Toulouse. Green My City : des jardins potagers sur les toits toulousains | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

l’équipe de Green My City : de gauche à droite, Damien Arbault, Christian Ortega, Gwilherm Baudic, Julien Lemond, Esther Ros Navarro, Emilie Marsaud, Cyril Romain, Maria José Presso.


Des milliers de mètres carrés de jardins potagers bio sur les toits de la ville de Toulouse, une économie de 50 tonnes de C02 par an. Destiné à lutter contre les îlots de chaleur urbains, le projet de l’équipe toulousaine Green My City est lauréat national au C3 Challenge.

 

Des jardins suspendus de Babylone, à la Stockolm Royal Seaport, la cité suédoise entièrement développement durable qui doit sortir de terre en 2030, la ville n’a de cesse de courir après son alter-égo, la nature. Cette vision futuriste bienveillante prend racines en 2015 avec le projet toulousain de Green My City, qui prévoit des lendemains où nous jardinerons sur le toit de nos immeubles. Green My City travaille sur une projection verticale de la nature en milieu urbain, explique Julien Lemond. « Végétaliser la ville en démultipliant les initiatives de co-jardinage sur les toits des immeubles de l’agglomération toulousaine permet de produire localement de la nourriture bio, de réduire la consommation d’énergie liée au transport, et de renforcer par cette activité le lien social. C’est une démarche transversale. »

La réponse aux îlots de chaleurs urbains viendra en partie des jardins potagers

Le jardin suspendu sur les hauteurs, était la bonne réponse pour le Climate Challenge C3, [1]qui s’est tenu le 8 novembre, et a consacré GreenMyCity lauréat national. « Il s’agissait d’un Marathon de l’innovation de 36 heures pour imaginer et développer des solutions innovantes pour répondre aux défis posés par le changement climatique », détaille Julien Lemond. « Nous avions choisi le défi qui cherchait des solutions permettant de favoriser et d’encourager la présence d’espaces verts en milieu urbain afin d’atténuer les conséquences du changement climatique. » La réponse aux îlots de chaleurs urbains viendra donc en partie des jardins potagers, conçus pour intégrer physiquement le corps des immeubles.

Mais Green My City est un outil prospectif, qui intervient en amont du jardin : il cartographie, sélectionne, puis accompagne. Ainsi, les élus - entreprises, collectivité, logements sociaux - auront été préalablement choisis grâce au développement d’un algorithme basé sur des bases de données IGN : orientation des toits, structure adaptée… Les jardins suspendus bénéficieront de toute la panoplie d’open data de Green My City, dont une plate-forme web collaborative qui mettra en relation ces futurs jardins volontaires, des kits pédagogiques, et des accompagnements pour le montage des projets. Pour affiner les perspectives de développement, Météo France apportera son expertise sur le climat urbain, et les pollutions.

 

"Le besoin de nature en ville est essentiel et primordial"

A l’heure où les élus se penchent sur la densification des villes, luttent contre l’étalement urbain, les jardins suspendus peuvent répondre au besoin de verdure des citadins analyse Julien Lemont. « La logique actuelle est à une densification des villes pour éviter justement l’émiettage spatial des zones urbaines. Dans ce contexte le besoin de nature en ville est essentiel et primordial à bien des égards. Il y a une réglementation et un code de l’urbanisme qui sont censés contrôler, gérer l’aménagement du territoire urbain. De plus en plus les plans d’urbanisme intègrent des trames vertes et bleues pour favoriser ce retour de la nature en ville. Dans ce contexte, notre projet et une mesure qui s’intègre parfaitement au Plan Climat. »

L’équipe de Green My City espère le soutien de Première Brique [2] et de la Mêlée numérique, ce qui leur permettra de « consolider le concept, de trouver des investissements pour le démarrage de l’activité, développer un business-model opérationnel et solide pour viabiliser le projet. » Les jardins suspendus de Babylone pourraient bien passer du mythe antique à notre réalité.
Virginie Mailles Viard