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Les insectes à la croisée des disciplines
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Déclin des insectes : l’urgence d’agir

Déclin des insectes : l’urgence d’agir | EntomoScience | Scoop.it
Dans un avis publié ce jour, l’Académie des sciences sonne l’alarme au sujet du déclin des insectes. Explications avec Philippe Grandcolas, directeur de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité et co-auteur du rapport scientifique sur lequel s’appuie cet appel.
 
CNRS, par Jean-Baptiste Veyrieras, 26.01.2021
 
 

"L’Académie des sciences lance aujourd’hui une alerte au sujet de l’érosion de la biodiversité des insectes dans un avis inédit assorti de recommandations. De plus en plus décrit et analysé dans les travaux de recherche, ce déclin représente une grave menace pour nos sociétés. Face à l’urgence, toutes les disciplines scientifiques s’unissent désormais pour appeler à agir…


Philippe Grandcolas. C’est en effet une des premières fois que l’Académie des sciences se prononce sur la crise de la biodiversité et prend acte. C’est donc un moment extrêmement important. Jusque-là les cris d’alarme venaient principalement des structures directement liées aux disciplines scientifiques concernées, c’est-à-dire l’écologie et les sciences de l’environnement. Aux yeux de la société, et malgré toute l’expertise adéquate, nous pouvions jusqu’alors être paradoxalement suspects d’exagérer l’importance de notre sujet d’étude. À présent, au regard de l’ensemble des données disponibles, cet avis démontre qu’il existe un large consensus au sein de la communauté scientifique, allant des sciences de l’environnement aux différentes facettes de la biologie, sur la réalité de ce déclin.

 

 

L’avis évite toutefois de donner un chiffre ou un pourcentage qui résumerait à lui seul l’ampleur de ce déclin. Qu’est-ce qui permet néanmoins de parler de déclin global ?


P. G.
Il faut d’abord rappeler qu’avec plus d’un million d’espèces connues, les insectes représentent 80 % des espèces animales. Il est donc impossible à l’heure actuelle de suivre précisément l’évolution des populations de toutes les espèces d’insectes. Cela rend ainsi difficile la formulation de tendances globales moyennes. Mais les observations de terrain menées dans le monde entier depuis une vingtaine d’années démontrent de manière indiscutable une diminution nette du nombre total d’insectes.

.

La diminution des moucherons, bourdons, papillons, etc. sur les pare-brises en Europe n’est pas une légende ! Quantifiée, elle grimpe jusqu’à plus de 80 % dans certaines régions !
 

Partout la situation est extrêmement préoccupante. En Europe ou en Amérique du Nord par exemple, les populations d’insectes dont de nombreux pollinisateurs, comme les abeilles sauvages ou les papillons, sont en net recul dans les paysages mixtes agricoles. La diminution flagrante des traces d’insectes — moucherons, bourdons, papillons, etc. — sur les pare-brises en Europe n’est pas une légende : elle a même été quantifiée et grimpe jusqu’à plus de 80 % dans certaines régions !

 

Quant à d'autres espèces qui passent davantage de temps au sol, les données sur les coléoptères par exemple vont hélas dans le même sens. On sait aussi que les zones humides ont reculé de 85 % en surface depuis le début de l’ère industrielle dans le monde. Il est donc logique de constater que de nombreuses espèces d’insectes aquatiques, comme les libellules, en ont pâti, suite à la destruction de leur habitat naturel.

  

 

Des régions sont-elles plus touchées que d’autres ?


P. G. En l’état actuel des connaissances, on ne peut déterminer si telle ou telle zone géographique est plus affectée. Mais il existe manifestement des disparités entre les régions, en fonction notamment des activités humaines et de leur intensité.


 
Quelles sont les causes de ce déclin des insectes ?


