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Les insectes à la croisée des disciplines
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Laurent Bègue-Shankland : "Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences" | Revue Esprit

Laurent Bègue-Shankland : "Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences" | Revue Esprit | EntomoScience | Scoop.it

Pour Laurent Bègue-Shankland, la violence que nos sociétés exercent à l’encontre des animaux résulte d’un ensemble de représentations, qui autorisent par exemple leur utilisation dans le cadre d’expériences scientifiques.

 

par Michel Terestchenko

juil./août 2022

 

 

"Le psychologue social Laurent Bègue-Shankland propose un travail scientifique documenté et un plaidoyer en faveur de la protection des animaux contre la violence des hommes. Soutenir une telle position, et elle est d’abord philosophique, c’est refuser le fossé ontologique entre les humains et les non-humains, sur lequel la tradition occidentale s’est largement construite. La conséquence en est que seuls les hommes étant doués de conscience, d’émotions, de langage et de sociabilité, les animaux seraient tout aussi disponibles et exploitables que les ressources naturelles. Laurent Bègue-Shankland s’élève contre ce rejet de l’animal dans l’insignifiance, parce qu’elle ouvre à une « incessante extraction de l’animalité », son instrumentalisation scientifique et son exploitation économique.

 

Le premier mérite de l’ouvrage est d’analyser la diversité des représentations que nous avons du monde animal, et des pratiques qui en découlent. Le caractère sélectif de l’empathie est une loi psychologique générale de nos relations à l’autre, selon qu’il est jugé proche ou lointain. Notre attention aux animaux ne fait pas exception à « la loi d’airain de la similarité des capacités » : les traits anthropomorphiques des primates accroissent ainsi notre sensibilité à leur égard. Le processus de réification de l’animal fonctionnera différemment selon qu’il s’agit d’un animal domestique ou d’un insecte."

(...)

 

----------

NDÉ

[Image] Laurent Bègue-Shankland vous présente son ouvrage "Face aux animaux : nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences" aux éditions Odile Jacob.

 

via Videos de Laurent Bègue-Shankland - Babelio.com
https://www.babelio.com/auteur/Laurent-Begue-Shankland/605211/videos

 

* À lire aussi, du même auteur :

 

→ "Pourriez-vous tuer un poisson ?" [autour de la célèbre expérience de Milgram] - Cerveau & Psycho - Juillet/Août 2022 (No. 145) » Download PDF magazines - French Magazines Commumity! https://fr.downmagaz.net/health_magazine_francaise/60842-cerveau-amp-psycho-juillet-aout-2022-no-145.html

 

  • Sacrificing Animals in the Name of Scientific Authority: The Relationship Between Pro-Scientific Mindset and the Lethal Use of Animals in Biomedical Experimentation - 2021 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34583579/

 

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À quoi pensent les abeilles ?

À quoi pensent les abeilles ? | EntomoScience | Scoop.it

"Avez-vous déjà observé une abeille ? De près, avec attention, sans la perturber ? Vous vous êtes alors peut-être demandé ce qu'il se passait dans sa tête. A-t-elle eu peur ? Vous a-t-elle seulement remarqué ? Voici toutes les questions que pose notre invité Mathieu Lihoreau dans son livre."

 

La Terre au carré

jeudi 14 avril 2022

par Mathieu Vidard

avec Mathieu Lihoreau - Chercheur CNRS spécialisé dans l'étude de l'intelligence des insectes

 

"Et soudain, vous voilà dans la tête d'une abeille…

Comme nous, les insectes ont un cerveau. Mais, à la différence du nôtre, il est minuscule. À quoi donc peut-il servir ? Les insectes sont-ils doués d'intelligence ? Ont-ils une conscience ? Un sens créatif ? Ressentent-ils des émotions ?

 

À travers mille découvertes, anecdotes et réflexions sur les abeilles et les insectes en général, Mathieu Lihoreau révèle les capacités cognitives fascinantes de ces créatures miniatures.

Bouleversant ce que nous pensions à leur sujet, ce livre incite au respect de l'infiniment petit, qui n'a de petit que sa taille !"

