Fake news, résultats peu fiables… Comment distinguer « bonne » et « mauvaise » recherche biomédicale ? | EntomoScience | Scoop.it
Psychotropes, traitements anti-Covid, vaccins… Comment s’y retrouver dans les milliers d’études publiées sur des sujets délicats ? Petit guide pour faire le tri entre annonces parfois tonitruantes…

 

James Rucker, King's College London

Publié: 27 novembre 2022, 16:57 CET

 

Attention à la revue dans laquelle l’article a été publié

D’abord, vérifiez votre source. Une recherche solide est le plus souvent publiée dans des revues scientifiques examinées par des pairs (les peer-reviewed scientific journals). L’examen par les pairs signifie que des experts indépendants ont lu et critiqué anonymement l’article. Il s’agit d’une forme importante et minutieuse d’examen. Si l’article que vous lisez fait référence à une revue qui n’a pas recours à cette relecture, méfiez-vous.

 

De plus, certaines revues prétendent être de qualité et publier des articles examinés par des pairs… mais sont en fait juste des montages destinés à faire de l’argent (car généralement les auteurs paient pour être publiés dans une revue vérifiée par des pairs), qui publient tout ce qu’ils reçoivent sans vérification véritable. On parle de « revues prédatrices », dont plus de 10 000 ont été recensées en 2021. (Près d’un tiers des revues prédatrices sont actives dans le domaine de la santé. Des guides sont publiés pour faciliter leur identification par les auteurs, ndlr)

 

Les traquer, c’est un peu comme chercher à repérer un spam ou un mail frauduleux. Une date de création récente du journal, une mauvaise grammaire, des fautes d’orthographe et de formatage, des sites web de qualité inférieure et des déclarations trop belles pour être vraies sont autant de signes révélateurs d’une revue qui ne laisserait pas une vérité trop complexe ou nuancée s’opposer à de bons honoraires de publication…

 

En revanche, les revues de bonne qualité sont généralement établies depuis longtemps, sont indexées dans des bases de données scientifiques telles que PubMed et ont généralement de bons « facteurs d’impact » (le rapport entre le nombre de citations reçues par une revue dans une année et le nombre d’articles publiés par cette revue au cours des deux années précédentes).

 

Indiqué sur la page d’accueil de la revue, le facteur d’impact n’est certes pas une mesure parfaite, mais elle est utile en tant que guide. Un chiffre plus élevé est plus rassurant. (Les deux prestigieuses revues Nature et Science ont des facteurs d’impact de plus de 40, The Lancet de plus de 50 et The New England Journal of Medicine de plus de 70. Les revues spécialisées de haut niveau ont, pour des raisons mécaniques, des facteurs d’impact inférieurs à 5 – ce qui reste bien dans ce cas de figure, ndlr)

 

Vous référer à un journal de bonne tenue, c’est avoir déjà fait la moitié du chemin.

 

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NDÉ

Référence

 

 

Illustration by David Parkins