P. G. Cet effondrement est un phénomène complexe, quatre facteurs principaux y contribuent : la destruction de milieux naturels, la pollution, les effets de la crise climatique et l’introduction des espèces exotiques, elle-même facilitée par la mondialisation des échanges. En ce qui concerne la conversion des milieux terrestres, autrement dit la disparition des forêts naturelles, des zones humides et des prairies, rappelons que plus de 40 millions d’hectares de forêts ont disparu depuis vingt ans dans le monde, soit plus que la superficie de l’Allemagne ! Et les plantations d’arbres — qui se limitent souvent à une seule espèce voire à un seul clone, avec un sous-bois ou des sols très simplifiés — ne suffisent pas à restaurer toute la richesse des écosystèmes forestiers qui disparaissent.

 

Rappelons que plus de 40 millions d’hectares de forêts ont disparu depuis vingt ans dans le monde, soit plus que la superficie de l’Allemagne !
 

La diversité des habitats dans un paysage doit en outre être préservée. Quant à l’usage massif et irraisonné de pesticides, il est la deuxième cause majeure de l’effondrement des populations d’insectes à proximité des zones agricoles. La dérogation récemment accordée par le gouvernement français aux producteurs de betteraves pour l’usage de néonicotinoïdes est à cet égard fort regrettable.

 

Il faut aussi noter que l’intensité de ces facteurs n’est pas la même selon les régions. Par exemple, la déforestation massive touche davantage la forêt amazonienne que les forêts européennes ; tandis que les grands incendies liés à la crise climatique, comme ceux qui ont récemment frappé l’Australie, affectent des zones géographiques bien particulières.

 

 

Provoqué par les activités humaines, ce déclin pose des questions éthiques, mais vous soulignez aussi dans votre rapport les menaces que cette « apocalypse des insectes » fait courir à toute l’humanité. Pourriez-vous les résumer ?


P. G. Les premiers effets se font déjà sentir en agriculture. La plupart des cultures doivent être pollinisées, et même celles chez lesquelles ce n’est pas obligatoire peuvent avoir des rendements beaucoup plus faibles sans pollinisateurs. C’est le cas du colza par exemple.

 

Nos techniques permettent de compenser le déclin des espèces pollinisatrices, mais à moyen terme la dégradation de ce « service gratuit » pourrait franchir un point de non-retour.
 

Même si à l’heure actuelle nos techniques de production permettent de compenser le déclin des espèces pollinisatrices, il est fort probable qu’à moyen terme la dégradation de ce « service gratuit » ne franchisse un point au-delà duquel il sera difficile de faire face. Polliniser à la main comme on y est parfois déjà obligé dans certaines régions, ou avec des drones, est au mieux une gageure ou une coûteuse absurdité.

 

La raréfaction des coléoptères, comme les bousiers ou les mangeurs de bois, conduit aussi à un moindre recyclage de la matière organique. En outre, les insectes sont un maillon dans des chaînes alimentaires et leur disparition fragilise tous les insectivores, en premier lieu les oiseaux dont les densités peuvent chuter consécutivement. La cascade d’effets qui en résulte nous expose à un bouleversement des écosystèmes dont il est très difficile de prédire l’ampleur et la gravité.

 

 

Vous chiffrez néanmoins la dégradation de ces « services naturels » à plusieurs centaines de milliards d’euros à l’échelle mondiale. Cette approche ne risque-t-elle pas de réduire l’importance des insectes à une simple valeur marchande ?


P. G. Ces chiffres sont indispensables pour montrer l’ampleur colossale des services rendus mais ils ne doivent bien évidemment pas occulter le fait que les insectes, forts de 400 millions d’années d’évolution, ont une valeur éthique intrinsèque.

 

Combien de découvertes cruciales ou de rôles encore inconnus les insectes peuvent-ils offrir ? Combien disparaîtront avant qu’on les découvre ?
 

J’insiste aussi sur leur « valeur d’option » : avec leurs millions d’espèces, combien de découvertes cruciales ou de rôles encore inconnus les insectes peuvent-ils offrir ? Et combien disparaîtront avant qu’on ait eu le temps de les découvrir ? Autrement dit, notre ignorance actuelle ne devrait pas nous amener à hypothéquer les ressources et les possibilités écologiques de demain. Ce concept peut convaincre ceux qui ne s’attacheraient qu’à une valeur de service immédiat, déjà chiffrée.

 

 

Face à ce déclin, que faire ? 