 

  • À QUOI PENSENT LES ABEILLES ? (PRÉFACE JESSICA SERRA) - Mathieu Lihoreau - Humensciences Mondes Animaux 13 Avril 2022 - Editions Gallimard

À propos de l'invité

Chercheur au CNRS, spécialisé dans l'étude de l'intelligence des insectes, Mathieu Lihoreau a travaillé tour à tour sur la communication des fourmis, la personnalité des blattes, les votes des mouches, l'apprentissage des abeilles et leur vie intime. Aujourd'hui, il dirige une équipe de recherche à Toulouse qui explore l'intelligence des bourdons.

 

[Image] Au moins 20 000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète dont environ 1 000 en France. Crédit : Getty / Frédéric Collin

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La pilule philosophique. À quoi peuvent bien penser les fourmis ?

La pilule philosophique. À quoi peuvent bien penser les fourmis ? | EntomoScience | Scoop.it
Chaque semaine, Courrier international vous propose un billet qui soulève des interrogations sur notre condition moderne en s’appuyant sur des œuvres littéraires, scientifiques et, bien sûr, philosophiques. Ce samedi, l’autrice écossaise Cal Flyn se penche sur les fourmis. Sont-elles intelligentes en tant qu’individus ou plutôt comme collectivité ?

 

Prospect - Londres

Publié le 11/09/2021 - 05:58

Cal Flyn

 

"... Mais Thomas Nagel – le philosophe qui nous a amenés à réfléchir sur la conscience animale – nous inciterait à nous demander aussi : quelle impression ça fait d’être une colonie de fourmis ? Peut-on affirmer que cette entité a des sentiments ou une conscience de soi ? L’affaire est plus complexe, mais les biologistes espèrent bien la démêler.

 

Dans un article de 2019, des scientifiques de l’université de Stanford et du Collège universitaire de Volda (Norvège) affirment que l’on pourrait tester l’état émotionnel d’une colonie : on pourrait entraîner des colonies, comme on dresse des chiens, au renforcement positif et négatif – leur apprendre par exemple à fouiller plus ou moins en fonction de variations de l’intensité lumineuse, puis voir si les membres de la colonie réagissent avec anxiété à une indication ambiguë. “En théorie, notent-ils, de telles expériences sont tout à fait possibles.”

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Antonio Damasio : Sentir et savoir. Une nouvelle théorie de la conscience

Antonio Damasio : Sentir et savoir. Une nouvelle théorie de la conscience | EntomoScience | Scoop.it
Ce livre, écrit par l’un des plus grands neuroscientifiques, propose une analyse tout à fait nouvelle et passionnante du phénomène de la conscience et de son rôle dans le vivant. Jusqu’à tout récemment, beaucoup de philosophes et de neuroscientifiques s’accordaient pour penser que la question de la conscience était insoluble. Antonio Damasio, au contraire, est convaincu qu’avec la neurobiologie, la psychologie et l’intelligence artificielle nous disposons des outils nécessaires pour résoudre le mystère de la conscience.

 

Les Livres de Philosophie, samedi 22 mai 2021
 


"Dans ce livre, il éclaire toutes les facettes de la conscience. Les perspectives nouvelles qu’il explore en dévoilent les mécanismes, restant proches de l’expérience intime que nous en avons. Il explique les relations entre conscience et esprit, la différence entre être conscient, être éveillé et sentir, le rôle clé des sentiments et la manière dont le cerveau détermine le développement de la conscience.


Dans cette synthèse magistrale, Antonio Damasio réconcilie les découvertes scientifiques récentes et les éléments d’une philosophie de la conscience. Surtout, il présente de façon lumineuse l’essentiel de ses propres recherches qui ont transformé notre compréhension du cerveau et du comportement humain."

