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Les lâchers de moustiques modifiés pour lutter contre la dengue, le chikungunya ou la fièvre jaune

Les lâchers de moustiques modifiés pour lutter contre la dengue, le chikungunya ou la fièvre jaune | EntomoScience | Scoop.it
Les maladies transmises par les moustiques causent un million de décès chaque année dans le monde.

 

Johanna Fite et Fabrice CHANDRE

 Publié: 7 septembre 2022, 20:02 CEST

 

 

"Les maladies à transmission vectorielle, dont la plupart sont transmises par les moustiques (paludisme, dengue, Zika, chikungunya…), sont responsables de plus de 17 % des maladies infectieuses humaines et provoquent plus d’un million de décès chaque année dans le monde.

 

Malgré les progrès réalisés dans la prévention de ces maladies, on ne dispose ni de traitement médical efficace ni de vaccins adaptés. La lutte antivectorielle (LAV) reste donc une priorité.

Parallèlement à la recherche de traitements médicaux et à l’amélioration des moyens classiques de LAV (insecticides, pièges…), de nouveaux modes d’action ont émergé depuis une quinzaine d’années. Parmi les options possibles se trouvent les moustiques génétiquement modifiés et d’autres types de moustiques modifiés, rendus stériles par irradiation ou par la technique de l’insecte incompatible (TII). Ces techniques visent à réduire une population de moustiques par des lâchers récurrents et massifs de moustiques stérilisants.

 

Quelles sont les différentes techniques pour obtenir des moustiques modifiés ? Où en sont les essais en cours en France ? Et quels sont les enjeux environnementaux et sanitaires liés à ces lâchers ?

 

Les moustiques génétiquement modifiés

À ce jour, une seule technique basée sur des moustiques génétiquement modifiés est développée à un niveau opérationnel, il s’agit de la technique RIDL (release of insects carrying a dominant lethal gene, ou lâcher d’insectes porteurs d’un gène de létalité dominant). Des moustiques mâles qui, contrairement aux femelles, ne piquent pas, sont génétiquement modifiés. Leur descendance meurt avant d’atteindre l’âge adulte.

 

Cette technique a reçu une autorisation de l’Agence américaine de protection de l’environnement. Au printemps dernier, la société privée Oxitec a débuté un essai en Floride consistant à disséminer des œufs de moustiques Aedes aegypti (connu pour être vecteur de nombreux virus tels que ceux de la dengue, de la fièvre jaune, du chikungunya et du Zika) génétiquement modifiés dans la nature pendant trois mois.

 

Il s’agit de la première étude relâchant des moustiques transgéniques aux États-Unis, ce qui n’a pas été sans soulever quelques inquiétudes chez certains habitants. Reste à savoir quels seront les résultats de cet essai et s’ils seront plus concluants que le précédent réalisé entre 2013 et 2015 au Brésil, qui a conduit à la diffusion de gènes de la souche mutante dans les populations naturelles d’Aedes aegytpi.

 

D’autres techniques de moustiques génétiquement modifiés en sont à un stade plus précoce de recherche et de développement et reposent sur la technique du forçage génétique, qui vise à propager un caractère génétique dans une population naturelle, soit pour rendre les moustiques incapables de transmettre des agents pathogènes, soit pour éliminer cette population par propagation d’un gène de stérilité femelle.

 

La technique de l’insecte stérile (TIS)

C’est une méthode de lutte contre les moustiques qui consiste à élever des moustiques mâles, à les stériliser par irradiation aux rayons X et à les lâcher sur le terrain où ils vont s’accoupler avec les femelles sauvages. Ces dernières ne s’accouplant qu’une seule fois, elles n’auront pas de descendance.

La TIS est un outil de gestion des populations d’insectes largement diffusés dans de nombreux pays, notamment en agriculture. Son utilisation en est à ses prémices en France.

