait bien avec la PAC* actuelle. Dans une récente tribune[1], plus de 700 scientifiques jugeaient au contraire que « Les petits pas de la politique agricole commune ne suffisent plus ».

 

Confédération Paysanne, 21.05.2021

 

 

Premiers signataires :

Jacques Baudry, écologue (Institut national de la recherche agronomique - Inrae) ; Bernard Chevassus-au-Louis, écologue (association Humanité et biodiversité) ; Denis Couvet, écologue (Muséum national d’histoire naturelle) ; Marion Desquilbet, économiste (Inrae et Toulouse School of Economics) ; Sophie Devienne, professeure d’agriculture comparée (AgroParisTech) ; Julien Fosse, inspecteur en chef de santé publique vétérinaire ; Eve Fouilleux, directrice de recherches en science politique (Centre national de la recherche scientifique - CNRS) ; Bernard Hubert, écologue (Inrae) ; Jean-Marc Meynard, agronome (Inrae) ; Clélia Sirami, chercheuse en agroécologie (Inrae) ; Pablo Tittonell, chercheur en agroécologie (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement - Cirad) ; Sandra Lavorel, écologue (CNRS)...

 
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Recherche CNRS-INEE : Quand le productivisme nuit à l'agriculture

Recherche CNRS-INEE : Quand le productivisme nuit à l'agriculture | EntomoScience | Scoop.it
Vincent Bretagnolle étudie les alternatives à l’agriculture intensive sur les 450 kilomètres carrés d’une zone agricole située au sud de Niort. Il explique à CNRS Le journal comment un moindre recours aux pesticides augmente les revenus des agriculteurs sans affecter leur production.

(...)

 

Quand le productivisme nuit à l'agriculture. Par Laure Cailloce, 27.02.2018

 

Conduire des expérimentations sur un territoire de 450 kilomètres carrés, comme vous le faites dans la zone atelier de Chizé, ce n’est pas banal. Pouvez-vous nous expliquer le principe de vos recherches ?

Vincent Bretagnolle : La zone atelier « Plaine et val de Sèvres » – c’est son nom officiel – a été créée en 1994 sur un constat : le modèle agricole productiviste est en bout de course. Il dégrade l’environnement et la biodiversité, a des conséquences délétères sur la santé humaine – au premier chef, sur celle des agriculteurs –, et n’est plus viable économiquement puisqu’on assiste à la baisse continue des revenus des mêmes agriculteurs. Face à ce constat, la question qui se pose est la suivante : quel modèle inventer pour l’agriculture de demain ? À Chizé, nous avons décidé d’explorer la piste de l’agroécologie, une agriculture durable qui utilise les ressources de la nature pour se développer. Mais, à la différence de la plupart des études basées sur des modèles théoriques ou menées dans des stations expérimentales hors-sol, nous testons toutes nos hypothèses en conditions réelles, grâce à la participation des agriculteurs : près de 200 exploitations ont ainsi accepté de collaborer ces dix dernières années.

 

 

À quoi ressemble votre zone d’étude, concrètement ?

V. B. : C’est une des grandes plaines céréalières de France où l’on cultive le blé, le colza, le tournesol, mais aussi le maïs ou la luzerne. Les terres y étant très pauvres, on y pratique encore beaucoup l’élevage, même si les prairies ont disparu au profit des stabulations, ces bâtiments où les animaux vivent à longueur d’année. 450 exploitations agricoles sont aujourd’hui présentes sur ce territoire, qui a la particularité d’être classé Natura 2000 du fait de la présence d’oiseaux protégés comme le busard ou l’outarde canepetière. On y trouve encore des haies, des petits bosquets, et quelques vignes dans le sud de la zone, mais ces éléments du paysage très prisés des insectes et des oiseaux disparaissent progressivement.

(...)

 

 

 

"La Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre est l’une des 13 zones atelier du dispositif INEE RZA. Elle a été labellisée Zone Atelier en 2008. Les données y sont collectées cependant depuis 1994.

C’est un dispositif de l’Institut Ecologie et Environnement du CNRS, destiné à favoriser la recherche interdisciplinaire et inter partenariale autour d’un projet commun – en l’occurrence, l’Agro-écologie des territoires- s’appuyant notamment sur un outil d’organisation, de stockage et de partage de l’information scientifique. Cet outil doit à la fois répondre aux besoins de recherche fondamentale, de recherche appliquée et aux demandes sociétales."

Bernadette Cassel's insight:

 

"Depuis dix ans, les chercheurs de la zone atelier ont travaillé main dans la main avec 200 exploitations agricoles : producteurs de blé, de colza ou encore de tournesol."

 

Les Sentinelles du climat's curator insight, March 5, 2018 7:40 AM
Oui, la biodiversité est utile à la production agricole, et pas uniquement pour la pollinisation