 

Odile Jacob - Mai 2021

 

via @dm

 

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Lire aussi :

 

→ Les animaux ont-ils une conscience ? | Cerveau & Psycho, 30.11.1999 https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/article/les-animaux-ont-ils-une-conscience-2905.php

 

Conscience perceptive et conscience réflexive

"Pour nous aider à avancer dans la compréhension de cette question délicate, rappelons la conception que se faisait Bergson de la conscience. Plutôt que de distinguer de façon radicale, à la manière de Descartes, la conscience de l'inconscience, et de faire de la première le privilège de notre espèce, Bergson admettait que la conscience peut fluctuer entre un état d'extrême lucidité où nous sommes capables d'agir en pleine connaissance de cause, et un état quasi inconscient où l'action devient automatique.

 

La plupart des neurobiologistes considèrent aujourd'hui que la conscience est apparue d'abord, au cours de l'évolution, sous une forme perceptive primaire et immédiate nommée conscience phénoménale, et que le neurologue Antonio Damasio nomme « conscience-noyau » : celle-ci est partagée par de nombreuses espèces animales et permet à des cerveaux relativement complexes de synthétiser des images ou « scènes unitaires"

 
René Misslin|  30 novembre 1999 | 
CERVEAU & PSYCHO N° 30
Bernadette Cassel's insight:

 

Thème d'actualité en relation :

 

→ L’accumulation d’évidence comme mécanisme de la conscience - De insb.cnrs.fr - Aujourd'hui, 19:34

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Les vertébrés et beaucoup d’invertébrés sont conscients

Les vertébrés et beaucoup d’invertébrés sont conscients | EntomoScience | Scoop.it
Parmi les animaux conscients, nous pouvons compter avec un degré de certitude élevé les vertébrés comprenant les êtres humains et les invertébrés tels que les céphalopodes (les pieuvres et les calamars), puisqu’ils remplissent les critères de sentience. De plus, nous avons aussi de bonnes raisons de croire que d’autres animaux tels que les arthropodes (insectes, arachnides et crustacés) sont également conscients.

 

Quels êtres sont conscients ?

Éthique Animale [consulté le 30.04.2021]

 

"La physiologie de ces animaux est organisée de telle manière qu’elle semble suffisante pour que la conscience surgisse, et leurs comportements semblent également soutenir cette idée.1

 

En ce qui concerne d’autres animaux, tels que les mollusques bivalves, nous n’avons pas de raisons aussi solides que dans les cas précédents.2  Cependant, étant donné les problèmes rencontrés pour déterminer les bases de la conscience, nous ne pouvons pas complètement exclure la possibilité qu’ils puissent être sentient, contrairement au cas des animaux ayant un système nerveux non centralisé.

 

Voici quelques exemples d’animaux qui se retrouveraient, respectivement, dans ces deux groupes.

Insectes et autres arthropodes

C’est une question souvent controversée que de savoir si des animaux tels que les insectes, arachnides et autres arthropodes sont sentients ou non.3"

(...)

  

Références

Allen, C. & Trestman, M. (2014 [1995]) “Animal consciousness”, dans Zalta, E. N. (ed.) Stanford encyclopedia of philosophy, Stanford: The Metaphysics Research Lab [consulté le 18 février 2015].

 

Barr, S.; Laming, P. R.; Dick, J. T. A. & Elwood, R. W. (2008) “Nociception or pain in a decapod crustacean?”, Animal Behaviour, 75, pp. 745-751.

 

Birch, J. (2020) “The search for invertebrate consciousness”, Noûs, 30 August [consulté le 4 février 2021].

 

Broom, D. M. (2007) “Cognitive ability and sentience: Which aquatic animals should be protected?”, Diseases of Aquatic Organisms, 75, pp. 99-108.

 

Crook, R. J. (2013) “The welfare of invertebrate animals in research: Can science’s next generation improve their lot?”, Journal of Postdoctoral Research, 1 (2), pp. 9-18 [consulté le 22 février 2014].

 

(...)

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

 —> Les animaux, ces êtres doués de « sentience » - De theconversation.com - 23 octobre 2017, 00:33

 

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Une synthèse inédite des connaissances actuelles sur la conscience animale

Une synthèse inédite des connaissances actuelles sur la conscience animale | EntomoScience | Scoop.it
Les animaux ont-ils conscience d’eux-mêmes ? Se souviennent-ils événements particuliers ? Modifient-ils leur comportement selon leur environnement ? La réponse à toutes ces questions est oui.