P. G. D’une part, il est urgent de réduire significativement l’usage des pesticides en agriculture. Il ne s’agit pas de stigmatiser quiconque mais d’agir dès à présent pour accélérer la transition vers des stratégies moins dépendantes des pesticides et surtout plus raisonnées que des traitements omniprésents et non ciblés avec des produits rémanents. Agriculteurs et pouvoirs publics peuvent d’ores et déjà s’appuyer sur les recherches en agro-écologie. D’autre part, il faut préserver le plus possible les habitats naturels et leur diversité face à l’expansion des zones agricoles et d’élevage dans le monde. Ce sont des actions concrètes que les citoyens peuvent dès à présent encourager. Elles doivent être accompagnées d’actions globales pour lutter contre le dérèglement climatique et l’invasion des espèces exotiques.


 
Pour soutenir et guider ces actions, les citoyens auront besoin de pouvoir s’appuyer sur des données scientifiques encore plus nombreuses et détaillées…


P. G. C’est aussi l’une de nos recommandations. Il est primordial de renforcer les programmes de suivi des populations d’insectes. Nous manquons encore de données sur les situations précises dans de nombreux écosystèmes à l’échelle de la planète.

 

Il est urgent d’encourager les efforts de recherche (...) pour suivre l’évolution des populations, grâce au séquençage de l’ADN environnemental par exemple.
 

C’est d’ailleurs ce qu’illustre en partie la controverse récente à l’égard de la première méta-analyse publiée l’an dernier dans la revue Science. Cette analyse globale des données publiées au cours de ces vingt dernières années avançait des tendances contradictoires dont certaines étrangement rassurantes. Elle souffre en fait de graves biais méthodologiques (mélange de données expérimentales et naturelles, erreurs statistiques, etc.) et révèle aussi l’hétérogénéité et le côté encore parcellaire des relevés actuels.

 

Il est donc urgent d’encourager les efforts de recherche et le développement de nouvelles technologies pour suivre l’évolution des populations, comme le séquençage de l’ADN environnemental ou encore de calculer des points de comparaison historiques grâce aux collections muséales. Ces techniques pourraient faciliter à terme le suivi dans le temps des populations d’insectes dans un grand nombre d’écosystèmes. La science doit se saisir pleinement de cet enjeu majeur et répondre aux problématiques sociétales sur la biodiversité. ♦

 

  • Référence 
    "Insect decline: immediate action is needed" ("Le déclin des Insectes  : il est urgent d’agir"), H. Jactel,  J.-L. Imler, L. Lambrechts, A.-B. Failloux, J. D. Lebreton, Y. Le Maho, J.-C. Duplessy, P. Cossart, Ph. Grandcolas, Comptes Rendus. Biologies, 27 p. (en anglais et en français). doi : 10.5802/crbiol.37.

 

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Alexandre Aebi : « La science citoyenne au secours des abeilles »

Alexandre Aebi : « La science citoyenne au secours des abeilles » | EntomoScience | Scoop.it
Le professeur en biologie et anthropologie Alexandre Aebi parie sur l’agroécologie pour en finir avec les pesticides, dont les néonicotinoïdes.

 

Par Philippe Le Bé, 08.03.2019

"C’est après avoir lu une étude réalisée par l’Université de Neuchâtel (UNINE) et le Jardin botanique de Neuchâtel sur l’exposition des pollinisateurs aux néonicotinoïdes, publiée en octobre 2017 dans la revue Science, que le secrétaire d’Etat britannique à l’environnement Michael Gove a décidé de bannir les produits de cette famille d’insecticides. Comme il l’a confié au quotidien britannique The Guardian, une autre étude de chercheurs allemands portant sur l’effondrement en 30 ans de 75% de la biomasse d’insectes, d’araignées et d’arthropodes volants, l’a conforté dans sa décision. En avril 2018, grâce à la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, l’Union européenne (UE) a interdit trois produits appartenant aux néonicotinoïdes. La Suisse s’est alignée sur l’UE.