Depuis 2009, l’IRD (Institut de recherche pour le développement) conduit des recherches visant à étudier la faisabilité de la TIS pour lutter contre le moustique tigre (Aedes albopictus), responsable de plus de 30 000 cas de dengue à La Réunion depuis 2018. Des lâchers hebdomadaires de mâles stériles ont débuté dans une zone pilote en 2021. Ces lâchers sont suivis par des indicateurs entomologiques, environnementaux et socio-économiques permettant d’évaluer l’efficacité et l’impact des interventions par la TIS.

 

D’autres essais pilotes sont à l’étude en France métropolitaine, dans la région montpelliéraine.

 

Les techniques utilisant la bactérie Wolbachia

Une autre technique, dite de l’insecte incompatible (TII) repose sur l’utilisation de la bactérie Wolbachia. Cette bactérie infecte naturellement 60 % des arthropodes et est transmise de la mère aux descendants via les cellules sexuelles femelles. Si des moustiques mâles porteurs de Wolbachia sont libérés dans l’environnement et qu’ils s’accouplent avec des femelles n’ayant pas la bactérie ou ayant une bactérie différente, les œufs n’écloront pas. Relâcher en grande quantité des mâles porteurs de la bactérie Wolbachia permet ainsi de réduire très fortement des populations d’Aedes aegypti (stratégie de « suppression » sur la Figure 2).

 

Par ailleurs, des scientifiques ont observé que la présence de certaines Wolbachia empêchait la transmission des virus de la dengue, de Zika ou du chikungunya. Une seconde stratégie consiste à relâcher en masse des femelles porteuses de Wolbachia. Celles-ci vont pondre des œufs et transmettre la bactérie à toute leur descendance, peu importe que le mâle soit lui-même porteur ou non (stratégie de « remplacement » sur la Figure 2). Les femelles porteuses de Wolbachia ont un avantage sélectif sur celles non infectées, car leurs descendants sont viables avec les deux types de mâles, contrairement aux femelles sans Wolbachia, qui n’auront une descendance qu’avec les mâles non infectés.

A Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, des moustiques porteurs de Wolbachia ont été lâchés en 2019. L’essai est toujours en cours et depuis début 2022, un seul cas de dengue a été confirmé, contre plus de 1 500 par an au lancement du programme.

 

Questions soulevées par les lâchers de moustiques modifiés

Les lâchers de moustiques modifiés permettent de limiter l’usage des insecticides, qui constituent encore l’outil de lutte principal en cas d’épidémie. Or, on a atteint les limites de leur utilisation : d’une part parce que ces molécules toxiques pour les autres insectes finissent dans l’environnement et les chaînes alimentaires, d’autre part parce que les moustiques développent rapidement des résistances. Les techniques mentionnées dans l’article sont spécifiques des espèces de moustiques relâchées et n’ont pas d’impact sur d’autres espèces non cibles.

 

Les méthodes basées sur la TIS, la TII ou le RIDL d’Oxitec, nécessitent des infrastructures lourdes sur le long terme pour l’élevage de masse des mâles qui sont relâchés régulièrement et en continu sur le terrain (environ quelques dizaines ou centaines de milliers par semaine). Elles présentent toutefois l’avantage d’être ajustables en fonction des données de surveillance entomologique."

(...)

 

[Image] Figure 2 : Technique de l’Insecte Incompatible (TII). J. Fite, Anses, Fourni par l'autrice 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Une actualité en relation :

 

Dengue : Lancé à Nouméa, le programme Wolbachia a été étendu sur les communes de Dumbéa et du Mont-Dore, en Nouvelle-Calédonie - De la1ere.francetvinfo.fr - Aujourd'hui, 12:12

 

(Re)lire aussi :

 

Les pièges à moustiques sont-ils vraiment efficaces ? - De theconversation.com - 21 mai, 19:43

 

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L'Apollon, une espèce du Plan National d'Actions en faveur des papillons de jour | Opie et DREAL AuRA

L'Apollon, une espèce du Plan National d'Actions en faveur des papillons de jour | Opie et DREAL AuRA | EntomoScience | Scoop.it
L’Apollon, grand papillon protégé des zones de montagne, vit entre 1 000 et 2 200 mètres d’altitude. Il s'observe dans les prairies fleuries et les pelouses à proximité des éboulis, des falaises et des pentes rocailleuses où pousse sa plante-hôte (Sedum).