 

Muriel Dunier, Inra et Pierre Le Neindre, Inra, 18.10.2018

 

Un champ de recherches qui s’ouvre

"Dans le cadre de cette expertise interdisciplinaire, définir le rôle fonctionnel de cette conscience animale a également été nécessaire : cette dernière semble permettre des réponses adaptées aux différentes situations et constitue probablement le fruit d’adaptations spécifiques aux milieux dans lesquels évoluent les animaux.

Cette conscience existe chez de nombreuses espèces avec des caractéristiques variables, allant d’une forme de conscience limitée à quelques éléments chez certains invertébrés à une conscience complexe, observée chez des grands singes mais également chez des mammifères et des oiseaux. Il n’a cependant pas été démontré que cette capacité recouvre l’ensemble des compétences caractérisées chez les humains.

 

Cette synthèse des travaux actuels publiés sur la conscience animale a permis de proposer des pistes de recherche pour combler les lacunes en la matière. Aujourd’hui, les connaissances demeurent encore en effet fragmentaires et se basent sur un nombre d’espèces trop faible."

(...)

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Les insectes aussi sont intelligents ! - rtflash.fr | tregouet.org

Les insectes aussi sont intelligents ! - rtflash.fr | tregouet.org | EntomoScience | Scoop.it
... Si la communauté scientifique a depuis longtemps admis qu’il existait une forme « d’intelligence collective » chez de nombreuses espèces d’insectes, elle considérait, jusqu’au début de ce siècle, que les insectes étaient dépourvus de toute conscience et de toute intelligence, au sens on l’on entend cette faculté chez les mammifères supérieurs. Mais en quelques années, ce paradigme a été remis en cause par de nombreuses recherches qui montrent de manière fascinante que, chez les insectes, intelligence collective ne s’oppose pas à l’intelligence individuelle, loin s’en faut…

Il est vrai que l’intelligence de groupe dont font preuve certaines espèces d’insectes a longtemps occulté les facultés cognitives individuelles dont disposent certains insectes. L’exemple-type de cette organisation commune reste bien sûr celle des fourmis qui possèdent une extraordinaire capacité à travailler en groupe, notamment lors de la récolte de nourriture. Tels des ouvriers spécialisés, certaines fourmis vont en effet découper les feuilles des arbres, alors qu’une autre équipe de « ramasseuses » va aller récupérer ces feuilles afin de les ramener à la fourmilière.

En août 2015, des scientifiques de l'Université catholique de Louvain (Belgique) et de l'Université technique du Moyen-Orient ont cherché à comprendre comment pouvait émerger cette division des tâches. Ces chercheurs ont simulé le comportement de fourmis coupes-feuilles avec une colonie de robots, en utilisant des robots, programmés pour réaliser des tâches simples (ramasser un objet, se déplacer...). Ces travaux ont notamment permis de montrer qu’au bout de 500 générations, ces robots, comme le font les fourmis dans la nature, commencent à s’entraider de plus en plus efficacement, non seulement en se répartissant mieux les tâches mais également en en modifiant l’ordre, de façon à ne pas ralentir la cadence de récolte, de transport et de stockage de nourriture…

Cette forme redoutablement efficace d’intelligence collective, également présente chez les abeilles, repose sur la stigmergie, c'est-à-dire la capacité de se coordonner, sans avoir besoin de communiquer. Dans ce modèle à faible consommation informationnelle, c’est la trace spécifique laissée par un individu qui va suffire pour déclencher l’action d’un autre individu.

(...)

 

Par René Trégouët. RTFLASH,  26 juillet 2018.

 

[repéré via] Des nouvelles des insectes : les Épingles
http://www7.inra.fr/opie-insectes/epingle18.htm#per

 

Bernadette Cassel's insight:

 

'stigmergie' in EntomoScience | Scoop.it
https://www.scoop.it/t/membracides/?&tag=stigmergie

 

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La science peut-elle expliquer la conscience ?