C’est une belle victoire pour les auteurs de cette étude, Prof. Alexandre Aebi, maître d’enseignement et de recherche en agroécologie à l’UNINE, et Prof. Edward Mitchell, qui dirige le laboratoire de diversité du sol dans la même université. Pour évaluer les risques posés par l’utilisation des néonicotinoïdes, les chercheurs ont mesuré la concentration de cinq de ces produits dans les miels en provenance de tous les continents. Pendant quatre ans, plus de 100 citoyens voyageurs ont rapporté des pots de miel dans un projet de «science citoyenne»."

(...)

 

Bernadette Cassel's insight:
 
 
Des pesticides dans 75% du miel mondial : "Ces découvertes sont alarmantes" - From www.lexpress.fr - October 6, 2017 11:09 AM
 
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La technique de l’insecte stérile (Tis) pour lutter contre la dengue à La Réunion

La technique de l’insecte stérile (Tis) pour lutter contre la dengue à La Réunion | EntomoScience | Scoop.it
La stérilisation est induite en exposant les mâles aux radiations gamma ou rayons X. Les mâles stérilisés sont incapables d’assurer une descendance viable.

Il sont ensuite relâchés en quantité suffisante pour supplanter les mâles sauvages auprès des femelles et provoquer un effondrement du nombre d’individus adultes dans les générations suivantes. Et le fait de maintenir des lâchers de mâles stériles fréquents va augmenter la proportion mâles stériles/mâles sauvages en faveur des mâles stériles, augmentant ainsi la probabilité de rencontres entre femelles sauvages et mâles stériles.

 

Des moustiques de laboratoire pour lutter contre la Dengue - LINFO.re, 11.05.2016

Bernadette Cassel's curator insight, May 12, 2016 12:43 PM

 

SUR ENTOMONEWS - From www.pourquoidocteur.fr - May 2, 6:13 PM :

 

→ Dengue : la Réunion au bord de l’épidémie

                    
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Mais où donc sont passés les insectes ?! Épisode haletant n°2

Mais où donc sont passés les insectes ?! Épisode haletant n°2 | EntomoScience | Scoop.it

"(Suite de l'article du 28 octobre 2014: Mais où donc sont passés les insectes ?! Épisode trépidant n°1)"


Par geneghys. Les AZA. « En automne 2009, Maarten Bijleveld prend contact avec le professeur Donjenetrouvetoujourpalnom Éçafèdéjourkejecherche – de Lausanne et le professeur François Ramade pour former la Task Force on Systemic Pesticides qui va réunir des chercheurs du mon dentier pour étudier le phénomène de l’effondrement de la population des insectes de par le monde. »


[...]



Bernadette Cassel's insight:


SUR ENTOMOSCIENCE :

Mais où donc sont passés les insectes ?! Épisode trépidant n°1

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Toute la chaîne de la biodiversité contaminée

Toute la chaîne de la biodiversité contaminée | EntomoScience | Scoop.it


"Une vaste étude scientifique dénonce le rôle des pesticides systémiques dans l'érosion globale de la biodiversité."


Par Stéphane Foucart. Le Monde. « Le déclin massif des insectes menace l'agriculture »


« "Je pense que j'ai dû me réveiller vers le milieu des années 2000. Un jour, alors que je marchais près de chez moi, dans la garrigue, je me suis demandé où étaient passés les insectes, car il me semblait qu'il y en avait beaucoup moins qu'avant, raconte Maarten Bijleveld van Lexmond. Et puis j'ai réalisé qu'il y en avait aussi de moins en moins collés sur le pare-brise et la calandre de ma voiture. Presque plus, en fait." En juillet 2009, dans sa maison de Notre-Dame-de-Londres (Hérault), le biologiste néerlandais, 77 ans, réunit une douzaine d'entomologistes partageant la même inquiétude. »


[...]