 

Opie TiVi L'antenne des insectes
162 vues
8 avr. 2022
 

"L’adulte a nécessairement besoin de trouver des zones riches en fleurs pour se nourrir et la chenille de ce papillon passe l’hiver sous la neige qui la protège du gel. La fermeture des milieux diminuent la disponibilité florale pour les adultes et le changement climatique entraîne une diminution des quantités de neige en altitude, ces facteurs menacent l’espèce qui est désormais évaluée "quasi-menacée" par la Liste rouge européenne. La France possède une forte responsabilité pour la conservation de cette espèce, qu'il est possible de préserver grâce à l’amélioration des connaissances locales sur le fonctionnement de ses populations. Ainsi, des études sont donc menées pour identifier les actions de conservation à réaliser.


En 2018, le chargé de missions de l’association Flavia APE a participé à une étude génétique sur les Apollons du Massif central et des Alpes. Les entomologistes de terrain ont un rôle primordial à jouer, ils présentent une connaissance fine des habitats, des plantes nectarifères et des plantes-hôtes de l'Apollon.


Une jeune chercheuse qui a pu analyser les échantillons collectés, désormais en cours de  thèse, a déjà pu observer que les populations alpines d’Apollon échangent bien des gènes entre elles. En revanche, d'ici 2050 les populations du Massif central présentent un fort risque d'extinction du fait du changement climatique. La probabilité de sauver l'espèce y demeure faible."

 

  • Pour plus d’informations sur les espèces, sur les études et les actions entreprises vous pouvez aller sur le site du PNA : https://papillons.pnaopie.fr/

 

[Vidéo] Réalisation : Gaëlle Sobczyk-Moran, chargée de mission animation PNA papillons, avec la DREAL Auvergne Rhône-Alpes 


▬▬▬▬▬▬▬ Vidéos similaires ▬▬▬▬▬▬▬

▶️ PNA Papillons de jour l'Héspérie de la Balotte Opie et DREAL AuRA : https://youtu.be/s28Lv6vlwR0
▶️ PNA Papillons de jour Webinaire Grand Public 2021 : https://youtu.be/o6nuRZoEhCA
▶️ PNA Papillons de jour Webinaire Professionnels 2021 : https://youtu.be/aeZq5oQrU-E
▶️ L'Opie aux Espaces Générations Nature, Congrès Mondial de la Nature 2021 : https://youtu.be/ZNI7-rhUThI

Bernadette Cassel's insight:

 

"L’Apollon est un grand papillon protégé des zones de montagne. Il s'observe dans les prairies fleuries et les pelouses à proximité des éboulis, des falaises et des pentes rocailleuses où pousse sa plante-hôte (sédum) entre 1000 et 2200 mètres d'altitude. Ce papillon fait partie du Plan National d'Actions en faveur des papillons de jour."

 

Opie TiVi L'antenne des insectes

 

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Ameya Gondhalekar : Pourquoi les cafards sont-ils si difficiles à tuer ?

Ameya Gondhalekar : Pourquoi les cafards sont-ils si difficiles à tuer ? | EntomoScience | Scoop.it

"Dig into the genetic adaptations of cockroaches, and find out what makes it so hard to get rid of these tenacious creatures."

 

"Why are cockroaches so hard to kill?

TED-Ed, 19 avr. 2022

 Leçon d'Ameya Gondhalekar, réalisée par Irida Zhonga.

 

Traduction :

 

"Dans l'Égypte ancienne, il existait un sort qui déclarait : "Sois loin de moi, ignoble cafard". Des milliers d'années plus tard, nous essayons toujours de chasser ces insectes. Mais des pièges empoisonnés aux pantoufles brandies, les cafards semblent résister à tout ce qu'on leur envoie. Alors, pourquoi les cafards sont-ils si difficiles à tuer ? Ameya Gondhalekar se penche sur les merveilles génétiques de cette créature troublante et tenace.