La science peut-elle expliquer la conscience ? | EntomoScience | Scoop.it
Qu’est ce que la conscience ? A quoi sert-t-elle ? Est-ce une fonction cognitive utile ou bien la conséquence physique, chimique, biologique naturelle de l’anatomie du cerveau ?

 

La Méthode scientifique- Nicolas Martin. France Culture, 05.12.2016

 

Intervenants

  • Lionel Naccache : neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et chercheur en neurosciences cognitives au Centre de recherche de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière
  • Thomas Boraud : Neurobiologiste, spécialiste de l’activité neuronale.
Bernadette Cassel's insight:


→ Les insectes pourraient avoir possédé une conscience de soi depuis plus de 500 millions d'années [en anglais] - From www.abc.net.au - April 19, 12:08 PM

                             

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Lars Chittka : "The Mind of a Bee"

Lars Chittka : "The Mind of a Bee" | EntomoScience | Scoop.it
A journey into the alien mind of an insect Bees were once thought to be cleverly designed biorobots that can construct elaborate comb architectures, have labor divisions, and nest climate control. But all this engineering and complex behavior was considered to be delivered b

 

via WellBeing International sur Twitter, 26.07.2022 https://twitter.com/wellbeingintl/status/1551900197717950464

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NDÉ

Traduction automatique :

 

"Dans son livre récemment publié, The Mind of a Bee, le Dr Lars Chittka décrit le monde sensoriel unique et étrange d'un insecte pour explorer leur conscience et les implications éthiques si les abeilles sont très probablement sensibles."

 
À l'origine en anglais et traduit par Google
 
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Donna Haraway : Quand les espèces se rencontrent

Donna Haraway : Quand les espèces se rencontrent | EntomoScience | Scoop.it
... C'est en partant des gestes les plus ordinaires du quotidien et non pas de grands principes que Donna Haraway nous invite à penser notre relation aux espèces compagnes. Ces espèces avec lesquelles nous " partageons le pain ", depuis les micro-organismes qui nous peuplent jusqu'aux animaux de compagnie.

(...)

 

Les Livres de Philosophie

mardi 5 octobre 2021

 

Donna Haraway : Quand les espèces se rencontrent

Empécheurs de penser rond - Septembre 2021

 

Donna Haraway est biologiste et philosophe. Elle est professeure émérite au département d'Histoire de la conscience à l'université de Californie à Santa Cruz.
 
via @dm
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Les arbres ont une « conscience de soi » et une sensibilité

Les arbres ont une « conscience de soi » et une sensibilité | EntomoScience | Scoop.it

"Autrefois ignorés, les arbres ont retrouvé leur place parmi les vivants grâce aux études scientifiques récentes. Ces êtres sont munis d’une « conscience de soi », d’une sensibilité et d’une forme d’intelligence, constatent les chercheurs."

Forêt d’Orlu (Ariège), reportage

Gaspard d’Allens et Alain Pitton (Reporterre)

21 mai 2021 à 09h39 Mis à jour le 25 mai 2021

 

(...)

 

 

« Nos études ont fait tomber le mur que notre civilisation occidentale avait dressé depuis Aristote entre animaux, pensés comme sensibles et capables de mouvements, et les plantes jugées passives, confirme Bruno Moulia, directeur du laboratoire Physique et physiologie intégratives de l’arbre en environnement fluctuant (Piaf) à l’université de Clermont Auvergne. Les plantes sont des êtres pleins de tact, bougeant tout le temps, mais à leur rythme, plus calme que le nôtre. »

« Les arbres nous offrent un exemple d’altérité absolue »

On sait ainsi que les arbres communiquent entre eux par les airs et par le sol pour se nourrir ou se défendre, qu’ils envoient des signaux d’alerte à leurs congénères grâce à des courants électriques ou des substances chimiques, qu’ils s’échangent aussi des minéraux, de l’eau, de l’azote, du phosphore. Ils ressentent le monde extérieur, ils se situent dans l’espace, ils délimitent le soi et le non-soi. Les arbres font preuve de « mémoire », ou du moins de capacité d’apprentissage et de « calcul ». Une forme d’ « intelligence » leur est désormais accordée. On peut la définir comme l’ensemble des processus qui permettent de s’adapter à des situations nouvelles et de résoudre des problèmes. (...)