___________________________________________________________________

ET AUSSI :


→ La disparition des insectes menace toute la biodiversité
http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2014/06/25/la-disparition-des-insectes-menace-toute-la-biodiversite_4445017_3244.html


« Un consortium international d’une cinquantaine de scientifiques de quinze nationalités différentes s’alarme du déclin accéléré de toutes les espèces d’insectes. Outre l’effondrement des populations d’abeilles domestiques, ils font état, mardi 24 juin, des résultats d’une étude qui sera publiée dans la revue Environnemental Science and Pollution Research, d’une disparition progressive des insectes et des oiseaux des champs. » 


« En cause, les insecticides systémiques dits « néonicotinoïdes », qui représentent 40 % du marché mondial des insecticides agricoles – 2,6 milliards de dollars. Pulvérisés ou appliqués en traitement des sols, ils ne sont pas absorbés en une seule saison végétative. Ils polluent ainsi massivement les cours d’eau, les sols et les plantes. »  


[Lien] The Task Force on Systemic Pesticides
http://www.tfsp.info/    


Via Bourdoncle
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Pourquoi n'y a-t-il plus d'insectes sur vos pare-brise ?

Pourquoi n'y a-t-il plus d'insectes sur vos pare-brise ? | EntomoScience | Scoop.it
Les insectes sont en train de disparaître à une vitesse alarmante, selon une étude australienne. Avec 40 % des espèces d'insectes sur le déclin, un effondrement catastrophique des écosystèmes est à redouter.

 

Savoirs. Par Pierre Ropert, 20.02.2019

 

Une seule et même cause

La principale raison ? L'influence de l'homme. C'est notamment l'agriculture intensive qui est à l'origine de la disparition des habitats naturels des insectes. Cause à laquelle viennent s'ajouter les polluants agro-chimiques, le changement climatique et l'émergence d'espèces invasives.

 

En novembre 2017, La Méthode scientifique rappelait ainsi qu'une étude allemande estimait que 80 % des insectes avaient disparu dans des zones protégées du pays. Une hécatombe invisible qu'expliquait François Lasserre, naturaliste et vice-président de l'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) :

Les insectes ont un gros problème, c'est qu'ils sont trop diversifiés, donc extrêmement spécialisés. Pour avoir une diversité d'insectes, il faut avoir une diversité floristique et faunistique, puisque chacun s'est spécialisé. Il y a un nombre incalculable de papillons qui ne peuvent pas vivre sans la plante qui accueille leur chenille, on appelle ça des plantes hôtes. Si vous mettez des hectares et des hectares de colza, les insectes qui ne mangent pas de colza ne peuvent pas comme ça rebondir. Quelques insectes sont opportunistes et vont à droite à gauche, mais tous les autres, très spécialisés, à partir du moment où vous supprimez absolument toute la flore, tous les habitats, etc. et que vous ne mettez qu'une seule espèce de plante, évidemment vous n'aurez pas de diversité d'insectes.  

 

En janvier dernier, une étude avait ainsi quantifié la disparition des insectes dans la forêt d'El Yunque à Porto Rico, dans les Caraïbes : selon Brad Lister, qui avait effectué une première expédition 35 ans plus tôt, 80 % des insectes ont depuis disparu dans la canopée et 98 % au sol. 

 

L'impact de cette diminution de la biomasse des insectes (2,5 % par an depuis trente ans) a d'ores et déjà déclenché une réaction en chaîne et se fait ressentir sur d'autres espèces dont ils constituent la principale source de nourriture à l'image des reptiles, des amphibiens ou encore des oiseaux. En mars dernier, le CNRS concluait à la disparition d'un tiers des oiseaux des campagnes au cours des vingt dernières années, mettant en cause, entre autres, la disparition des insectes.

 

[Image] Les pogs, rondelles en carton illustrées avec lesquelles jouaient les enfants dans les cours de récréation, avaient fait honneur aux insectes écrasés.• Crédits : World POG Federation

 

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Les insectes pourraient disparaître de la planète d’ici 100 ans (suite)

Les insectes pourraient disparaître de la planète d’ici 100 ans (suite) | EntomoScience | Scoop.it
Les scientifiques mettent en garde contre un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels ».

 

Publié le 11.02.2019

 

"... À ce rythme, s’inquiètent les scientifiques, ils pourraient disparaître d’ici à un siècle. « C’est très rapide. Dans dix ans, il y aura un quart d’insectes de moins, dans cinquante ans, plus que la moitié, et dans cent ans, il n’y en aura plus », a déclaré au Guardian dimanche 10 février Francisco Sánchez-Bayo, de l’université de Sydney (Australie), qui a collecté les données avec Kris Wyckhuys de l’Académie des sciences agricoles à Beijing (Chine). La plupart des études analysées ont été réalisées en Europe occidentale et aux États-Unis."