 

Afin de visualiser et de mettre en scène la vie de ces créatures fascinantes, les artistes ont choisi d'anthropomorphiser les cafards de manière ludique. Dans la vie réelle, les cafards ne mangent pas comme les humains, ne font pas de courses de produits bio et, hélas, ne portent pas de culotte bavaroise (du moins, pas à notre connaissance).

 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Bernadette Cassel's insight:

 

"En se penchant sur les adaptations génétiques des cafards, on découvre pourquoi il est si difficile de se débarrasser de ces créatures tenaces."

Ameya Gondhalekar

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Katalin Kariko est devenue le visage de l'ARN messager

Katalin Kariko est devenue le visage de l'ARN messager | EntomoScience | Scoop.it
En quelques semaines, Katalin Kariko est devenue le visage de l'ARN messager, cette technologie innovante qui a permis à Pfizer et BioNTech de développer un premier vaccin contre le Covid-19. Après avoir fui la Hongrie dans les années 1980, cette biochimiste installée en Pennsylvanie a dû se battre pour faire reconnaître l'importance de ses recherches. Portrait.

 

Katalin Kariko, la chercheuse derrière le vaccin Pfizer : de sa fuite de Hongrie à un futur Nobel

Texte par Stéphanie TROUILLARD

Publié le : 17/12/2020

 

"Rédemption ! Je me suis mise à respirer très fort. J’étais tellement excitée que j’ai eu peur de mourir." C’est par ces mots que Katalin Kariko a raconté au journal The Telegraph comment elle a réagi à l’annonce des résultats d’efficacité du vaccin développé par Pfizer et BioNTech. Après quasiment quarante ans d’efforts, ses recherches sur l’ARN messager, utilisé pour mettre au point ce vaccin, étaient enfin validées et allaient permettre de lutter contre la pandémie de Covid-19. "Je n’avais pas imaginé qu’il y aurait un tel coup de projecteur sur cette technologie. Je n’étais pas préparée à être sous les feux de la rampe" a-t-elle ajouté.

 

En quelques semaines, cette chercheuse hongroise inconnue du public, aujourd'hui installée en Pennsylvanie, est devenue la nouvelle étoile du monde scientifique. Katalin Kariko revient pourtant de très loin. Née il y a 65 ans à Szolnok, dans le centre de la Hongrie, en plein régime communiste, elle grandit à Kisújszállás, où son père est boucher. Passionnée de sciences, elle débute sa carrière à 23 ans au Centre de recherches biologiques de l’université de Szeged, où elle obtient son doctorat. C’est là qu’elle commence à s’intéresser à l'acide ribonucléique (ARN) messager, des molécules qui donnent aux cellules un mode d'emploi, sous forme de code génétique, afin qu'elles produisent des protéines bienfaisantes pour notre corps. Mais dans les laboratoires hongrois, les moyens manquent. À l’âge de 30 ans, la scientifique se fait par ailleurs renvoyer du centre de recherches, comme le rappelle le site Hungarian Spectrum.

 

Elle fait alors le choix de regarder de l’autre côté de l’Atlantique et obtient en 1985 un poste à Temple University, à Philadelphie. À l’époque, en Union soviétique, il n’est pas permis de sortir des devises du pays. Malgré cet interdit, Katalin Kariko vend la voiture familiale et cache l’argent dans l’ours en peluche de sa fille Susan Francia âgée de 2 ans. "C’était un aller simple. Nous ne connaissions personne", a-t-elle raconté à Business Insider.

Katalin Karikó spent the 1990s collecting rejections. Her work, attempting to harness the power of mRNA to fight disease, was too far-fetched for government grants, corporate funding, and even support from her own colleagues n/2 pic.twitter.com/cFQGcVu1xC

— Vipin M. Vashishtha (@vipintukur) December 9, 2020

 

De refus en refus

 

Le rêve américain peut commencer. Mais là encore, tout ne se déroule pas comme prévu. À la fin des années 1980, la communauté scientifique n'a d'yeux que pour l'ADN, qu'on pensait capable de transformer les cellules et, de là, soigner des pathologies comme le cancer ou la mucoviscidose. La chercheuse hongroise continue, elle, de s’intéresser à l'ARN messager, l'imaginant fournir aux cellules les instructions pour qu'elles fabriquent elles-mêmes les protéines thérapeutiques. Une solution permettant d'éviter de modifier le génome des cellules. Mais cette technologie suscite des critiques car elle entraîne de vives réactions inflammatoires, l'ARN messager étant considéré comme un intrus par le système immunitaire.