 

« L’arbre est un être social »

Plusieurs éléments sont maintenant clairement établis. Il semble avéré que l’arbre est un « être social », comme l’écrit le forestier Peter Wohlleben dans son best-seller La vie secrète des arbres. Une étude pionnière en Afrique du Sud l’avait déjà prouvé dans les années 1980. Le professeur Van Hoven avait révélé que les acacias, une fois attaqués par les antilopes, libéraient des substances volatiles comme l’éthylène pour prévenir leurs voisins.

En recevant le message grâce au vent dominant, les arbres situés à proximité enrichissaient immédiatement leurs feuilles en tanins afin de les rendre toxiques pour les prédateurs. Cette découverte avait ouvert la piste à une longue série d’études, comme celle de Jack C. Schultz et Ian T. Baldwin, qui avait reproduit l’expérience chez le peuplier et l’érable, dans leur célèbre article « La preuve d’une communication entre les plantes ».

 

Plus récemment, les scientifiques se sont rendu compte que les informations entre les arbres pouvaient aussi circuler dans le sol grâce à une association symbiotique entre les racines et les mycorhizes, des champignons microscopiques. Sous terre, l’activité est intense. Dans une cuillère à café de sol forestier, des chercheurs ont trouvé plusieurs kilomètres d’hyphes, des filaments de champignons extrêmement longs qui tissent comme un réseau filaire et connectent les arbres entre eux. Certains ont d’ailleurs baptisé ce réseau souterrain le « wood wide web » — l’internet des arbres.

 

Dans un article publié dans la revue Science, en 2016, des membres de l’université de Bâle (Suisse) ont ainsi montré que des épicéas, des hêtres, des pins et des mélèzes utilisaient ces « routes souterraines » pour envoyer à d’autres arbres du dioxyde de carbone (CO2) essentiel pour la photosynthèse.

 

Leur analyse faisait écho aux travaux de Suzanne Simard, chercheuse à l’université de Colombie-Britannique (Canada) qui avait observé des échanges de carbone interespèces. Cette fois-ci, entre de jeunes bouleaux et des douglas. En 2019, une équipe néo-zélandaise a également démontré que les arbres maintenaient collectivement en vie des souches pour s’en servir de réserve d’eau et de minéraux. Ils invitaient à considérer l’arbre comme « un élément d’un superorganisme plus large » et évoquait sa « physiologie communautaire ». (...)

 

 

« Jusqu’à la fin des années 1970, on s’interdisait de parler de sensibilité »

Il n’en reste pas moins que l’arbre est indéniablement un organisme sensible, communiquant avec les autres et faisant preuve d’adaptabilité. Leur absence de mobilité les a obligés à recourir à des processus extrêmement complexes pour se défendre des prédateurs, lutter pour leur place au soleil ou contre la gravité. Des scientifiques ont compté sur les arbres plus de 700 sortes de capteurs sensoriels différents. Les arbres agissent en modifiant sans cesse leur forme et leur composition chimique.

Ils n’ont ni yeux, ni nez, ni oreilles et pourtant ils voient, sentent et réagissent aux ondes mécaniques. Ils ressentent le vent, la température, l’humidité. Ils possèdent un sens du toucher. Ils ont une forme de vision grâce à des capteurs qui mesurent la quantité, la qualité, la direction et la périodicité de la lumière. (...)

