Rosetta. Comment Toulouse a suivi le robot Philae et son atterrissage sur la comète Tchouri | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it
Ce mercredi 12 novembre, la Cité de l'espace a vécu en direct l'atterrissage du robot Philae sur la comète Tchouri. Une grande première dans le domaine spatial, et une cerise sur le gâteau pour les entreprises toulousaines partenaires de l'opération.

Le pari, très risqué, a été remporté. Ce mercredi 12 novembre, vers 16h30, le robot Philae de la mission Rosetta a bel et bien atterri sur la comète Churyumov-Gerasimenko, surnommée Tchouri et située à 500 millions de kilomètres de la Terre. A Toulouse, à la Cité de l’espace, ouverte gratuitement au public pour l’occasion, un tonnerre d’applaudissements a suivi la confirmation de l’information en direct du poste de contrôle de l’agence spatiale européenne (Esa) à Darmstadt, en Allemagne.

L’événement couronne des années de travail, pour l’Esa, pour le Centre national d’études spatiales (Cnes), et surtout pour les nombreux ingénieurs qui ont participé à la conception de la sonde spatiale.

« Un évènement majeur du siècle »

« On est dans le domaine de l’incertitude, car on ne sait pas la nature du sol de la comète », rappelait en début d’après-midi Marc Pricher, le directeur du Centre spatial de Toulouse, le principal site du Cnes. Une fois largué, la descente du robot a duré sept heures. Tandis que le compte à rebours défilait sous les yeux du public de la Cité de l’espace et de la centaine d’invités, les intervenants se sont succédé pour commenter l’épopée et ses enjeux.

« Si Philae atterrit, ce sera un événement majeur du siècle, et pourra faire un cocorico pour Toulouse », a estimé Michel Bouffard, l’ancien directeur des programmes d’observation de la Terre et des sciences chez Astrium, qui a piloté l’équipe d’une cinquantaine d’ingénieurs toulousains ayant élaboré le « cerveau » de la sonde à partir de 1998.

« Quantité de défis technologiques pour les PME et les groupes industriels »


« Les images que nous avons déjà eues concrétisent des années d’efforts », souligne de son côté Blaise Jaeger, le directeur de la division aérospatial et défense de Capgemini. Selon Jean-Claude Dardelet, issu de l’industrie du spatial, vice président de la Cité de l’espace et élu aux affaires européennes et internationales de la mairie de Toulouse, c’est l’aboutissement de « quantité de défis technologiques pour les PME et les groupes industriels en Europe ».

Le responsable actuel des programmes d’observation de la Terre et des sciences chez Airbus Defence and Space (ex-Astrium), Jean Dauphin, ne tient plus en place une fois l’atterrissage confirmé. « Durant les dix ans de voyage de la sonde, nous avons eu de nombreux moments de stress, mais toujours trouvé les solutions. Toucher la comète est la cerise sur le gâteau ! », s’exclame t-il.

Philae étudiera la comète jusqu’en mars 2015, grâce aux panneaux solaires qui alimenteront sa batterie. En perspective, une dizaine d’années d’analyses scientifiques, et autant de nouvelles connaissances sur notre système solaire.
Armelle Parion