 

En 1990, sa première demande de bourse de recherche est rejetée. Au cours des années suivantes, les refus se multiplient. En 1995, l'université de Pennsylvanie, où elle est en voie d'accéder au professorat, met même un coup de frein à ses ambitions et la rétrograde au rang de simple chercheuse. "Normalement, à ce stade, les gens disent au revoir et s’en vont, car c’est trop horrible", a-t-elle témoigné au site médical Stat. "Je pensais aller ailleurs ou faire quelque chose d'autre. Je me disais aussi que je n’étais pas assez bonne ou pas assez intelligente." La scientifique doit également faire face au sexisme. On lui demande le nom de son superviseur, alors même qu’elle dirige son propre labo, ou on l'appelle "madame" là où ses collègues masculins se voient identifiés comme "professeur".

 

Malgré les difficultés, Katalin Kariko s’accroche et se consacre à corps perdu à sa passion. "Vu de l’extérieur, cela peut paraître dingue, éprouvant, mais j’étais heureuse au labo", a-t-elle confié à Business Insider. "Mon mari a toujours dit que c’était de l’amusement pour moi. Je ne dis pas que je vais au travail. C’est comme un jeu." Dans le même temps, elle se bat pour financer les études de sa fille Susan Francia. Elle lui transmet sa détermination à toute épreuve. L'enfant à l’ours en peluche finira diplômée de l'université de Pennsylvanie et remportera surtout la médaille d'or au sein de l'équipe d'aviron des États-Unis lors des Jeux olympiques de 2008 et 2012.

A big Team USANA welcome to 2-time Olympic Gold Medalist & 5-time World Champion U.S. rower, @zfrancia! pic.twitter.com/EWhI6iZig6

— USANA Athletes (@USANAathletes) March 26, 2015

 

Une rencontre à la photocopieuse

 

En 1997, une simple rencontre devant la photocopieuse va finalement changer le destin de Katalin Kariko. Elle fait la connaissance de l’immunologiste Drew Weissman, qui travaille alors sur un vaccin contre le VIH. Ils décident de collaborer et mettent au point une parade qui permet à l’ARN synthétique de ne pas être reconnu par le système immunitaire. Leur découverte est publiée en 2005 et leur attire des louanges. Le duo continue ses recherches et réussit à placer son précieux ARN dans des "nanoparticules lipidiques", un enrobage qui leur évite de se dégrader trop vite et facilite leur entrée dans les cellules.

 

C’est à partir de ces techniques que les laboratoires Moderna et BioNTech/Pfizer ont pu mettre au point leurs réponses au Covid-19. Les deux vaccins sont basés sur cette même stratégie consistant à introduire des instructions génétiques dans l'organisme pour déclencher la production d'une protéine identique à celle du coronavirus et provoquer une réponse immunitaire.

Grâce à leurs travaux et à leur application, Drew Weissman et Katalin Kariko sont désormais pressentis pour le prix Nobel. Après tant d’années à la marge, la chercheuse hongroise occupe désormais un poste élevé au sein du laboratoire allemand BioNTech.

 

Après avoir appris l’approbation du vaccin développé par Pfizer et BioNTech, Katalin Kariko s’est permis un petit écart en dévorant un paquet de ses bonbons préférés. Même si la chercheuse savoure son succès, l’heure n’est pas encore aux cotillons et au champagne, comme elle l’a résumé à CNN : "Nous fêterons tout cela quand les souffrances humaines seront derrière nous, quand les épreuves et cette période terrible seront terminées. Cela arrivera, je l’espère, cet été, quand nous aurons oublié le virus et le vaccin. Je le célébrerai alors vraiment"."

 

[Image] La chercheuse Katalin Kariko est née à Szolnok, en Hongrie, en 1955. Crédit : FAMILY HANDOUT / AFP

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