 

Des études récentes ont dévoilé la richesse de cette « perception sensorielle ». Lilach Hadany, chercheuse à l’université de Tel-Aviv, a découvert fin 2018 que certaines plantes pouvaient ressentir les vibrations des ailes des pollinisateurs et détecter leurs fréquences spécifiques. Dès lors, elles augmentent temporairement et dans les minutes qui suivent la concentration en sucre du nectar de leurs fleurs pour attirer les insectes. Il y a dix ans, l’équipe de la scientifique australienne Monica Gagliano a également montré que lorsqu’on diffusait un bruit d’eau courante à des plants de maïs, leurs racines courbaient à vue d’œil : elles se rapprochaient de la source sonore.

 

L’arbre possède une « conscience de soi »

En 2013, une nouvelle frontière a été franchie. Bruno Moulia et son équipe française ont fait la découverte d’un autre sens que l’on croyait réservé à l’humain et à l’animal : « la proprioception » — autrement dit le fait de percevoir son propre corps dans l’espace. Cette étude révèle la présence, chez l’arbre, d’une certaine « conscience de soi ».

 

Le chercheur a analysé la manière dont les arbres réagissent au vent. Il a remarqué qu’ils ne pouvaient se tenir droit que par un contrôle actif et une adaptation permanente. Les arbres distinguent les vents forts des vents habituels, ils sentent les inclinaisons qui durent et les corrigent pour garder l’équilibre. Confrontés à des bourrasques violentes, les arbres vont réduire leur croissance en hauteur et développer plus de racines. Ils vont mémoriser les vents déjà connus pour s’y habituer. L’équipe de scientifiques s’est rendu compte que les arbres gardaient ces informations en mémoire pendant une durée variant d’une semaine à un an.

 

L’enjeu soulevé est colossal, les questions induites vertigineuses. L’arbre n’ayant pas de cerveau, où stocke-t-il donc ces informations ? Pour l’instant, il n’existe que des hypothèses. Des chercheurs ont même créé une nouvelle branche appelée la « neurobiologie végétale » autour du botaniste italien Stefano Mancuso, pour qui les racines des plantes joueraient un rôle équivalent à celui des neurones du cerveau animal. Mais cette approche ne fait pas l’unanimité.

 

Les recherches sont loin d’être achevées. Quoi qu’il en soit, elles ont déjà des conséquences très concrètes, en terme éthique et philosophique. Reconnaître l’arbre comme sensible, c’est le positionner comme sujet et lui redonner sa juste place dans le concert des vivants. À nous, comme l’écrit le philosophe-pisteur Baptiste Morizot, de trouver alors les bons « égards ajustés » dans notre relation à l’arbre, pour « mettre fin à la guerre contre une nature considérée comme déficiente ou hostile ».

 

 

[Image] Graphical Abstract "Hydraulic Coupling of a Leafless Kauri Tree Remnant to Conspecific Hosts": iScience, 25.07.2019
https://www.cell.com/iscience/fulltext/S2589-0042(19)30146-4

 

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

→ Les fleurs réagissent rapidement au son d'un pollinisateur en augmentant la concentration en sucre de leur nectar - De www.biorxiv.org - 30 décembre 2018, 18:39

 

→ Les arbres partagent en sous-sol leurs ressources alimentaires - GuruMeditation - De www.gurumed.org - 20 avril 2016, 23:10

 

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Pénélope : « Les abeilles sont-elles conscientes qu’elles vont mourir si elles piquent ? »

Pénélope : « Les abeilles sont-elles conscientes qu’elles vont mourir si elles piquent ? » | EntomoScience | Scoop.it
Saviez-vous que seules les femelles peuvent piquer ? S’il est difficile de déterminer si les abeilles ont une conscience, il est possible d’expliquer pourquoi elles attaquent au péril de leur vie.

 

The Conversation junior, 01.06.2021

 

Par Marie-Pierre Chauzat

Biologiste, spécialiste des abeilles, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)

 

La conscience des abeilles

"Il est difficile d’évaluer la conscience des abeilles. La question est de savoir si abeilles sont capables de sentience. Ce mot désigne la capacité d’éprouver des choses subjectivement, d’avoir des expériences vécues. Un être sentient ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe. Selon cette philosophie, ce fait lui confère une perspective sur sa propre vie, des intérêts (à éviter la souffrance, à vivre une vie satisfaisante, etc.).