 

 

[Image] via Plummeting insect numbers 'threaten collapse of nature' | Environment | The Guardian, 10.02.2019 https://www.theguardian.com/environment/2019/feb/10/plummeting-insect-numbers-threaten-collapse-of-nature

 

Bernadette Cassel's insight:

 

→ Les insectes pourraient disparaître de la planète d’ici 100 ans - De www.lemonde.fr - 11 février 2019, 18:10

Bernadette Cassel's curator insight, February 11, 2019 12:10 PM

 

À (re)lire ici :

 

→ Une synthèse des travaux sur le déclin mondial des insectes et ses principaux facteurs / Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers - From www.sciencedirect.com - February 9, 5:04 PM

 

Sur EntomoNews | Scoop.it :

 

→ 'déclin des insectes' in EntomoNews | Scoop.it
https://www.scoop.it/topic/entomonews/?&tag=d%C3%A9clin+des+insectes

 

(27 scoops)

 

Bernadette Cassel's curator insight, February 12, 2019 11:48 AM
 
 
Dans la forêt tropicale, les insectes apparemment décimés - From www.laliberte.ch - January 27, 6:33 PM
 
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Entretien avec Bernard Vaissière (INRA Avignon)

Entretien avec Bernard Vaissière (INRA Avignon) | EntomoScience | Scoop.it

JT France 3, 9 juillet 2015 - "Les abeilles, un maillon fort de l'écosystème - Bernard Vaissière" - YouTube/AFAF agroforesterie, 09.09.2015


"Les abeilles ont de multiples vertus. Leurs produits ont des propriétés bénéfiques pour notre santé, et sont également indispensables à l'écosystème à cause de la pollinisation. "La pollinisation, c'est le transfert du pollen (...) et c'est ça qui va permettre la production de fruits et de graines", explique Bernard Vaissière, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). "Quatre plantes sur cinq, dans notre environnement, et quatre espèces de culture sur cinq sont pollinisées par les insectes, dépendent ou bénéficient de la pollinisation par les insectes, cela veut dire une bouchée sur trois de ce que nous consommons", précise aussi le chercheur.


Mais ces précieuses abeilles seraient en danger, un constat que souligne aussi Bernard Vaissière. "Toutes les études montrent effectivement un déclin significatif des populations d'abeilles. On parle beaucoup du syndrome d'effondrement des colonies pour les abeilles domestiques, mais peu de l'effondrement des populations d'abeilles sauvages qui sont en danger. On a très peu de données dessus or on sait aujourd'hui que ces abeilles sauvages sont tout aussi importantes que les abeilles domestiques pour la pollinisation des cultures", rappelle Bernard Vaissière."


[Image] Capture https://www.youtube.com/watch?v=RYwMdjS4qSw

                                                      

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Les néonicotinoïdes, fléau environnemental ?

Les néonicotinoïdes, fléau environnemental ? | EntomoScience | Scoop.it

RTS découverte | Prise de terre du 27.09.2014 - La 1ère. « Les néonicotinoïdes sont une gamme d'insecticides qui seraient responsables d’un effondrement global des populations d’insectes. » 


« Depuis le milieu des années 1990, l’agriculture a connu une révolution discrète: les néonicotinoïdes. Une gamme d’insecticides dont le mode d’action est systémique. Cela signifie que la plante intègre la substance toxique et qu’elle devient elle-même toxique pour les insectes dès qu’elle sort de terre. Ces insecticides seraient responsables d’un effondrement global des populations d’insectes et, en conséquence, de celui des insectivores, comme de nombreuses espèces d’oiseaux. » 


« Une cinquantaine de chercheurs, parmi lesquels Edward Mitchell, professeur en biologie du sol à l’Université de Neuchâtel, étudient aujourd'hui la question. » 


Le site de Prise de terre 



Via Bee Api?
Bee Api?'s curator insight, October 1, 2014 2:26 AM

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