 

Pour avancer sur cette question, les chercheurs ont créé des expériences qui permettent de se rendre compte de certaines choses. Par exemple, on a découvert que les abeilles connaissaient le zéro. Pour cela, les abeilles ont été entraînées à choisir, entre deux images, celle qui avait le moins d’éléments. Lors du test, elles étaient récompensées grâce à une boisson sucrée. Ainsi, entre des images avec trois ou quatre éléments, les abeilles devaient choisir l’image avec trois éléments. Si les chercheurs présentaient une image sans élément et une avec un ou plus, les abeilles comprenaient que zéro était le plus petit nombre. Les abeilles comprennent donc le concept mathématique du zéro qui n’est pourtant pas si évident.Il a été aussi montré que les abeilles pouvaient reconnaître des visages humains."

(...)

Bernadette Cassel's insight:

 

'conscience animale' in EntomoScience
https://www.scoop.it/topic/membracides/?&tag=conscience+animale

 

(7 scoops)

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Lire et relire J.-J. ROUSSEAU et penser « Les animaux ont-ils des droits ? », Jean-Marie FREY

Lire et relire J.-J. ROUSSEAU et penser « Les animaux ont-ils des droits ? », Jean-Marie FREY | EntomoScience | Scoop.it
Présentation : la question du droit des animaux met en jeu un rapport entre l'humanité et ce qui n'est pas humain, entre l'homme et un monde dont il s'est séparé en découvrant la culture. La position de Rousseau peut nous indiquer une piste conduisant à envisager une réconciliation avec la nature. L’homme qui veut cette réconciliation ne doit-il pas d’abord se réconcilier avec lui-même ?

Conseil de lecture : Descartes, Discours de la méthode, V ; Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, I.

Principales notions mobilisées : la conscience, le devoir, la justice, la nature, la science, la technique.

Jean-Marie FREY est professeur de philosophie en classes préparatoires aux Grandes Écoles. http://m-editer.izibookstore.com/auteur/17/Jean-Marie%20FREY

#animal #animaux #Rousseau #droits #âme
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Scoop en relation :

 

→ Un printemps philosophique - De philosophia.fr - Aujourd'hui, 19:55

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L'Intelligence animale

L'Intelligence animale | EntomoScience | Scoop.it
Nous sommes proches des animaux : de récentes études sur le comportement animal montrent que les bêtes sont aussi proches de nous par leur intelligence, leur mémoire ou leur conscience. Le biologiste Georges Chapouthier va nous raconter comment nos mentalités ont évolué au fil des siècles vis-à-vis des animaux.


Via Hubert MESSMER
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Les animaux, ces êtres doués de « sentience »

Les animaux, ces êtres doués de « sentience » | EntomoScience | Scoop.it
Il faut à la langue française un mot qui évoque à la fois la conscience, le ressenti et les émotions des animaux. Le terme anglais « sentience » qui dit tout cela mérite d’entrer au dictionnaire.

 

Par Astrid Guillaume, 17.10.2017

 

"... Dans l’absolu, nous sommes tous des animaux, et le plus petit des insectes aussi. Chaque espèce possède une intelligence qui lui est propre, des émotions particulières et des moyens d’expressions variés qui parviennent parfois à interagir."

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Des « neurones de l’attention » étudiés chez l’insecte

Des « neurones de l’attention » étudiés chez l’insecte | EntomoScience | Scoop.it


Lorsque vous discutez avec une personne lors d’une soirée où plusieurs personnes parlent en même temps, vous arrivez à vous concentrer sur la voix de votre interlocuteur et à ignorer les sons parasites. Cette tâche paraît facile et est souvent réalisée inconsciemment par votre cerveau. Cependant elle résulte de mécanismes supposés complexes et pour l’instant inconnus. On appelle « attention » le phénomène qui permet à notre cerveau de filtrer les informations provenant de notre environnement et d’en choisir une qui arrivera à notre conscience.


[...]

Avenir Adn Agri's curator insight, October 20, 2013 6:14 AM

Fantastique Nature  !